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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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chapelain.
    — Arrêter Claypole ! lança Dame Marguerite d’un ton sec.
    — Mais le trépas de Lord Scrope n’a rien changé à sa situation, remarqua Corbett. On ne peut mettre la main sur les registres paroissiaux.
    — Vraiment, Sir Hugh ? releva Dame Marguerite. Claypole ne les aurait-il pas eus par-devers lui tout le temps ? N’attendait-il pas son heure ? Mais, pour reprendre la question de Maître Benedict : qu’allons-nous faire ?
    — Nous méfier !
    Le magistrat prit la flèche et le parchemin.
    — Je les garde, Madame.
    Il s’inclina devant l’abbesse, remercia Maître Benedict et laissa Dame Édith les escorter jusqu’aux écuries où Chanson et Pennywort attendaient. Une fois qu’ils furent sortis du couvent, Ranulf poussa son cheval à la hauteur de celui de Corbett.
    — Soupçonnez-vous quelqu’un, Messire ? demanda-t-il.
    — En effet, Ranulf, mais je n’ai rassemblé que quelques éléments, et c’est insuffisant. Cela va être difficile. Il ne s’agit ni de logique ni de preuve ; c’est plus tortueux. Tu comprends, Ranulf, le Sagittaire, l’assassin, le meurtrier, Nightshade ou Belladone – quel que soit le nom diabolique qu’il aime se donner – rôde à Mistleham. Il a deux vies : aux yeux de tous il mène une vie respectable, mais, en secret, c’est un tueur. Néanmoins je pense qu’il ne pourra continuer longtemps. Tôt ou tard il devra disparaître.
    — Donc, en d’autres termes, le goupil est dans le poulailler, commenta Ranulf, et trouve fort malaisé d’en sortir.
    — C’est exact. Par conséquent, Ranulf, nous devons nous concentrer là-dessus.
    Quand il eut regagné sa chambre à Mistleham, Corbett envoya Ranulf, Chanson et Pennywort chercher frère Gratian et Maître Claypole qu’il désirait interroger plus avant. Puis il sollicita une rencontre immédiate avec Lady Hawisa et lui expliqua qu’il avait, derechef, besoin de la grand-salle pour questionner certains témoins. Elle l’écouta avec attention et acquiesça.
    — Savez-vous, Sir Hugh, déclara-t-elle en s’approchant, tête inclinée sur le côté comme si elle examinait le clerc pour la première fois, que lorsque mon époux a appris votre venue, il a vraiment eu peur ? Il a dit que vous étiez un faucon qui ne manquait jamais sa proie, un chien de chasse capable de suivre n’importe quelle piste. Je comprends pourquoi. Vous êtes proche de la vérité, n’est-ce pas ?
    — Non, Madame, pas encore.
    — Qu’est-ce qui a provoqué ces épouvantables crimes à Mistleham ?
    Corbett s’assit sur une sellette et lui sourit.
    — L’amour, Lady Hawisa !
    Elle lui lança un regard surpris.
    — L’amour, continua Corbett. Même dans le couple marié le plus uni on se déçoit l’un l’autre. Nous ne cessons de nous désappointer mutuellement, et ce parce que nous voulons tant aimer et tant être aimé. Mais, si cet amour est déçu, il peut s’aigrir, devenir méchant, malveillant ; il veut se venger. C’est sur la trace de cela que je suis, Lady Hawisa. Pas sur celle d’événements qui se sont déroulés il y a douze, treize, voire vingt ans plus tôt, mais sur celle d’une émotion, d’un sentiment, d’une passion du coeur humain qui ne se serait pas éteinte après avoir flambé, qui s’est plutôt transformée en quelque chose de sinistre, de monstrueux.
    — Découvrirez-vous un jour de quoi il retourne ?
    — Avec l'aide de Dieu, Madame, et un peu de soutien de votre part.
    Elle tendit les mains.
    — Dans ce cas, Sir Hugh, la pièce est à vous.
    — Autre chose, annonça le magistrat en se levant. Je veux interroger frère Gratian. Quand j’en aurai fini, puis-je consulter les recueils, les comptes de Mistleham ? Je m’intéresse moins aux dépenses qu’aux revenus, aux fermages, aux profits, aux recettes du commerce – est-ce possible ?
    — Dans quel but ?
    — J’aimerais, Madame, vous révéler la vérité, mais je ne le peux. Je veux les étudier de près. Quoi qu’il en soit, quand je verrai ma proie, je la reconnaîtrai.
    Lady Hawisa accepta d’un signe de tête et Corbett prit congé.

 
    CHAPITRE XIII
    « Ils ont commis des crimes atroces
au mépris absolu de notre autorité. »
    Lettre d’Édouard I er , 6 juin 1303.
    Chanson introduisit dans la grand-salle un frère Gratian plutôt tendu et le conduisit vers la chaire devant l’estrade. Cette fois, Corbett n’avait exposé ni mandats ni lettres officielles ; juste

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