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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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alors? Comment s'en débarrasse-t-on? - En y mettant le feu. ª
    Lizzie avala sa salive. Voilà qui allait de mal en pis. Ún des mineurs est affecté comme pompier, reprit Jay. Dans ce puits, je crois que c'est McAsh, le jeune faiseur d'histoires. C'est une charge qui se transmet en général de père en fils. Le pompier est l'expert en gaz du puits. Il sait ce qu'il faut faire. ª
    Lizzie aurait voulu repartir en courant dans la galerie jusqu'au puits et grimper quatre à quatre les marches jusqu'au monde extérieur. Seul son amour-propre la retint. Pour ne pas s'attarder à proximité de cette expérience follement dangereuse, elle désigna une galerie latérale : ´
    qu'est-ce qu'il y a là-bas ? ª Jay lui reprit la main. Állons voir. ª II régnait dans toute la mine un étrange silence, songea Lizzie en avançant.
    On ne parlait pas beaucoup : quelques-uns des hommes avaient des garçons pour les aider, mais la plupart travaillaient seuls et les porteurs n'étaient pas encore arrivés. Le tintement des pics heurtant la taille et le grondement des
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    morceaux de charbon qui se détachaient étaient étouffés par les parois et l'épaisse couche de poussier sur laquelle on marchait. De temps en temps, ils franchissaient une porte que fermait aussitôt derrière eux un jeune garçon: les portes, expliqua Jay, contrôlaient la circulation de l'air dans les galeries.
    Ils se trouvèrent dans un secteur abandonné. Jay s'arrêta. Ćette partie de la veine semble être épuiséeª, dit-il en promenant sa lanterne autour d'eux. La faible lueur se reflétait dans les petits yeux des rats à la limite du cercle lumineux. Les rongeurs vivaient sans doute des reliefs des paniers-repas des
    mineurs.
    Lizzie remarqua que Jay avait le visage barbouillé de noir comme celui des mineurs : la poussière de charbon allait partout. «a lui donnait un drôle d'air et elle sourit.
    ´ qu'y a-t-il ? demanda-t-il.
    - Vous avez le visage tout noir ! ª
    II sourit et lui posa un doigt sur la joue. Ét comment croyez-vous qu'est le vôtre ? ª
    Elle comprit qu'elle devait avoir exactement le même air. Óh non ! fit-elle en riant.
    - «a ne vous empêche pas d'être belleª, dit-il. Et il l'embrassa.
    Elle fut surprise, mais ne broncha pas : elle aimait cela. Il avait les lèvres fermes et sèches et elle sentit un contact un peu r‚peux au-dessus de sa lèvre supérieure, là o˘ il s'était rasé. quand il se recula, elle dit la première chose qui lui passa par la tête : Ć'est pour ça que vous m'avez fait descendre ici?
    - Je vous ai offensée ? ª
    C'était assurément contraire aux règles de la société policée qu'un jeune gentleman donne un baiser à une jeune fille qui n'était pas sa fiancée.
    Elle devrait être offensée, elle le savait, mais la chose lui avait beaucoup plu. Elle commençait à se sentir gênée. ´ Peut-être devrions-nous revenir sur nos pas.
    - Me permettez-vous de vous tenir la main ?
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    - Oui. ª II parut se contenter de cela et la guida en direction du puits.
    Au bout d'un moment, elle vit le rocher sur lequel elle s'était assise quelques instants plus tôt. Ils s'arrêtèrent pour regarder un mineur au travail. Lizzie songeait à ce baiser et sentait un petit frisson d'excitation lui parcourir les reins.
    Le mineur avait taillé la houille par en dessous sur toute la largeur du front et enfonçait à coups de massue des coins dans la partie supérieure du filon. Comme la plupart d'entre eux, il était à moitié nu et les muscles puissants de son dos se gonflaient et roulaient avec les mouvements de son marteau. Le charbon, n'ayant rien en dessous pour le soutenir, finissait par s'écrouler sous son propre poids pour venir s'écraser en morceaux sur le sol. Le mineur reculait rapidement tandis que de nouveaux fronts de taille se fendaient et cédaient, se brisant en petits fragments sous les coups de marteau.
    Là-dessus, les porteurs commencèrent à arriver, avec leurs chandelles et leurs pelles en bois ; et Lizzie eut alors le choc le plus horrible de sa vie.
    C'étaient presque toutes des femmes et des jeunes filles.
    Lizzie n'avait jamais demandé ce que les épouses et les filles de mineurs faisaient de leur temps. L'idée ne lui était pas venue qu'elles passaient leurs journées et la moitié de leurs nuits à travailler sous terre. Les galeries s'emplirent de la rumeur de leur bavardage et l'air se réchauffa rapidement; Lizzie dégrafa son manteau. ¿ cause de l'obscurité,

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