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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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hommes, en passant devant Mack. Il entendit Annie crier : Óh, mon Dieu, ils ont obligé Mack à faire le tourniquet ! ª Les hommes de Jamisson l'empêchaient d'approcher mais elle cria: Ésther te cherche... je vais aller la prévenir. ª
    Esther vint un peu plus tard et, sans laisser aux gardes le temps de l'en empêcher, elle arrêta le cheval. Elle porta aux lèvres de Mack un flacon de lait sucré bien chaud. Cela lui parut l'élixir de vie et il l'avala goul˚ment, manquant presque s'étrangler. Il réussit à tout boire avant qu'on entraîn‚t Esther.
    La nuit s'écoulait, lente comme une année. Les gardes avaient reposé leurs mousquets pour venir s'asseoir autour du feu du palefrenier. Dans la mine, le travail continuait. Les porteurs remontaient du puits, vidaient leurs paniers sur le tas et redescendaient dans leur noria sans fin. Le garçon d'écurie
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    changea le cheval et Mack eut quelques minutes de repos, mais le nouveau cheval trottait plus vite.
    Il arriva un moment o˘ il se rendit compte que c'était de nouveau le jour.
    Il ne passerait plus guère qu'une heure ou deux avant que les mineurs cessent leur travail, mais une heure, c'était une éternité.
    Un petit cheval montait la colline. Du coin de l'úil, Mack vit le cavalier mettre pied à terre et rester là à le dévisager. Jetant un bref coup d'úil dans cette direction, il reconnut Lizzie Hallim, dans le même manteau de fourrure noire qu'elle portait à l'église. Venait-elle se moquer de lui, se demanda-t-il ? Il se sentait humilié et il aurait voulu qu'elle s'en aille.
    Mais quand il porta de nouveau les yeux sur son visage de lutin, il n'y lut aucune raillerie. Bien au contraire, on y lisait la compassion, la colère et quelque chose d'autre qu'il n'arrivait pas à déchiffrer.
    Un autre cheval arriva et Robert sauta à terre. Il s'adressa à Lizzie sur un ton sourd et furieux. Mais on entendit clairement la réponse de Lizzie: Ć'est barbare ! ª Dans sa détresse, Mack lui en fut profondément reconnaissant. L'indignation de la jeune fille le réconfortait. C'était une petite consolation de savoir qu'il y avait quand même une personne parmi ces aristocrates pour estimer qu'on ne devait pas traiter ainsi des êtres humains.
    Robert répondit d'un ton indigné, mais Mack n'entendit pas ce qu'il disait.
    Pendant qu'ils se disputaient, les hommes commencèrent à émerger du puits.
    Toutefois, ils ne regagnèrent pas leurs maisons : ils se plantèrent autour du treuil à regarder sans un mot. Les femmes aussi commencèrent à se grouper: une fois leurs paniers vidés, au lieu de redescendre dans le puits, elles vinrent rejoindre la foule silencieuse.
    Robert ordonna au garçon d'écurie d'arrêter le cheval.
    Mack enfin cessa de courir. Il essaya de se tenir fièrement debout, mais ses jambes ne le soutenaient pas
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    et il tomba à genoux. Le palefrenier s'approcha pour le détacher, mais d'un geste Robert l'arrêta.
    Robert lança d'une voix assez forte pour être entendu de tous : Éh bien, McAsh, tu disais hier que tu n'avais plus qu'un jour de servitude. Voilà
    maintenant que ce jour, tu l'as fait. Même d'après tes règles stupides, tu es maintenant la propriété de mon père. ª II se tourna pour s'adresser à la foule.
    Mais avant qu'il ait pu reprendre la parole, Jimmy Lee s'était mis à
    chanter.
    Jimmy avait une magnifique voix de ténor et les accents d'un hymne qu'ils connaissaient tous retentirent sur la vallée : Voyez., un homme courbé dans l'angoisse Marqué par la douleur et les privations qui grimpe là-bas une colline pierreuse Portant une croix sur son épaule.
    Robert devint tout rouge et cria : Śilence ! ª Sans se soucier de lui, Jimmy attaqua le second couplet. Les autres se joignirent à lui, certains fredonnant la musique, et une centaine de voix reprirent la mélodie.
    77 est maintenant pétrifié de chagrin Sous les regards des hommes quand nous verrons demain se lever Voilà qu 'il renaîtra.
    Robert se détourna, impuissant. L'air furieux, il marcha à travers la boue jusqu'à son cheval, laissant Lizzie plantée là, seule, comme une petite silhouette qui le provoquait. Il remonta en selle et dévala la colline, furibond; les voix vibrantes des mineurs faisaient trembler l'air des montagnes comme un grondement d'orage :
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    Ne le regardez plus d'un úil apitoyé Voyez notre victoire quand nous construirons cette céleste cité Tous les hommes seront libres !
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    Jay s'éveilla, sachant

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