Le pays des grottes sacrées
jaillissait du sol et les merveilleux bains qu’on prenait ?
— Merveilleux, convint-elle,
mais après un bain dans l’eau froide on se sent frais, on a la peau qui picote.
Moi, ça ne me dérange pas de me baigner dans l’eau froide.
— Et je m’y suis habitué.
Allons-y. Remettons du bois dans le feu pour qu’il fasse chaud quand nous
reviendrons.
À l’époque où les glaciers
recouvraient la Terre, un peu plus au nord, les soirées pouvaient être
fraîches, même en plein été, aux latitudes comprises entre le pôle et
l’équateur. Ils emportèrent les peaux de chamois que leurs amis sharamudoï leur
avaient offertes, s’en enveloppèrent et coururent jusqu’à la rivière,
descendirent plus bas que le point d’eau désigné mais s’arrêtèrent avant
l’endroit où on nettoyait les paniers de nuit.
— C’est glacé !
protesta Jondalar quand ils entrèrent dans l’eau.
Ayla s’accroupit pour que l’eau
recouvre ses épaules et atteigne son cou. Elle s’aspergea le visage, se frotta
tout le corps de ses mains sous la surface. Puis elle ressortit prestement de
la rivière, enroula sa peau de chamois autour d’elle et courut vers leur hutte,
suivie de près par Jondalar. Ils s’assirent devant le feu et se séchèrent
rapidement, accrochèrent les peaux de chamois mouillées à une cheville, se
glissèrent dans leur fourrure de couchage et se blottirent l’un contre l’autre.
Lorsqu’ils se furent réchauffés, Ayla murmura à l’oreille de son
compagnon :
— Si on le fait lentement,
tu crois que tu pourras être de nouveau prêt ?
— Je crois que oui, si tu
peux aussi.
Il l’embrassa, lui ouvrit la
bouche de sa langue. Cette fois, il n’avait pas envie de précipiter l’issue. Il
voulait s’attarder sur le corps d’Ayla, l’explorer, dénicher les endroits
spéciaux qui lui donnaient du plaisir et la laisser trouver les siens. Il fit
courir sa main le long de son bras, sentit la peau fraîche tiédir puis caressa
un sein dont le mamelon durcit au creux de sa paume. Il l’agaça du pouce et de
l’index, enfouit la tête sous la couverture pour le prendre dans sa bouche.
Un bruit au-dehors les fit se
redresser et tendre l’oreille. Des voix se rapprochaient. Quelqu’un écarta le
rabat servant de porte et plusieurs personnes entrèrent. Ayla et Jondalar
écoutèrent en silence. Ils pourraient poursuivre leurs explorations si les
nouveaux venus se couchaient immédiatement. Ni lui ni elle ne se sentaient tout
à fait à l’aise pour partager les Plaisirs quand d’autres, parfaitement
éveillés, bavardaient à proximité, même si certains semblaient s’en accommoder.
Jondalar savait que ce n’était pas rare et il s’efforça de se rappeler ce qu’il
faisait lorsqu’il était plus jeune.
Ayla et lui avaient pris
l’habitude d’être seuls pendant leur long voyage mais il avait toujours aimé
son intimité, même quand Zolena lui avait appris les Plaisirs. Surtout lorsque
cela était allé au-delà de l’apprentissage d’un jeune homme auprès d’une
femme-donii, qu’ils étaient véritablement devenus amants et qu’il avait voulu
en faire sa compagne. Il reconnut alors la voix de l’ancienne Zolena, en plus
de celles de sa mère et de Willamar. La Première les avait accompagnés au camp
de la Neuvième Caverne.
— Je fais chauffer de l’eau
pour préparer une tisane, dit Marthona. Je vais prendre du feu au foyer de
Jondalar.
— Elle sait que nous ne
dormons pas, chuchota Jondalar à Ayla. Nous allons devoir nous lever.
— Je crois que tu as raison.
— Je t’apporte du feu, mère,
dit-il en repoussant la couverture et en tendant le bras vers sa poche
pénienne.
— Oh, nous vous avons
réveillés ?
— Non, non, pas du tout.
Il se leva, prit un long morceau
de bois, le tint au-dessus des flammes jusqu’à ce qu’il s’embrase et l’apporta
au foyer principal de la hutte.
— Prenez donc une infusion
avec nous, suggéra sa mère.
— Pourquoi pas ?
répondit-il, certain qu’ils savaient tous qu’ils avaient interrompu le jeune
couple.
— Je voulais vous parler, de
toute façon, dit Zelandoni.
— Je retourne juste passer
un vêtement plus chaud.
Ayla était déjà rhabillée quand
Jondalar revint à leur petit espace à dormir. Il enfila rapidement sa tunique
et ils allèrent tous deux au foyer principal de la hutte avec leurs bols personnels.
— Je vois que tu m’as évité
la corvée de remplir
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