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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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était horrifiée. Íls ne peuvent pas !
    - Mais si... c'est cela une hypothèque.
    - qui ça, ils ? ª
    Mère prit un air vague. Óh, c'est l'avocat de ton père qui s'est occupé
    des prêts pour moi... je ne sais pas exactement comment il a trouvé
    l'argent. Mais peu importe. Ce qui compte, c'est que le prêteur veut qu'on lui rende son argent... sinon il va nous saisir.
    - Mère... vous voulez vraiment dire que nous allons perdre notre maison ?
    - Non, ma chérie... pas si tu épouses Robert.
    - Je voisª, dit Lizzie d'un air grave.
    L'horloge des écuries sonna onze heures. Mère se leva et l'embrassa sur le front. ´ Bonne nuit, ma chérie. Dors bien.
    - Bonne nuit, Mère.ª
    Lizzie contempla le feu d'un air songeur. Elle savait depuis des années que c'était son destin d'épouser un
    homme riche, et Robert lui avait semblé un aussi bon parti qu'un autre.
    Elle n'y avait pas sérieusement réfléchi jusqu'à maintenant : en général, elle ne pensait pas à l'avenir. Elle préférait laisser les choses aller jusqu'au dernier moment, une habitude qui rendait sa mère folle. Mais, tout d'un coup, la perspective d'épouser Robert la consternait. Il lui inspirait une sorte de répugnance physique, comme si elle avait avalé quelque chose de pourri.
    Mais que pouvait-elle faire ? Elle ne pouvait tout de même pas laisser les créanciers de sa mère les jeter à la rue ! que feraient-elles ? O˘ iraient-

    elles ? Comment vivraient-elles ? Elle sentit un frisson de terreur en s'imaginant sa mère et elle dans des chambres glacées louées dans un immeuble d'Edimbourg, écrivant des lettres suppliantes à de lointains parents et faisant des travaux de couture pour quelques pence. Mieux valait épouser l'assommant Robert. Mais pourrait-elle s'y décider? Chaque fois qu'elle se promettait de faire quelque chose de déplaisant mais nécessaire, comme abattre un vieux chien de chasse malade ou aller acheter du tissu à
    jupon, elle finissait toujours par changer d'avis et par trouver une échappatoire.
    Elle épingla ses cheveux, puis reprit le déguisement qu'elle avait porté la veille : culotte de cheval, bottes, chemise de toile et manteau, ainsi qu'un tricorne d'homme qu'elle fit tenir en place avec une épingle à
    chapeau. Elle se noircit les joues avec un peu de suie qu'elle prit dans la cheminée ; mais, cette fois, elle décida de renoncer à la perruque bouclée.
    Pour se protéger du froid, elle ajouta des gants fourrés qui avaient l'avantage aussi de dissimuler ses petites mains et une couverture à
    carreaux qui faisait paraître ses épaules plus larges.
    quand elle entendit sonner minuit, elle prit une chandelle et descendit l'escalier. Elle se demandait nerveusement si Jay allait tenir parole. Il aurait pu avoir un empêchement de dernière minute, ou peut-74
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    être même s'était-il endormi en l'attendant. quelle déception ce serait !
    Mais, comme il l'avait promis, la porte de la cuisine n'était pas fermée à
    clé. Et quand elle sortit dans la cour des écuries, il l'attendait là, tenant par la bride deux poneys auxquels il parlait doucement pour les faire tenir tranquilles. Elle sentit une bouffée de plaisir quand il lui sourit dans le clair de lune. Sans un mot, il lui tendit les rênes du plus petit des deux chevaux puis les fit sortir de la cour par le chemin de derrière, évitant l'allée sur laquelle donnaient les principales chambres à

coucher.
    quand ils parvinrent à la route, Jay dévoila une lanterne. Ils montèrent en selle et s'éloignèrent au trot. ´J'avais peur que vous ne veniez pas, dit Jay.
    - Et moi que vous ne vous endormiez en attendantª, répondit-elle. Tous deux éclatèrent de rire. Ils remontèrent la vallée en direction des puits de mine. Ávez-vous eu une autre dispute avec votre père cet après-midi?
    lui demanda carrément Lizzie.
    - Oui.ª
    Il ne donna aucun détail, mais la curiosité de Lizzie n'avait pas besoin d'encouragement. ´¿ propos de quoi?ª fit-elle.
    Elle ne voyait pas son visage, mais elle sentit que cet interrogatoire ne lui plaisait pas. Il répondit pourtant d'un ton assez aimable.
    ´Malheureusement, toujours la même histoire : mon frère, Robert.
    - J'estime qu'on vous a très mal traité, si ça peut vous consoler.
    - «a me console un peu... merci.ª Il parut se détendre.
    Ils approchaient des puits. L'impatience et la curiosité de Lizzie ne faisaient que croître : elle commençait à se demander à quoi allait ressembler la

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