Le pays des grottes sacrées
s’avancèrent sous le
surplomb de l’abri, ils furent immédiatement arrêtés par une frise de cinq
animaux : deux chevaux et trois bisons, tous tournés vers la droite. Le
troisième bison, d’un mètre de long, aux lignes incisées dans la pierre, était
particulièrement impressionnant avec son corps massif gravé si profondément que
cela devenait presque une sculpture. L’artiste avait utilisé un pigment noir
pour accentuer les contours. Plusieurs autres gravures ornaient les
parois : des cupules et d’autres animaux, pour la plupart moins
profondément gravés.
Les visiteurs furent présentés à
plusieurs des Zelandonii qui se tenaient autour d’eux, l’air assez contents
d’eux-mêmes. Ils étaient probablement ravis de montrer leur étonnant foyer et
Ayla ne leur en faisait pas reproche : il était exceptionnel. Après avoir
longuement admiré les gravures, elle regarda le reste de l’abri. À l’évidence,
un bon nombre de personnes y vivaient, même si elles ne s’y trouvaient pas
toutes en ce moment. Comme la plupart des Zelandonii, elles profitaient de
l’été pour quitter leur Caverne : rendre des visites, pratiquer la chasse
et la cueillette, se procurer des matériaux qu’elles utiliseraient pour
fabriquer des objets.
Ayla remarqua une zone qu’avait
récemment quittée quelqu’un qui travaillait l’ivoire, à en juger par les
matériaux disséminés autour. Elle regarda attentivement, vit des objets à
divers stades de fabrication. On avait d’abord détaché des défenses des
morceaux en forme de tige, empilés ensemble. Deux de ces tiges avaient été
divisées en sections, taillées ensuite pour obtenir deux segments arrondis
reliés l’un à l’autre par une partie plate. Puis on avait percé celle-ci
au-dessus de chaque rond et on l’avait coupée pour obtenir deux perles, qu’il
faudrait polir pour leur donner leur forme définitive de panier arrondi.
Un homme et une femme, tous deux
d’âge mûr, s’approchèrent d’Ayla qui, accroupie pour mieux examiner les objets,
se gardait bien de les toucher.
— Ces perles sont
remarquables, dit-elle. C’est vous qui les avez faites ?
— Oui, je travaille
l’ivoire, répondirent-ils en même temps, riant aussitôt de ce chœur involontaire.
Quand Ayla leur demanda combien
de temps ils avaient mis pour faire ces perles, ils lui expliquèrent qu’un
artisan avait de la chance s’il parvenait à finir cinq ou six perles de l’aube
au moment où le soleil était au plus haut dans le ciel. Il s’arrêtait alors
pour le repas de midi. La fabrication d’un collier prenait, selon sa longueur,
quelques jours ou une lune ou deux.
— Cela a l’air difficile,
dit Ayla. Avoir sous les yeux les diverses étapes par lesquelles il a fallu
passer me fait apprécier plus encore ma tenue de Matrimoniale. Elle est brodée
de nombreuses perles.
— Nous l’avons admirée, elle
est magnifique ! s’exclama la femme. Nous sommes allés la voir après la
cérémonie, quand Marthona l’a exposée. Les perles sont extrêmement bien faites,
avec une technique différente, je crois. On perce la perle d’un bout à l’autre,
peut-être en forant des deux côtés. C’est très difficile à faire. Si je peux me
permettre, d’où te vient cette tenue ?
— J’ai fait partie des
Mamutoï – un peuple qui vit loin à l’est – et la compagne
de leur Homme Qui Commande me l’a offerte. Elle s’appelait Nezzie du Camp du
Lion. Elle pensait alors que j’allais m’unir au fils de la compagne de son
frère. Lorsque j’ai changé d’avis et décidé de partir avec Jondalar, elle m’a
dit de la garder pour le jour où je m’unirais à lui. Elle avait beaucoup
d’affection pour Jondalar.
— Pour lui et pour toi,
souligna l’homme.
Il pensa que ce vêtement était
non seulement beau mais très précieux. Il comprenait mieux le statut accordé à
cette jeune femme bien qu’elle ne fût pas née zelandonii, comme le prouvait son
accent.
— C’est sans nul doute l’une
des tenues les plus splendides que j’aie jamais vues, ajouta-t-il.
— Nos hôtes fabriquent aussi
des perles et des colliers avec des coquillages provenant des Grandes Eaux de
l’Ouest et de la Mer Méridionale, précisa la Première. Ils sculptent des
pendants d’ivoire et percent des dents d’animaux, en particulier des dents de
renard et de brillantes canines de cerf. Même les membres d’autres Cavernes veulent
en
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