Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
Caverne. Il sera déshonoré,
ce qui est en soi une grave punition, mais aucune sanction n’est prévue. Il
n’aura fait de mal à personne, n’aura commis aucun forfait, il n’aura fait que
mentir. Il se peut que tout mensonge mérite punition, mais en ce cas j’ai bien
peur que tout un chacun finisse par être puni un jour, conclut Zelandoni.
    — Les membres du Clan ne
mentent pas, dit Ayla. Ils en sont incapables. Avec leur façon de s’exprimer,
tout se sait toujours, ils n’ont donc jamais appris à mentir.
    — Tu me l’as déjà dit. Je
souhaite parfois que ce soit aussi le cas chez nous, dit la doniate. C’est
l’une des raisons pour lesquelles les membres de la Zelandonia n’acceptent
jamais la présence d’un acolyte lorsqu’un nouveau Zelandoni est initié. Cela ne
se produit pas souvent, mais il arrive, une fois de temps en temps, que l’un
d’eux essaie de prendre un raccourci. Cela ne marche jamais. Nous avons les
moyens de nous en rendre compte.
    Plusieurs membres de la Zelandonia
étaient entrés dans le local durant leur conversation, en particulier ceux du
Sud, qui n’étaient pas encore rentrés chez eux. Tous étaient fascinés par les
différences que la distance avait créées entre eux. Ils continuèrent de
discuter tranquillement jusqu’à ce que tout le monde soit là. Sur quoi la
Première se leva, alla jusqu’à l’entrée, où elle s’entretint avec deux membres
initiés de fraîche date, qui gardaient l’édifice, leur demandant de veiller à
ce que personne ne puisse s’approcher d’assez près pour écouter ce qui allait
se dire.
    Ayla examina les lieux.
    De forme circulaire, constituée
d’une cloison double de panneaux verticaux délimitant l’espace, la construction
était identique à celle des abris installés pour y dormir, mais en plus vaste.
Les panneaux intérieurs, mobiles, avaient été entassés près des cloisons
extérieures, entre les couches légèrement surélevées disposées tout autour, ce
qui formait une pièce unique très spacieuse. De nombreuses nattes tissées
placées à même le sol présentaient de beaux motifs ouvragés, et divers
coussins, oreillers et tabourets se trouvaient installés près de tables basses
de différentes tailles, munies pour la plupart de simples lampes à huile, en
général en grès ou en pierre calcaire, qui éclairaient jour et nuit l’abri
dépourvu de fenêtre.
    Zelandoni referma la tenture de
l’entrée, qu’elle noua avant d’aller prendre place sur un tabouret surélevé
installé au milieu du groupe.
    — Comme la saison est très
avancée, et que ta requête est plutôt inattendue, j’estime que le choix
t’appartient, Ayla. Souhaites-tu te soumettre d’abord à un interrogatoire
informel ? Pour un début, ce serait plus simple, cela te permettrait de
t’habituer à notre procédure. À moins que tu ne préfères un examen complet, en
bonne et due forme, demanda Celle Qui Était la Première pour Servir la Mère.
    Ayla ferma les yeux et pencha la
tête.
    — S’il s’agit d’un échange
informel, je devrai m’y soumettre de nouveau, n’est-ce pas ?
demanda-t-elle.
    — Oui, bien sûr.
    Elle songea au bébé qu’elle avait
perdu, sentit la douleur ressurgir. Elle n’avait pas du tout envie d’en parler.
    — C’était… c’était très dur,
dit-elle. Je ne souhaite pas ressasser sans arrêt ce qui s’est passé. Je crois
que j’ai été appelée. Si ça n’est pas le cas, je veux en avoir la certitude,
comme tout un chacun. Peut-on commencer tout de suite ?
    Un feu brûlait dans un âtre situé
un peu sur l’arrière de l’édifice, mais la fumée s’échappait par le trou
central. De l’eau bouillait dans un récipient installé sur un support placé
directement au-dessus du foyer. Confectionné avec la peau d’un gros animal, le
récipient, pas tout à fait hermétique, laissait goutter juste assez d’eau pour
empêcher qu’il prenne feu. L’ustensile avait déjà servi : la paroi externe
était noircie et le dessous racorni et déformé, tant par l’eau qui bouillait à
l’intérieur que par le feu à l’extérieur, mais il s’agissait d’un récipient
fort efficace pour conserver un liquide bien au chaud grâce aux braises qui
rougeoyaient dans l’âtre.
    Celle Qui Était la Première prit
dans un pot en vannerie une bonne pincée d’une plante séchée de couleur verte,
qu’elle jeta dans l’eau bouillonnante avant d’en ajouter trois autres.

Weitere Kostenlose Bücher