Le pays des grottes sacrées
un autre endroit pour les chevaux.
— Regardez cette foule, dit
Danella en s’approchant des groupes rassemblés devant la grande hutte de la
Zelandonia.
Elle marchait à côté de son
compagnon Stevadal, le chef de Vue du Soleil, et de Joharran et Proleva. Les
gens attendaient de voir qui allait sortir de l’abri mais ils avaient déjà de
quoi satisfaire leur curiosité : les perches et le siège spécialement
fabriqués pour la Première étaient attelés à la jument louvette de la compagne
étrangère de Jondalar, et Lanidar, le jeune chasseur de la Dix-Neuvième Caverne
au bras difforme, tenait une corde nouée à un licou, une lanière qu’Ayla avait
passée autour de la tête de l’animal. Il avait aussi à la main une autre corde
retenant le jeune étalon brun auquel on avait également attaché des perches
chargées de ballots. La pouliche grise se pressait contre lui, comme pour
rechercher sa protection. Le loup, assis à côté d’eux, fixait lui aussi
l’entrée de la hutte.
— Est-ce que nos amis
suscitent toujours autant d’intérêt, Joharran ? demanda Stevadal.
— Oui, chaque fois qu’ils
chargent les chevaux.
— C’est une chose de voir
ces bêtes à la lisière du camp principal – on finit par s’habituer –,
mais quand Ayla et Jondalar leur attachent ces perches, quand ils leur
demandent de tirer et qu’elles le font, c’est vraiment sidérant, expliqua
Proleva.
La foule s’agita lorsque
plusieurs personnes sortirent de la hutte. Les deux couples pressèrent le pas
afin d’avoir le temps de faire leurs adieux. Lorsque Jondalar et Ayla
apparurent, Loup se leva mais resta au même endroit. Suivirent Marthona,
Willamar et Folara, plusieurs Zelandonia et enfin la Première. Joharran
préparait déjà une grande chasse et Stevadal, quoique réticent à accepter
l’éventualité d’un été court, ne demandait pas mieux que d’y prendre part.
— Reviendras-tu ici,
Ayla ? dit Danella après avoir pressé sa joue contre celle de la jeune
femme. J’ai à peine eu le temps de faire ta connaissance.
— Je l’ignore. Cela dépend
de la Première.
Danella effleura également la
joue de Jonayla de la sienne. Suspendue à la hanche de sa mère dans la
couverture à porter, l’enfant était éveillée et semblait sentir l’excitation
ambiante.
— J’aurais aimé la connaître
mieux, elle aussi. Elle est si mignonne.
Jondalar et Ayla s’approchèrent
des chevaux et prirent les longes.
— Merci de ton aide pour les
bêtes, dit-elle à Lanidar. Elles te font confiance, elles se sentent bien avec
toi.
— J’y ai pris plaisir.
J’aime les chevaux et vous avez tant fait pour moi. Si vous ne m’aviez pas
demandé de les garder l’année dernière, si vous ne m’aviez pas appris à me
servir d’un lance-sagaie, je ne serais pas devenu chasseur. Je cueillerais
encore des baies avec ma mère. Maintenant, j’ai des amis et un statut à offrir
à Lanoga, quand elle aura l’âge.
— Tu songes toujours à
t’unir à elle ? dit Ayla.
— Oui, nous faisons des
projets.
Il se tut, parut hésiter à
poursuivre, finit par se lancer :
— Je vous remercie pour
l’abri d’été que vous avez construit pour elle et sa famille. Cela change tout.
J’y ai dormi la plupart du temps pour l’aider à s’occuper des petits. Sa mère
n’est rentrée que deux… non, trois fois. À peine capable de marcher. Laramar y
a passé une nuit, il ne s’est même pas rendu compte que j’étais là. Au matin,
il s’est levé et il est reparti tout de suite.
— Et Bologan ? Est-ce
qu’il reste pour aider Lanoga ?
— Quelquefois. Il apprend à
faire du barma et, les jours où il en fabrique, il dort avec Laramar. Il
s’exerce aussi au lance-sagaie, je lui ai montré. L’été dernier, la chasse ne
l’intéressait pas du tout mais cette année il a vu comme j’ai progressé et il
veut montrer qu’il en est aussi capable.
— J’en suis heureuse. Si
nous ne repassons pas ici après le Périple, j’espère te revoir l’année
prochaine, dit-elle en le serrant dans ses bras.
Elle remarqua alors que les
visages se tournaient vers Whinney : la femme massive qui était la
Zelandoni de la Neuvième Caverne et la Première parmi Ceux Qui Servaient la
Mère se dirigeait vers le travois. Bien qu’Ayla la soupçonnât d’être nerveuse,
elle marchait d’un air confiant. Jondalar, qui se tenait, souriant, près de la
jument, tendit la main à la
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