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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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qu'il allait demander sa main à Lizzie. C'était hier seulement que sa mère lui avait mis cette idée en tête, mais elle avait vite pris racine. La chose lui semblait naturelle, voire inévitable. Ce qui l'inquiétait maintenant, c'était de savoir si elle voudrait bien de lui.
    Oh, songea-t-il, elle l'aimait bien: comme la plupart des filles. Mais elle avait besoin d'argent et il n'en avait pas. Mère disait que ces problèmes-

    là pouvaient se résoudre, mais Lizzie préférerait peut-être la certitude de l'avenir de Robert. L'idée qu'elle puisse épouser Robert lui semblait répugnante.
    Il fut déçu de constater qu'elle était sortie de bon matin. Il était tendu, trop tendu pour traîner à la maison en attendant son retour. Il alla jusqu'aux écuries et regarda l'étalon blanc que son père lui avait offert pour son anniversaire. Le cheval s'appelait Blizzard. Jay avait juré de ne jamais le monter, mais il ne put résister à la tentation. Il emmena Blizzard jusqu'à High Glen et le fit galoper sur le tapis d'herbe moelleuse qui bordait le torrent. Il avait bien fait de ne pas tenir sa promesse. Il avait l'impression d'être monté sur un aigle, de fendre les airs, emporté
    par le vent.
    C'était au galop que Blizzard était au mieux de sa forme. ¿ l'amble ou au trot, il était capricieux, il avait le pas incertain, il était boudeur et de mauvaise humeur. Mais on pouvait facilement pardonner à un 117
    cheval d'être un piètre trotteur quand il pouvait filer comme le vent.
    Sur le chemin du retour, Jay se mit à penser à Lizzie. Même toute jeune, elle avait toujours été exceptionnelle : jolie, rebelle et ensorcelante.
    Aujourd'hui, elle était sans pareille. Jay ne connaissait pas de meilleur tireur. ¿ cheval, elle l'avait battu à la course. Elle n'avait pas peur de descendre dans une mine. Elle était capable de se déguiser et de duper tout le monde à un dîner: il n'avait jamais rencontré de femme comme elle.
    Certes, elle était difficile : entêtée, obstinée et égo-centrique. Elle était plus disposée que la plupart des femmes à contester ce qu'affirmaient les hommes. Mais Jay, et tout le monde d'ailleurs, lui pardonnait car elle était si charmante quand elle penchait de côté son petit visage effronté, souriant, et fronçant les sourcils tout en contredisant chacun de vos propos.
    Il déboucha dans la cour de l'écurie en même temps que son frère. Robert était de méchante humeur. quand il était en colère, il ressemblait encore plus à Père : le visage rougeaud et l'air pompeux. Jay dit : ´Diable, qu'est-ce que tu as?ª Mais, sans un mot, Robert lança ses rênes à un palefrenier et s'engouffra dans la maison.
    Lizzie arriva tandis que Jay installait Blizzard à l'écurie. Elle aussi était énervée, mais la colère qui lui colorait les joues et la lueur qui flambait dans ses yeux la rendaient encore plus jolie. Jay la dévisagea, fasciné. Je veux cette fille, se dit-il : je la veux pour moi. Il était prêt à la demander en mariage sur-le-champ. Mais il n'avait pas eu le temps d'ouvrir la bouche qu'elle avait sauté à bas de son cheval en disant: ´Je sais que les gens qui se conduisent mal doivent être punis, mais je ne crois pas à la torture, pas vous ? ª
    Lui ne voyait rien de mal à torturer des criminels, mais il n'allait pas le lui dire, pas quand elle était de
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    cette humeur. ´Bien s˚r que non, répondit-il. Vou revenez de la mine ?
    - C'était horrible. J'ai dit à Robert de libérer CE homme, mais il a refusé. ª
    Elle s'était donc querellée avec Robert. Jay masqu son ravissement. ´Vous n'aviez jamais vu un homm au tourniquet ? Ce n'est pas si rare.

    - Non, je n'avais jamais vu cela. Je ne sais pa comment j'ai pu rester aussi lamentablement ignc rante en ce qui concerne la vie des mineurs. Je pens qu'on me protégeait de la sinistre vérité parce qu j'étais une fille.
    - Robert avait l'air furieux, suggéra Jay.
    - Tous les mineurs avaient entonné un hymne : il n'ont pas voulu se taire quand il leur en a donn l'ordre. ª Jay était aux anges. Il semblait qu'elle ait v Robert sous son plus mauvais jour. Mes chances d succès s'améliorent de minute en minute, songea-t-avec exultation.
    Un garçon d'écurie vint prendre le cheval de Lizzi et ils traversèrent la cour pour regagner le ch‚teai Dans le hall, Robert discutait avec Sir Georgt Ć'était un geste de défi éhonté, disait Robert. que qu'il arrive, nous devons nous assurer que

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