Le pays des grottes sacrées
plus
facile qu’en marchant, déclara Zelandoni en descendant de son siège sans même
attendre l’aide de Jondalar.
Il s’approcha de la grotte,
regarda à l’intérieur.
— Quand veux-tu y
entrer ? demanda-t-il.
— Pas avant demain, répondit
Zelandoni. Elle est profonde, il nous faudra la journée pour aller au bout et
revenir.
— Tu veux aller au
bout ?
— Oh oui. Tout au bout.
— Alors, il vaut mieux
installer notre camp ici puisque nous y passerons au moins deux nuits,
conclut-il.
— Il est encore tôt,
souligna Ayla. Une fois que nous serons installés, j’irai voir ce qui pousse
par ici. Je trouverai peut-être quelque chose de bon pour le repas du soir.
— Je n’en doute pas.
— Tu veux
m’accompagner ? Nous pouvons tous y aller.
— Non. En approchant, j’ai
repéré des affleurements de silex et je me demande s’il y en a aussi dans la
grotte. Je vais allumer une torche pour jeter un coup d’œil.
— Et toi, Zelandoni ?
demanda Ayla. Tu viens ?
— Non plus. Je veux
réfléchir un peu à cette grotte, estimer le nombre de torches et de lampes
qu’il nous faudra, ainsi que tout ce que nous devrons emporter d’autre.
Ayla fit un pas à l’intérieur,
scruta l’obscurité, leva les yeux vers la voûte.
— Elle a l’air immense.
Jondalar la rejoignit.
— Regarde, il y a un morceau
de silex qui sort de la paroi, près de l’entrée. Je suis sûr que nous en
trouverons d’autres plus loin, dit-il d’une voix excitée. Mais nous ne pourrons
pas en rapporter beaucoup, ce serait trop lourd.
— La grotte est aussi haute
sur toute sa longueur ? demanda Ayla à la Première.
— Oui, à peu près, sauf vers
la fin. C’est plus qu’une grotte. C’est une immense caverne, avec de nombreuses
salles et des galeries. Il y a même des niveaux inférieurs mais nous ne les
explorerons pas cette fois. Des ours y viennent l’hiver, vous verrez les
endroits où ils se vautrent et les traces de leurs griffes sur les parois.
— Est-ce assez haut pour que
les chevaux puissent y entrer ? Avec des perches, nous pourrions peut-être
porter dehors les silex de Jondalar…
— Je crois que oui.
— Il faudra laisser des
marques à l’aller pour être sûrs de retrouver notre chemin au retour, conseilla
Jondalar.
— Loup nous aiderait à
sortir si nous nous égarions, assura Ayla.
— Il nous
accompagnera ? s’enquit la Première.
— Si je le lui demande.
L’endroit avait manifestement
déjà été visité : devant l’entrée, le sol avait été nivelé çà et là et on
y avait fait du feu, comme le montraient des cercles noircis entourés de
pierres. Ils en choisirent un, ajoutèrent des pierres prises à un autre pour
caler des branches fourchues qui serviraient de support à la broche sur
laquelle ils enfileraient des morceaux de viande. Puis Jondalar et Ayla
détachèrent les chevaux et les conduisirent à un carré d’herbe proche.
Ils entreprirent ensuite
d’installer une grande tente de voyage constituée de deux tentes ordinaires
montées ensemble. Ils l’avaient essayée avant le départ pour s’assurer qu’elle
serait assez spacieuse pour eux trois. Ils avaient emporté de la nourriture
séchée ainsi que les restes de leur repas matinal et de la viande fraîche
provenant d’un cerf abattu par Solaban et Rushemar. Avec les perches, Jondalar
et Ayla fabriquèrent un haut trépied auquel ils suspendirent la nourriture
enveloppée dans des peaux brutes pour la mettre hors de portée des animaux.
Ils firent ensuite provision de
combustible pour le feu, en grande partie du bois mort d’arbres abattus et des
broussailles mais aussi des brindilles et des branches desséchées de conifères,
et des crottes séchées d’animaux se nourrissant d’herbe. Ayla alluma un feu et
le couvrit afin d’avoir du charbon de bois pour plus tard. Ils firent un repas
de restes et même Jonayla suçota l’extrémité d’un os après avoir tété. Ils
s’attelèrent ensuite à leurs tâches respectives. Zelandoni chercha dans les
ballots transportés sur le travois de Rapide les lampes et les torches, les
sacs de graisse pour les lampes, le lichen, les lanières de champignon séché et
autres matériaux à mèche. Jondalar prit son sac d’outils de tailleur de silex,
tint une torche neuve au-dessus des flammes du feu et entra dans la grotte.
Ayla prit son sac mamutoï qui se
portait à l’épaule et était plus souple que les sacs à dos
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