Le pays des grottes sacrées
zozota-t-il.
— Pas encore, peut-être
bientôt, répondit Ayla.
Elle examina ensuite Ginedela.
Elle semblait aussi en bonne voie de guérison, malgré ses boutons rouge vif.
— Je veux jouer avec Jonayla
moi aussi, dit-elle.
Elle et son jumeau avaient cinq
ans et, de même que Kimeran et Jondalar se ressemblaient – tous deux
étaient grands et blonds – bien qu’ils ne fussent pas apparentés,
Jonayla et Ginedela avaient des cheveux blonds et des yeux bleus, ceux de
Jonayla du même bleu vif saisissant que les yeux de Jondalar.
Gioneran, le jumeau de Ginedela,
avait des cheveux châtain foncé et des yeux noisette tirant sur le vert, comme
sa mère, mais il semblait avoir hérité de la haute taille de Kimeran. Ayla posa
le dos de sa main sur son front : il était encore chaud et l’enfant avait
les yeux brillants de fièvre. Ses boutons en pleine éruption paraissaient un
peu à vif mais pas complètement sortis.
— Je vais te donner quelque
chose pour que tu te sentes mieux rapidement, dit-elle au petit garçon. As-tu
envie d’un peu d’eau ? Ensuite, tu feras bien de t’allonger.
— D’accord, fit-il avec un
pâle sourire.
Elle prit l’outre et versa de
l’eau dans une tasse posée près de sa natte, puis l’aida à la tenir pendant
qu’il buvait. Ensuite, il s’allongea.
Ayla alla enfin voir Beladora.
— Comment te sens-tu ?
lui demanda-t-elle.
— Mieux.
Elle avait encore les yeux
vitreux et reniflait.
— Je suis vraiment contente
que tu sois là, mais comment nous avez-vous trouvés ?
— Comme vous n’étiez pas à
la Caverne de Camora, nous avons pensé que vous aviez dû être retardés.
Jondalar a eu l’idée de prendre les chevaux pour partir à votre recherche. Ils
sont plus rapides que nous. Mais c’est Loup qui a senti votre odeur et nous a
conduits ici.
— Je ne m’étais pas rendu
compte à quel point tes animaux pouvaient être utiles, dit Beladora. Mais
j’espère que vous n’allez pas attraper cette maladie. Elle est terrible et ça
me démange partout. Ces boutons vont disparaître ?
— Ils ne devraient pas
tarder à le faire, mais cela risque de prendre un peu de temps avant qu’ils
disparaissent complètement. Je vais essayer d’atténuer les démangeaisons et de faire
baisser la fièvre.
Tous s’étaient maintenant
rassemblés dans la tente, Jondalar et Kimeran debout près du piquet principal,
les autres autour d’eux.
— Je me demande pourquoi
Beladora et les enfants sont tombés malades et pas le reste d’entre nous ?
s’interrogea Levela. Du moins pas encore.
— Si vous n’avez pas attrapé
la maladie maintenant, vous ne l’aurez probablement pas, répondit Ayla.
— Je craignais que quelqu’un
n’ait appelé sur nous de mauvais esprits par jalousie parce que nous faisions
un Voyage, dit Beladora.
— Je ne sais pas, dit Ayla.
Avez-vous mis quelqu’un en colère ?
— Si je l’ai fait, c’est
sans le vouloir. J’étais tout excitée à l’idée de revoir ma famille et ma
Caverne. Lorsque je suis partie avec Kimeran, je ne savais pas si je les reverrais
un jour. J’ai pu donner l’impression de faire la fière.
— Quelqu’un de la Première
Caverne des Zelandonii du Sud a-t-il parlé de gens qui auraient séjourné là
avant vous ? Ou, lorsque vous y étiez, y avait-il quelqu’un de
malade ? demanda Ayla à Kimeran.
— Maintenant que tu le dis,
des gens ont effectué la traversée avant nous, plusieurs groupes, et je crois
que leur Zelandoni prenait soin d’un malade, répondit Kimeran. Mais je n’ai pas
cherché à en savoir davantage.
— Si des esprits mauvais
étaient présents, ils n’étaient pas forcément appelés sur vous. C’étaient
peut-être des restes de ceux qui vous avaient précédés là, Beladora, mais
certaines maladies se déclarent sans que quiconque les ait répandues sur vous.
Il semble qu’elles se transmettent toutes seules, expliqua Ayla. Cette fièvre
accompagnée d’une éruption de boutons est peut-être de celles-là. Si on l’a eue
quand on était jeune, on ne l’attrape généralement pas à l’âge adulte. C’est ce
que m’a dit un Mamut. À mon avis, vous l’avez tous attrapée dans votre enfance,
sinon vous auriez été malades aussi.
— Je me rappelle qu’une fois
beaucoup d’entre nous ont été malades à une Réunion d’Été, dit Jondecam. On
nous avait tous mis dans une tente et, quand nous avons commencé à nous
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