Le pays des grottes sacrées
l’outre, dit Willamar à Jondalar.
— Ayla avait remarqué
qu’elle était vide.
— J’ai vu Loup et les
chevaux derrière l’abri, reprit le compagnon de Marthona.
— Il n’y avait personne au
camp aujourd’hui et un léopard des neiges en a profité pour tenter de s’en
prendre à Grise, dit Jondalar. Whinney et Rapide l’ont tué, mais ils ont
détruit l’enclos.
— Loup les a découverts
derrière le pré, près d’un ruisseau. Ils étaient terrifiés.
— Et pas question de les
remettre dans l’enclos. Voilà pourquoi nous les avons amenés ici.
— Loup les garde en ce
moment, mais nous devrons leur trouver un autre endroit. Demain, je m’occuperai
de la carcasse de ce léopard et je donnerai le bois de la clôture à qui en
voudra pour faire du feu, promit Ayla.
— Il y a de bons poteaux,
fit observer Willamar. Ils peuvent servir à autre chose.
— Tu peux les prendre, je ne
veux plus les revoir, dit Ayla en frissonnant.
Jondalar songea que le léopard
des neiges avait effrayé Ayla plus encore que les chevaux, ce qui expliquait sa
réaction.
— Vous êtes sûrs que c’était
un léopard des neiges ? demanda le Maître du Troc. Ils ne descendent
généralement pas jusqu’ici, et jamais en été.
— Ayla a reconnu sa longue
queue duveteuse et sa fourrure d’un blanc tacheté, expliqua Jondalar.
— C’est convaincant, admit
Willamar. Mais les léopards des neiges vivent sur les hauteurs, ils chassent le
bouquetin, le chamois et le mouflon, pas les chevaux.
— D’après Ayla, c’était un
jeune, probablement un mâle.
— Les prédateurs des
montagnes descendent peut-être tôt cette année, avança Marthona. Cela pourrait
annoncer un été court.
— Il faut en parler à
Joharran, estima Willamar. La prudence conseille d’organiser rapidement de
grandes chasses pour faire des réserves de viande. Un été court pourrait être
suivi d’un long hiver rigoureux.
— Et nous ferions bien de
cueillir tous les fruits mûrs que nous pourrons avant la venue du froid,
suggéra Marthona. Avant même qu’ils soient mûrs, au besoin. Je me rappelle un
été lointain, nous avions cueilli peu de fruits et nous avons dû ensuite
déterrer des racines d’un sol presque gelé.
— Je m’en souviens aussi,
dit Willamar. Je crois que c’était avant que Joconan devienne Homme Qui
Commande.
— Oui. Nous ne nous étions
pas encore unis mais nous étions attirés l’un par l’autre. Si ma mémoire est
bonne, nous avons connu plusieurs mauvaises années de suite, à l’époque.
La Première n’en gardait aucun
souvenir, elle n’était probablement alors qu’une enfant.
— Qu’avez-vous fait ?
demanda-t-elle.
— D’abord, personne n’a
voulu croire que l’été pouvait finir aussi vite, répondit Willamar. Et puis
tout le monde s’est hâté de faire des provisions pour l’hiver. Sage décision
car la saison froide fut longue.
— Il faut prévenir les
Cavernes, dit la Première.
— Comment être sûrs que
l’été sera court ? objecta Jondalar. Après tout, ce n’est qu’un seul
léopard des neiges.
Ayla partageait son avis mais
elle garda le silence.
— Pas besoin d’être sûrs,
argua Marthona. Si nous séchons plus de viande et de baies, si nous commençons
plus tôt à faire des réserves de racines et de noix, ce ne sera pas perdu même
si le froid tarde à venir. Nous les utiliserons plus tard. Mais si nos réserves
ne sont pas suffisantes, nous connaîtrons la faim, ou pire.
— J’ai dit que je voulais te
parler, Ayla, reprit la Première. J’ai réfléchi à ton Périple de Doniate. Je me
demandais si nous devions partir tôt ou attendre la fin de l’été, peut-être
même après la deuxième Matrimoniale. Je pense maintenant qu’il vaut mieux nous mettre
en route dès que possible. Nous en profiterons pour avertir tout le monde de la
possibilité d’un été court. Je suis sûre que la Zelandoni de la Quatorzième
sera heureuse de conduire la Matrimoniale de fin de saison. Je ne crois pas que
les couples seront nombreux, de toute façon. Il n’y aura que ceux qui se seront
connus cet été et auront pris une décision tardive. Je connais deux couples qui
ne savent pas encore s’ils veulent s’unir et un dont les Cavernes peinent à se
mettre d’accord. Tu penses que vous pourriez être prêts à partir dans quelques
jours ?
— J’en suis sûre, répondit
Ayla. Et cela m’éviterait d’avoir à trouver
Weitere Kostenlose Bücher