Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
C’étaient à coup sûr des hérétiques, Sir Hugh. Ils réfutaient les enseignements de notre Église sur des points importants.
    — Mais ils ne méritaient pourtant pas de périr de malemort ?
    — Non ; ce fut l’oeuvre de Scrope et de Claypole. Ils ont semé mensonges et accusations. Ils ont dressé Mistleham contre les Frères du Libre Esprit, puis Lord Oliver a récolté ce qu’il avait semé ; il les a massacrés par un petit matin d’hiver.
    — Les menaces évoquant les moulins de Dieu venaient bien de vous, non ?
    Gratian fit une petite grimace.
    — Bien sûr, chuchota-t-il.
    — Une tâche que vous avaient confiée vos anciens amis et camarades du Temple ?
    — Toujours à Acre, répondit Gratian. Laissez-moi vous expliquer.
    Le magistrat acquiesça.
    — Les Sarrasins se sont emparés de la ville et ont contraint les défenseurs des murailles à descendre dans les rues. Ceux qui l’ont pu se sont enfuis tout de suite vers le port. Les templiers, dont moi, se sont repliés vers leur donjon qui dominait la mer. D’autres, y compris la compagnie venant de Mistleham sous les ordres de Lord Scrope, nous ont rejoints dans notre retraite. Ce fut un combat sanglant, Sir Hugh, de terribles corps à corps, mais nous avons, en fin de compte, pu nous barricader dans le donjon et les Sarrasins nous ont assiégés.
    Gratian essuya la sueur qui luisait sur son front.
    — Je serai bref. Un tunnel dissimulé menait du donjon au port. Le tunnel lui-même était un lieu sûr, mais le port était infesté de Sarrasins. Le commandant des Templiers a demandé des volontaires pour explorer le souterrain, observer ce qui se passait au port, trouver un navire et revenir quérir les autres. Nous en avons débattu, bien entendu. Nous avions des hommes blessés et affaiblis. Gaston de Béarn, fort mal en point, était installé avec les autres dans la petite infirmerie. Nous étions dans une situation vraiment désespérée. Scrope et Claypole se sont portés volontaires. J’avais constaté que Scrope était un guerrier indomptable. Je me suis dit que je serais plus en sécurité près de lui que dans le donjon. Nous avions prévu de sortir tôt dans l’après-midi. Au moment où nous nous mettions en route, l’ennemi a lancé son dernier assaut. Nous étions livrés à nous-mêmes. Lord Scrope nous a conduits dans des galeries creusées dans la roche. Il nous a demandé de l’attendre devant l’infirmerie pendant qu’il allait voir Gaston. Il est resté absent un certain temps. À son retour, il était fort affligé et portait l’anneau de Gaston. Il a annoncé le trépas de son cousin. Nous ne pouvions rien faire de plus.
    — Croyez-vous qu’il a pu occire Gaston ? s’enquit Ranulf.
    — Peut-être, murmura Gratian. J’y ai pensé : un acte de miséricorde. Gaston était trop gravement blessé pour être transportable et s’il était tombé aux mains des Sarrasins...
    Il ne put maîtriser un frisson d’horreur.
    — Nous étions tous alors trempés de sueur et terrifiés, sauf Scrope. Il était impressionnant : déterminé, impitoyable avec son épée, ne comptant que sur lui. Il a déclaré que nous devrions aussi sauver le trésor du Temple. J’ai élevé des objections, mais Claypole était intraitable ; il fallait suivre les ordres de Lord Oliver. Je me suis alors dit que tout cela avait été prévu. Qui plus est, quand Scrope voulait quelque chose, Claypole, son ombre, était toujours d’accord. Oui...
    Le dominicain esquissa un sourire.
    — ... même alors j’avais remarqué la ressemblance physique entre eux. Claypole et son seigneur : où qu’aille ce dernier, l’autre ne manquait pas de le suivre. Que Dieu me pardonne, Scrope avait l’intention de s’emparer du trésor, de trouver une issue et de ne jamais revenir.
    Frère Gratian reprit son souffle.
    — Le trésor se trouvait près de l’entrée du tunnel secret gardé par un seul sergent du Temple qui a protesté en disant qu’il avait pour ordre de ne laisser entrer personne. Ce fut si rapide...
    Gratian s’humecta les lèvres.
    — Scrope l’a occis, d’un prompt coup à la gorge. Il a balayé mes remontrances, en traitant le sergent de fol et en demandant pourquoi nous laisserions des objets si précieux aux Sarrasins. Il a pris les clés et a pillé le trésor, emportant tout ce qui pouvait l’être. Que Dieu m’en soit témoin...
    Il leva la main.
    — ... je n’ai rien dérobé. Mais Scrope et

Weitere Kostenlose Bücher