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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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yeux.
    — J’accepte. Je serai
Zelandoni, dit-elle, essayant de donner à sa voix un ton ferme et positif.
    Puis elle ferma les yeux et
sentit quelqu’un s’approcher, par-derrière, du tabouret sur lequel elle était
assise. Des mains, douces mais fermes, la tirèrent en arrière afin qu’elle
repose sur le corps souple d’une femme, puis lui tinrent la tête et la tournèrent
de sorte que sa tempe gauche soit exposée. Elle perçut qu’on lui passait sur le
front un tissu doux et humide imprégné d’un liquide dans lequel elle reconnut
l’odeur de la racine d’iris, une solution qu’elle avait souvent utilisée pour
nettoyer les plaies, et sentit une tension inquiète croître en elle.
    — Oh ! Aïe !
cria-t-elle involontairement en sentant la coupure d’une lame aiguisée.
    Elle s’obligea à rester
impassible lorsqu’elle sentit une deuxième estafilade, suivie d’une troisième.
On lui appliqua de nouveau la solution, puis l’on sécha les incisions, sur
lesquelles on étala une troisième substance. Cette fois la douleur ressemblait
à une brûlure, mais elle ne dura pas longtemps : quelque chose dans le
baume astringent avait endormi la douleur.
    — Tu peux ouvrir les yeux,
Ayla, c’est terminé, dit la doniate.
    Ayla leva les paupières, pour
distinguer une image plutôt vague, qui ne lui rappelait rien. Il lui fallut un
moment pour comprendre de quoi il s’agissait. Quelqu’un tenait devant elle une
planche de bois noircie, huilée et lissée au sable, et une lampe, maintenue de
façon à lui permettre de s’apercevoir dans la planche. Elle ne se servait que
rarement de cette sorte d’objet – elle n’en avait pas chez elle – et
était toujours surprise de voir son propre visage. Puis ses yeux furent attirés
par les marques sur son front.
    Juste devant sa tempe gauche, une
courte ligne horizontale était marquée à chacune de ses extrémités de deux
lignes verticales de même longueur, comme un carré sans lisière supérieure, ou
une boîte dépourvue de couvercle. Les trois lignes étaient noires, et un peu de
sang perlait encore sur les bords. Ayla n’était absolument pas certaine
d’apprécier de voir son visage balafré de cette façon. Mais elle ne pouvait
rien y changer, désormais. C’était fait. Son visage porterait ces marques
noires jusqu’à la fin de ses jours.
    Elle leva la main pour les
effleurer, mais la Première l’arrêta.
    — Il vaudrait mieux que tu
n’y touches pas pour le moment, dit-elle. Elles ne saignent presque plus mais sont
encore toutes fraîches.
    Ayla balaya l’assistance du
regard : tous les membres de la Zelandonia présentaient diverses marques
sur le front, certaines plus élaborées que d’autres, pour la plupart carrées
mais d’autres de formes différentes, beaucoup passées à la couleur. Les marques
de la Première étaient les plus complexes de toutes. Ayla savait qu’elles
désignaient le rang, la position, l’affiliation des titulaires de la
Zelandonia. Elle remarqua toutefois que les lignes noires devenaient des
tatouages bleus après avoir cicatrisé.
    Elle fut soulagée quand on
éloigna la planche : elle n’aimait pas se regarder et se sentait mal à
l’aise à l’idée que l’image étrange et floue qu’elle apercevait était celle de
son visage. Elle préférait se voir reflétée dans l’expression des autres :
le bonheur de sa fille lorsqu’elle voyait sa mère, le plaisir qu’elle devinait
dans le comportement envers elle des gens qu’elle appréciait, comme Marthona,
Proleva, Joharran et Dalanar. Et l’amour dans les yeux de Jondalar lorsqu’il
voyait… Mais non, ça n’était plus vrai… La dernière fois qu’il l’avait vue, il
avait été horrifié : son visage avait exprimé la surprise et le désarroi,
non plus l’amour.
    Ayla ferma les yeux en sentant
les larmes monter, s’efforça de contrôler ses sentiments de douleur, de
déception et de vide. Quand elle les rouvrit, elle constata que tous les
membres de la Zelandonia étaient debout devant elle, y compris les deux
nouveaux, un homme et une femme, qui avaient monté la garde à l’extérieur. Tous
arboraient de chaleureux sourires traduisant leur satisfaction, leur joie de
l’accueillir. Celle Qui Était la Première prit la parole :
    — Tu es venue de loin, tu as
appartenu à de nombreuses peuplades, mais tes pieds t’ont toujours menée sur le
sentier que la Grande Terre Mère a choisi pour toi. Ton sort a

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