Le pays de la liberté
d'autres garçons elle avait embrassés, mais ce n'était pas le moment de poser la question. Il réagit comme elle. Il sentit son excitation monter et il était tout gêné à l'idée qu'elle s'en aperçoive. Elle se pressait contre lui : elle avait s˚rement d˚ le sentir.
Elle s'immobilisa un moment, comme si elle ne savait pas trop quoi faire.
Puis elle le choqua de nouveau en se serrant fort contre lui, comme si elle tenait à confirmer ce qu'elle avait senti. Il avait rencontré dans les tavernes et les cafés de Londres de rusées coquines qui, pour un oui ou pour un non, embrassaient un homme et puis se frottaient contre lui, mais avec Lizzie, c'était différent. On aurait dit qu'elle le faisait pour la première fois.
Jay n'entendit pas la porte s'ouvrir. Robert soudain lui criait à
l'oreille : ´ que diable est-ce que cela signifie?ª
Les amoureux se séparèrent. Ćalme-toi, Robertª, dit Jay.
Robert était furieux. ´Bon sang, qu'est-ce que tu crois que tu es en train de faire ? balbutia-t-il.
- Ne t'inquiète pas, mon frère, dit Jay. Vois-tu, nous avons décidé de nous marier.
- Espèce de porc ! ª rugit Robert et il lui décocha un coup de poing.
Robert avait frappé au hasard et Jay n'eut pas de mal à éviter le choc, mais Robert se précipita sur lui. Jay ne s'était pas battu avec son frère depuis qu'ils étaient enfants, mais il se souvenait que Robert était fort, même s'il avait des gestes un peu lents. Après avoir esquivé une grêle de coups, il fonça sur Robert et riposta à son tour. Il fut stupéfait de voir Lizzie sauter sur le dos de Robert et lui bourrer la tête de coups en hurlant : ´ Laissez-le tranquille ! Laissez-le tranquille ! ª
¿ ce spectacle, Jay éclata de rire et fut incapable de poursuivre le combat. Il l‚cha Robert. Celui-ci lui décocha un direct qui le frappa juste sous l'úil. Jay recula en trébuchant et tomba par terre. De son úil valide, il vit Robert qui se débattait pour se débarrasser 122
de Lizzie toujours cramponnée à lui. Malgré sa douleur au visage, Jay repartit d'un violent éclat de rire.
Là-dessus, la mère de Lizzie entra dans la pièce, bientôt suivie d'Alicia et de Sir George. Après un moment de stupeur, Lady Hallim dit: Élizabeth Hallim, l‚che tout de suite cet homme ! ª
Jay se remit debout et Lizzie l‚cha Robert. Les trois parents étaient trop abasourdis pour parler. Une main sur son úil blessé, Jay s'inclina devant la mère de Lizzie en disant: ´Lady Hallim, j'ai l'honneur de vous demander la main de votre fille. ª
´Pauvre idiot, dit Sir George quelques minutes plus tard, tu n'auras pas de quoi vivre. ª
Les familles s'étaient séparées pour discuter chacune de leur côté cette stupéfiante nouvelle. Lady Hallim et Lizzie étaient remontées dans leur chambre. Sir George, Jay et Alicia étaient dans le bureau. Robert s'en était allé tout seul Dieu sait o˘.
Jay ravala une réplique mordante. Se souvenant de ce que lui avait conseillé sa mère, il dit : ´ Je suis s˚r de parvenir à mieux gérer High Glen que Lady Hallim. Le domaine a au moins mille arpents : il devrait produire un revenu suffisant pour nous faire vivre.
- Pauvre imbécile, tu n'auras pas High Glen : le domaine est hypothéqué. ª
Jay fut humilié par la réplique cinglante de son père. Il se sentit rougir.
Sa mère intervint: ´Jay peut obtenir de nouvelles hypothèques. ª
Père parut pris au dépourvu. Álors, vous êtes du côté de ce garçon dans cette affaire ?
- Vous avez refusé de rien lui donner. Vous voulez qu'il se batte pour tout, comme vous l'avez fait. Eh bien, il se bat, et les premiers résultats qu'il a obtenus, c'est la main de Lizzie Hallim. Vous ne pouvez guère vous plaindre.
- Est-ce qu'il a obtenu sa main... ou l'avez-vous fait pour lui ? demanda Sir George d'un ton railleur.
123
- Ce n'est pas moi qui l'ai emmenée dans la mine, dit Alicia. Ni qui l'ai embrassée dans le hall. ª
Sir George prit un ton résigné. ´Bah, ils sont tous les deux majeurs, alors s'ils veulent faire une bêtise, je ne pense pas que nous puissions les en empêcher. ª Une expression rusée se peignit sur son visage. Én tout cas, le charbon de High Glen va se retrouver dans notre famille.
- Oh, que nonª, dit Alicia.
Jay et Sir George la dévisagèrent tous deux. Sir George reprit : ´ que diable voulez-vous dire ?
- Vous n'allez pas creuser des puits sur les terres de Jay : pourquoi le feriez-vous ?
- Ne soyez pas
Weitere Kostenlose Bücher