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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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fort courroucés. Messire...
    Gratian cilla.
    — ... je n’ai eu vent de l’agression que vous avez subie sur le chemin que par la suite. J’ai élevé des objections. Je me doutais que cela déclencherait vos soupçons.
    Il s’éclaircit la gorge.
    — J’ai eu peur, je me méfiais des templiers, ce qui explique mon envie de partir...
    — Et qu’on vous escorte à Londres, intervint Ranulf, afin de vous protéger contre eux ?
    Frère Gratian l’admit.
    Corbett se rencogna dans sa chaire et scruta le dominicain. Il s’était trompé sur cet homme qui, dur et inflexible, avait l’air d’un inquisiteur désireux d’appuyer l’Église et ses enseignements, mais qui, comme tout un chacun, portait son propre fardeau d’anciens péchés et de culpabilité. Avait-il, pourtant, raconté la vérité ou n’avait-il admis que ce qu’il ne pouvait plus cacher ?
    — Savez-vous quelque chose, questionna le magistrat, sur le trépas de Lord Oliver ?
    Le dominicain ferma les yeux et fit un signe de dénégation.
    — Ou quoi que ce soit, s’entremit Ranulf, qui puisse nous aider ?
    — Je vous ai exposé tout ce que je pouvais.
    Frère Gratian se leva.
    — Je ne peux rien ajouter, Sir Hugh.
    Il sortit en refermant doucement la porte derrière lui. Corbett resta quelques instants immobile, les yeux fixés sur la garde de son épée.
    — Maître, nous a-t-il dit la vérité ?
    — Non, Ranulf, mais je pense qu’il ne pouvait nous en révéler davantage.
    — Pourrait-il être le Sagittaire ? avança Ranulf.
    — C’est possible, concéda Corbett. On a déjà vu ça.
    Il sourit.
    — On avoue un péché pour complaire à son confesseur tout en taisant les autres. Sans nul doute, Gratian est inflexible et se défiait fort de Lord Scrope. Nous avons aussi appris que notre dominicain est un intrigant-né, de même qu’un ancien soldat, habitué aux armes, endurant et résolu. Il ferait un adversaire de taille.
    — Et la fresque ?
    — J’hésite, répondit Corbett en hochant la tête. Cela a pu être une façon de provoquer Lord Scrope. Mais il y a autre chose, qui nous a échappé et où Lord Scrope a lu la vérité, mais quoi ?
    — La belladone ? proposa Ranulf. Est-ce la plante reproduite dans la fresque ? Est-ce pour cela que le mystérieux visiteur du père Thomas s’est donné ce nom ?
    — Tu as raison, Ranulf.
    Corbett se balança doucement d’avant en arrière.
    — Je soupçonne Lord Scrope d’avoir occis Gaston. Il lui a fait avaler une boisson, un opiat, pour calmer ses douleurs, pour être sûr qu’il serait mort quand les Sarrasins arriveraient. Scrope était un soldat ; il savait que le combat était perdu, ce qui explique qu’il ait pillé le trésor et refusé de revenir à Acre. Ce pourrait être son péché secret, ce qui lui empoisonnait l’âme depuis des années.
    — Qu’en est-il de Claypole ? Gratian le décrit comme le chien fidèle de Scrope, son ombre, mais il aurait pu tourner casaque.
    — Là encore, tu as raison, Ranulf. Il est aussi impitoyable et cruel que son maître. Je le crois capable de tout. Il aurait recours à n’importe quelle vilenie, n’importe quelle violence pour parvenir à ses fins. Ce qui conduit à une hypothèse tout à fait intéressante. Claypole se serait-il lassé de Lord Oliver et se serait-il dressé contre lui ?
    — On devrait l’interroger puis l’arrêter.
    Ranulf se leva.
    — Nous avons, en effet, de quoi le charger de chaînes, mais nous ne l’affronterons pas, pas encore. Dis au maire de retourner chez lui. Voyons ce qui va se passer. Laisse-moi seul un moment, Ranulf. Je veux réfléchir. Oh...
    Ranulf, qui se trouvait près de l’huis, se retourna.
    — De grâce, demande à Lady Hawisa si on peut m’apporter les recueils de comptes de la maison, surtout ceux où sont annotées les recettes et les rentrées d’argent, ordonna Corbett en souriant.
    Quelques minutes plus tard, Ranulf revint, chargé d’une pile de documents. Il les entassa sur la table et alluma d’autres chandelles qu’il disposa alentour. Il proposa à Corbett de se restaurer, mais le clerc refusa et tira vers lui le premier livre. Quand il en eut fini, les chandelles étaient déjà presque consumées et la nuit tombait. Il repoussa les registres en marmonnant entre ses dents, se leva, jeta sa chape sur ses épaules et demanda à Chanson, toujours de garde devant la porte, d’éteindre les chandelles et d’enlever les

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