Le pays de la liberté
par remuer. Lentement, il se mit à quatre pattes, puis tendit le bras et lui prit la main. Avec l'aide de Lizzie, il parvint à se remettre debout. ´Dieu soit louéª, murmura-t-elle. Il s'appuya pesamment sur elle mais elle parvint de justesse à le soutenir sans s'effondrer.
Il fallait trouver un moyen de le réchauffer. Elle ouvrit son manteau et serra son corps contre celui de Mack. A travers la soie de sa robe, elle sentit sur ses seins cette chair glacée. Il se cramponna à elle, son grand corps dur absorbant la chaleur qui rayonnait d'elle. C'était la seconde fois qu'ils s'étreignaient et, là encore, elle ressentit un violent sentiment d'intimité avec lui, un peu comme s'ils étaient amants.
Il n'arriverait pas à se réchauffer tant qu'il serait mouillé. Il fallait qu'elle trouve un moyen de le sécher. Il lui fallait un chiffon, quelque chose qu'elle pourrait utiliser comme une serviette. Elle portait plusieurs jupons de lin : elle pouvait en sacrifier un pour lui. ´Pouvez-vous vous tenir debout tout seul
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maintenant?ª demanda-t-elle. Entre deux quintes de toux, il parvint à
acquiescer de la tête. Elle le l‚cha et souleva sa jupe. Elle sentit son regard sur elle, malgré le triste état o˘ il était, lorsqu'elle ôta prestement un de ses jupons. Puis elle commença à le frictionner énergiquement.
Elle lui essuya le visage, lui frotta les cheveux, puis passa derrière lui pour sécher son large dos et sa croupe dure et musclée. Elle s'agenouilla pour lui essuyer les jambes. Elle se redressa et passa devant lui pour lui frictionner le torse : elle fut choquée de voir que son sexe se dressait tout droit.
Elle aurait d˚ être dégo˚tée, horrifiée, mais pas du tout. Elle était fascinée et intriguée : elle éprouvait une stupide fierté à l'idée de pouvoir faire cet effet-là à un homme. Une autre sensation aussi, comme une douleur sourde au plus profond d'elle qui lui serrait la gorge en même temps. Ce n'était pas la joyeuse excitation qu'elle ressentait en embrassant Jay : cela n'avait aucun rapport avec les taquineries et les caresses. Elle craignit soudain de voir McAsh la jeter sur le sol, lui arracher ses vêtements et la violer ; et le plus effrayant de tout cela, c'était qu'une petite partie d'elle-même en avait envie.
Ses craintes étaient sans fondement. ´Je suis désolé ª, murmura-t-il. Il se détourna, se pencha vers son ballot et en tira une culotte de tweed trempée. Il l'essora puis l'enfila et Lizzie sentit son cúur recommencer à
battre normalement.
Il commençait à tordre une chemise pour la sécher un peu : Lizzie se rendit compte que, s'il enfilait maintenant des vêtements mouillés, il allait sans doute mourir de pneumonie. Mais il ne pouvait rester tout nu. ´Laissez-moi aller vous chercher des vêtements au ch‚teau, dit-elle.
- Non, répondit-il. On vous demandera ce que vous faites.
- Je peux entrer et sortir sans me faire remar-132
quer... et j'ai les vêtements d'homme que je portai pour descendre dans la mine. ª
II secoua la tête. ´Je ne veux pas m'attarder ici Dès que je me serai mis à
marcher, je vais me réchauf fer. ª II se mit à essorer une couverture.
Dans un brusque élan, elle ôta son manteau de four rure. Il était si grand qu'il irait certainement à Mack C'était un vêtement qui co˚tait cher et peut-être n'ei aurait-elle jamais un autre, mais cela lui sauverait 1; vie.
Elle préféra ne pas penser à la façon dont ell< expliquerait à sa mère sa disparition. Álors, mette, ça et gardez votre couverture à la main jusqu'à
c< qu'elle ait séché. ª Sans attendre son accord, elle lu jeta le manteau sur les épaules. Il hésita, puis le sern autour de lui avec reconnaissance.
Le manteau étai assez grand pour l'envelopper totalement.
Elle ramassa son ballot et en retira ses bottes. Il lu tendit la couverture mouillée qu'elle fourra dans 1< sac. Elle sentit alors le collier de fer sous ses doigts Elle le prit. L'anneau métallique avait été brisé et h collier tordu pour le retirer. Ćomment avez-vous fait ? ª demanda-t-elle.
Il enfila ses bottes. ´J'ai forcé la porte de la forge 1 l'entrée du puits et je me suis servi des outils de Tag gart. ª
II n'avait pas pu le faire tout seul, se dit-elle. Se súur avait d˚
l'aider. ´Pourquoi l'emportez-vous avec vous ? ª
II cessa de frissonner et ses yeux flamboyaient de colère. ´Pour ne jamais oublier, dit-il d'un tor résolu. Jamais. ª
Elle
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