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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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passé - chacun concentrait son attention sur les cerfs - mais Jay avait manqué le sien et Sir George était blanc de rage. Dans l'excitation du moment, leur dispute, quel qu'en e˚t été le motif, avait été vite oubliée.
    Lizzie avait tué net son cerf. Robert et Henry avaient blessé les leurs.
    Celui de Robert avait parcouru quelques mètres avant de s'effondrer et il l'avait achevé d'une autre balle. Mais celui de Henry s'était enfui : les chiens s'étaient lancés à sa poursuite et avaient fini par le rattraper.
    Tout le monde savait qu'il s'était passé quelque chose et Jay était resté
    silencieux le reste de la journée : jusqu'à maintenant o˘ il s'était de nouveau montré charmant et plein d'entrain.
    Elle ôta sa robe, ses jupons et ses chaussures. Puis elle s'enroula dans une couverture et s'assit devant le feu qui flambait dans la cheminée. Jay était si drôle, se dit-elle. On aurait dit que, comme elle, il recherchait l'aventure. Et puis il était beau : grand, bien habillé, athlétique, avec une masse de cheveux blonds et bouclés. Elle avait h‚te d'être à minuit.
    On frappa à la porte et sa mère entra. Lizzie eut un petit sursaut coupable. J'espère que Mère n'a pas envie de faire une longue conversation, se dit-elle avec inquiétude. Mais il n'était pas encore onze heures : elle avait largement le temps.
    Mère était drapée dans un manteau, comme tout le monde, pour passer d'une pièce à l'autre par les corridors glacés de Jamisson Castle. Elle l'ôta.
    Par-dessous, elle avait jeté un ch‚le sur sa toilette de nuit.
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    Elle ôta les épingles qui retenaient le chignon de Lizzie et se mit à lui brosser les cheveux.
    Lizzie ferma les yeux et se détendit. Cela lui évoquait toujours son enfance. Íl faut que tu me promettes de ne plus t'habiller en hommeª, dit Mère. Lizzie resta stupéfaite. C'était à croire que celle-ci avait surpris sa conversation avec Jay. Elle allait devoir être prudente : Mère avait une façon remarquable de deviner quand Lizzie préparait un mauvais coup. ´Tu es bien trop grande pour ce genre de jeu maintenant, ajouta-t-elle.
    - Sir George a trouvé ça très amusant! protesta Lizzie.
    - Peut-être, mais ce n'est pas comme cela que tu trouveras un mari.
    - Robert semble vouloir de moi.
    - Oui... mais il faut que tu lui donnes une chance de te faire la cour! En allant à l'église aujourd'hui, tu es partie avec Jay et tu as laissé Robert en plan. Et de nouveau, ce soir, tu as choisi de monter te coucher quand Robert n'était pas dans la pièce: il n'a donc pas eu l'occasion de t'accompagner dans l'escalier. ª
    Lizzie examina sa mère dans la glace. Les traits de son visage qu'elle connaissait si bien montraient une grande détermination. Lizzie l'adorait et elle aurait aimé lui faire plaisir. Mais elle ne pouvait pas être la fille dont sa mère rêvait : c'était contre son caractère. ´Je suis désolée, Mère, dit-elle. Je ne pense tout simplement pas à ces choses-là.
    - Est-ce que... est-ce que tu aimes Robert?

    - Je le prendrais pour mari si j'étais désespérée.ª Lady Hallim reposa la brosse et vint s'asseoir en
    face de Lizzie. ´ Ma chérie, nous sommes désespérées.
    - Mais nous avons toujours été à court d'argent, aussi loin que remontent mes souvenirs.
    - C'est vrai. Et je m'en suis tirée en empruntant, en hypothéquant nos terres, en vivant la plupart du temps ici o˘ nous pouvons manger notre gibier et
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    porter nos toilettes jusqu'à ce qu'elles aient des trous. ª
    Une fois de plus, Lizzie se sentit coupable. quand Mère dépensait de l'argent, c'était presque toujours pour Lizzie, Jamais pour elle. Álors, continuons comme ça. «a ne me gêne pas que ce soit la cuisinière qui serve à table ou d'avoir à partager une femme de chambre avec vous. J'aime bien vivre ici : je préférerais passer mes jours à me promener dans High Glen plutôt que de faire des courses dans Bond Street.
    - Il y a des limites aux sommes qu'on peut emprunter, tu sais. On ne veut plus nous en donner.
    - Alors, nous vivrons du loyer des fermages. Nous n'aurons qu'à renoncer à
    nos voyages à Londres. Nous n'irons même pas au bal d'Edimbourg. Personne ne viendra dîner avec nous que le pasteur. Nous vivrons comme des nonnes et nous ne verrons personne d'un bout de l'année à l'autre.
    - Je crois malheureusement que nous ne pouvons même pas faire cela. Ils menacent de nous prendre Hallim House et la propriété. ª
    Lizzie

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