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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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torrent à bon allure. La violence du courant le faisait aller en diag nale, mais ne le ralentissait pas : il semblait robuste, allait atteindre la berge à soixante ou quatre-vingt-d pieds en amont de l'endroit o˘ se tenait Lizzie.
    Mais il était à mi-chemin quand il eut un coup i malchance. Lizzie vit une forme sombre se précipit vers lui à la surface de l'eau: c'était un arbre moi L'homme ne parut le voir que quand le tronc f presque sur lui. Une grosse branche le frappa à la te et ses bras s'empêtrèrent dans le feuillage. Lizzie su sauta en le voyant couler. Elle fixa les branches, che chant à y retrouver l'homme : elle ne savait toujou pas si c'était McAsh.
    L'arbre se rapprochait d'el mais lui ne réapparaissait pas. ´Mon Dieu, faites qu ne se soit pas noyéª, murmura-t-elle. L'arbre pas; devant elle : toujours pas trace de l'homme. Elle so gea à courir chercher du secours, mais elle était à t bon quart de mille du ch‚teau : le temps de revenir, serait bien en aval, mort ou vivant. Peut-être devrai elle essayer quand même, se dit-elle. Elle était plant( là, torturée par l'indécision quand il refit surface, trois pieds derrière l'arbre qui flottait sur l'eau.
    Par miracle, il avait toujours son ballot noué sur tête. Mais il n'arrivait plus à nager à ce rythme régi lier: il se débattait, agitant les bras et les jambe
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    aspirant l'air à grandes goulées haletantes, toussant et crachotant.
    Lizzie descendit jusqu'au bord de la berge. Une eau glacée vint baigner ses escarpins de soie et lui geler les pieds. ´Par ici! cria-t-elle. Je vais vous tirer de l'eau ! ª
    Sans avoir l'air d'entendre, il continuait à se débattre comme si, s'étant presque noyé, il ne pensait à rien d'autre qu'à respirer. Puis, au prix d'un effort, il parut se calmer et se mit à regarder autour de lui pour s'orienter. Lizzie l'appela encore une fois. ´Par ici! Laissez-moi vous aider!ª Il toussa et haleta encore. Sa tête plongea puis refit surface presque aussitôt : il se dirigea vers elle, se débattant et crachant de l'eau mais avançant dans la bonne direction.
    Elle s'agenouilla dans la boue glacée, sans se soucier de sa robe de soie ni de ses fourrures. Elle était au bord de la nausée. Comme il approchait, elle tendit le bras vers lui. Ses mains battaient l'air avec des gestes désordonnés. Elle lui saisit un poignet et le tira à elle. S'agrippant des deux mains à son bras, elle s'efforça de le hisser. Il heurta la rive et s'affala, moitié sur la berge, moitié dans l'eau. Changeant de prise, elle le saisit sous les aisselles puis planta solidement dans la boue ses délicats escarpins et tira de nouveau. Lui poussait des mains et des pieds et finit par se hisser hors de l'eau pour s'affaler sur la berge.
    Lizzie le contempla : il était allongé là, nu, trempé et à demi mort comme un monstre marin pris par un pêcheur géant. Elle ne s'était pas trompée : l'homme à qui elle venait de sauver la vie était Malachi McAsh.
    Elle secoua la tête avec émerveillement. quel diable d'homme était-il ? En deux jours, il avait été soufflé par une explosion de gaz et soumis à un terrible supplice ; et pourtant il avait encore la force et le cran de plonger dans les eaux glacées de la rivière pour s'échapper. Il ne renonçait vraiment jamais.
    Allongé sur le dos, il avait le souffle rauque et était secoué de frissons qu'il n'arrivait pas à maîtriser. Le
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    collier de fer avait disparu : elle se demanda comment il s'en était débarrassé. Sa peau trempée brillail d'une lueur argentée au clair de lune.
    C'était la première fois qu'elle regardait un homme nu et, malgré
    l'inquiétude qu'elle éprouvait pour lui, elle était fascinée de voir son sexe, un cylindre fripé blotti dans une masse de poils bruns et bouclés à
    la jointure de ses cuisses musclées.
    S'il restait là longtemps, il pourrait encore mourir de froid. Elle s'agenouilla auprès de lui et dénoua le ballot trempé qu'il avait sur la tête. Puis elle posa une main sur son épaule : il était froid comme la tombe. ´ Levez-vous ! ª dit-elle d'un ton pressant. Il ne bougeait pas.
    Elle le secoua, sentant jouer sous la peau les muscles robustes. ´ Debout, ou vous allez mourir ! ª Elle l'empoigna à deux mains mais, s'il n'y mettait pas du sien, elle ne pourrait jamais le bouger: on aurait dit qu'il était en roc. ´ Mack, je vous en prie, ne mourez pasª, dit-elle, avec un sanglot dans la voix.
    Il finit

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