Le pays des grottes sacrées
trouver mon chemin, expliqua Ayla. Finalement,
je suis arrivée au Lieu de la Fontaine Sacrée. Je pouvais voir le chemin
montant jusqu’à la grotte briller à la lueur de Lumi, Son ami rayonnant. Je
savais qu’il m’indiquait que je devais suivre cette voie. J’ai commencé à
gravir le chemin, mais il était si long que je me suis demandé si j’avais suivi
le bon jusqu’à ce que, soudain, j’atteigne le but. J’ai vu la sombre ouverture
de la grotte, mais j’ai eu peur d’y pénétrer. C’est alors que j’ai entendu ces
mots, « Elle a défié le grand néant, le Chaos, l’obscurité », et j’ai
compris que je devais me montrer brave, comme la Mère, et braver également
l’obscurité.
Ayla continua de raconter son
histoire, qui fascinait visiblement l’assemblée tout entière. Chaque fois
qu’elle faisait une pause, ou hésitait un peu trop longtemps, Zelandoni
l’encourageait à poursuivre de sa voix grave, si apaisante.
— Ayla ! Tiens, bois
ça !
C’était la voix de Zelandoni,
mais elle semblait si lointaine…
— Ayla ! Redresse-toi
et bois ça ! fit la voix, pleine d’autorité cette fois. Ayla !
La jeune femme sentit qu’on la
relevait et ouvrit les yeux. La doniate qui lui était si familière portait une
tasse à ses lèvres. Ayla but une gorgée de liquide, ce qui lui permit de
comprendre qu’elle était assoiffée. Elle absorba quelques gorgées
supplémentaires. La brume commençait à se dissiper. On l’aida à se remettre sur
son séant et elle prit alors conscience que des voix s’exprimaient autour
d’elle, doucement mais avec des accents fébriles.
— Comment te sens-tu,
Ayla ? demanda la Première.
— J’ai un peu mal à la tête,
et j’ai toujours très soif, répondit la jeune femme.
— Cette tisane va te faire
du bien, dit la doniate de la Neuvième Caverne. Tiens, bois encore.
Ayla s’exécuta.
— Maintenant je crois que je
vais devoir me débarrasser du trop-plein, dit-elle avec un sourire.
— Il y a un panier de nuit
derrière ce paravent, dit une Zelandoni en lui indiquant la direction.
Ayla se releva. La tête lui
tournait encore, mais beaucoup moins.
— Je pense que nous devrions
la laisser reprendre ses esprits, entendit-elle dire Celle Qui Était la
Première. Elle a connu des moments très durs, mais je crois qu’il ne fait guère
de doute qu’elle sera la prochaine Première.
— Je suis moi aussi de cet
avis, prononça une autre voix.
D’autres membres de la Zelandonia
continuèrent de discuter, mais elle n’écoutait plus. Que voulaient-ils donc
dire ? Elle n’était pas sûre d’apprécier de les entendre parler de la
prochaine Première.
À son retour, la Zelandoni de la
Neuvième Caverne demanda :
— Te souviens-tu de tout ce
que tu nous as dit ?
Ayla ferma les yeux, le front
plissé, concentrée.
— Je crois, dit-elle enfin.
— Nous souhaiterions te
poser quelques questions. Te sens-tu assez forte pour y répondre, ou
préfères-tu te reposer encore un moment ?
— Je crois que je me suis
remise, et je ne me sens pas fatiguée. Mais je voudrais bien encore un peu de
tisane, j’ai toujours la bouche très sèche, dit-elle.
Quelqu’un remplit sa tasse.
— Nos questions devraient
pouvoir t’aider à interpréter l’expérience que tu as vécue, expliqua la
doniate. Personne d’autre ne peut le faire à ta place.
Ayla approuva de la tête.
— Sais-tu combien de temps
tu es restée dans la grotte ? demanda la Première.
— Quatre jours, d’après
Marthona, répondit Ayla. Mais je ne me rappelle pas très bien ce qui s’est
passé quand je suis sortie. Des gens m’attendaient dehors. Ils m’ont
transportée sur une litière, et les quelques jours qui ont suivi sont assez
flous.
— Crois-tu être en mesure de
nous expliquer un certain nombre de choses ?
— Je vais essayer.
— Ces murs de glace que tu
as évoqués… Si ma mémoire est bonne, tu nous as raconté un jour que tu étais
tombée dans une crevasse en traversant un glacier. Par miracle, tu t’es
retrouvée sur une corniche, et Jondalar a pu te tirer de là. C’est bien
cela ? interrogea la Première.
— Oui. Il m’a lancé une
corde et m’a dit de l’enrouler autour de ma taille. Il a ensuite attaché
l’autre extrémité à son cheval. C’est Rapide qui m’a tirée de là, précisa Ayla.
— Rares sont ceux qui
tombent dans une crevasse et ont la bonne fortune d’en sortir
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