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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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L’odeur
assez désagréable qui en émana était familière à Ayla. Du datura. Celui-ci
avait été utilisé non seulement par Iza, la guérisseuse du Clan qui s’était
occupée d’elle et l’avait formée, mais également par le Mog-ur, à l’occasion de
cérémonies particulières avec les hommes du Clan. Ayla connaissait bien ses
effets. Elle savait aussi que la plante en question ne se trouvait pas
facilement dans la région où ils étaient. Ce qui signifiait qu’elle venait sans
doute de loin, donc qu’elle était rare et d’une grande valeur.
    — Quel est le nom de cette
plante en zelandonii ? demanda Ayla, en montrant l’herbe séchée.
    — Elle n’a pas de nom en
zelandonii, et le nom étranger est difficile à prononcer, répondit la Première.
Nous l’appelons simplement la Tisane du Sud-Est.
    — Comment vous la
procurez-vous ?
    — Par l’intermédiaire de
visiteurs, particulièrement la doniate de la Vingt-Quatrième Caverne du Sud,
expliqua la Première. Ils vivent près de la frontière du territoire d’un autre
peuple, et ont plus de contacts avec leurs voisins qu’ils n’en ont avec nous.
Ils échangent même des partenaires. Je suis surprise qu’ils n’aient pas décidé
de s’associer avec eux, mais ils sont farouchement indépendants, et fiers de
leur héritage zelandonii. Je ne sais même pas à quoi ressemble cette plante, ni
s’il y en a plus d’une variété.
    Ayla esquissa un sourire.
    — Moi si. C’est l’une des
premières plantes que m’ait fait connaître Iza. Je lui ai entendu plusieurs
noms, dont datura et stramoine. Les Mamutoï ont pour elle un nom que l’on
pourrait traduire par « pomme épineuse ». Elle peut atteindre une
certaine taille, ses feuilles sont grandes et sentent fort, ses fleurs sont
blanches, quelquefois rouges, en forme d’entonnoirs s’ouvrant vers l’extérieur,
et elle porte des fruits pleins d’épines. Tous ses constituants sont utiles, y
compris ses racines. Si on ne s’en sert pas comme il convient, elle peut avoir
des effets bizarres sur les gens et, bien sûr, les empoisonner, parfois
fatalement.
    Tous les membres de la Zelandonia
présents étaient soudain fort intéressés, en particulier les visiteurs, surpris
que la jeune femme dont ils avaient fait la connaissance plus tôt dans l’été
soit si savante.
    — En as-tu vu dans la
région ? demanda le Zelandoni de la Onzième.
    — Non, répondit Ayla, mais
je n’en ai pas cherché. J’en avais avec moi quand je suis arrivée. Mais j’ai
tout utilisé et j’aimerais bien la remplacer. C’est une plante très utile.
    — Comment t’en
sers-tu ? demanda le doniate.
    — C’est un soporifique.
Préparé d’une certaine façon, on peut l’utiliser comme anesthésique, d’une
autre façon comme remède permettant aux patients de se détendre. Mais c’est une
plante qui peut être très dangereuse. Les Mog-ur du Clan s’en servaient pour
les cérémonies sacrées.
    C’étaient les échanges de ce
genre qu’Ayla appréciait le plus chez les membres de la Zelandonia.
    — Les différentes parties de
la plante ont-elles des usages ou des effets différents ? demanda la
Zelandoni de la Troisième.
    — Je pense que nous devrions
mettre ces questions de côté pour le moment, intervint la Première. Nous sommes
ici pour tout autre chose.
    L’effervescence retomba brusquement,
et ceux qui avaient posé les questions avec tant d’empressement eurent l’air un
peu gênés. La Première puisa une tasse de liquide bouillant et la mit de côté à
refroidir. Ce qui restait fut passé aux autres, qui en prirent chacun une
quantité moindre. Quand le liquide atteignit une température buvable, la
doniate tendit la tasse à Ayla.
    — L’examen peut avoir lieu
sans cette boisson, à l’aide de la seule méditation, mais cela prend plus de
temps. Cette tisane semble contribuer à nous détendre, à trouver le bon état
d’esprit, expliqua Zelandoni.
    Ayla avala le liquide tiède au
goût âcre, après quoi, comme les autres membres de l’assistance, elle adopta
l’attitude apparemment la plus susceptible de conduire à la méditation, et
attendit. Au début, elle s’intéressa avant tout à l’observation consciente des
effets qu’avait sur elle la boisson, comment réagissait son estomac, comment sa
respiration était affectée, si elle pouvait remarquer un relâchement de ses
quatre membres. Mais les effets étaient subtils : elle ne remarqua

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