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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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retraite.
    — Pourquoi y allait-il ?
    — Pour réfléchir, pour s’entretenir avec lui-même. Oui, je crois qu’il se plaisait à imaginer que quelqu’un d’autre était présent. Je pense qu’il évoquait le passé, bien qu’il n’ait onc abordé ce sujet avec moi. Quant à mes déplacements, cette nuit-là, Sir Hugh... Pour l'amour de Dieu, vous avez vu le lac : il est large et profond. L’eau est si glacée que le simple fait d’y entrer pourrait vous tuer.
    — Votre mari a-t-il parfois fait allusion à sa vie passée, même indirectement ?
    — Non ; je suis cependant presque sûre que cela le préoccupait beaucoup. C’était un chevalier. Il avait combattu au pays de Galles, en Écosse et en Gascogne, puis il s’était croisé. Il a conduit une compagnie de Mistleham. Sir Hugh, croyez-moi : j’ignore tout de ce qui est arrivé là-bas. Je ne sais qu’une chose : Acre est tombée et mon époux s’est emparé de force objets précieux qu’il a rapportés en Angleterre.
    — Et ces menaces ?
    — Je n’ai rien à ajouter à ce qu’on vous a déjà dit.
    Elle hocha la tête.
    — Rien, murmura-t-elle. Un horrible legs venant d’un horrible passé, j’imagine.
    — Les Frères du Libre Esprit ?
    — À ma demande et à celle de sa soeur, Lord Scrope les a d’abord tolérés. J’avais de l’amitié pour eux, surtout pour leur chef, Adam, un gai jouvenceau aux yeux rieurs.
    Elle lança un coup d’oeil malicieux à Corbett.
    — Que nenni, Sir Hugh : il n’était pas question de galanterie. Adam était pour moi le frère que j’aurais aimé avoir ou le fils que j’aurais chéri.
    — Puis Lord Oliver a changé d’attitude ?
    — Dieu seul sait pourquoi. Il ne m’en a jamais dit mot. Je n’ai appris le massacre qu’une fois celui-ci accompli. Je le revois rassemblant les hommes dans la cour, en bas. Ils étaient armés et parlaient entre eux de se rendre à Mordern pour intimider les Frères du Libre Esprit. Que Dieu m’en soit témoin, je n’ai pas cru qu’il voulait en abattre aucun. Réflexion faite, c’était inévitable ; avant qu’arrive la Toussaint, Lord Scrope s’était mis à les abominer. Il les traitait de vermine dans sa grange et disait vouloir en finir avec eux. Mon mari...
    Elle eut un rire sarcastique.
    — ... a tenu parole. Ils ont été exterminés tel un nid de rats.
    — Lord Scrope en fut satisfait, n’est-ce pas ?
    — Autant qu’un fermier qui a débarrassé sa propriété de nuisibles. Il a fêté ça avec Maître Claypole et Robert de Scott par quelques coupes de vin de plus qu’à l’ordinaire.
    — Et Le Riche, le larron ?
    — Là aussi, Sir Hugh, je vous ai dit tout ce que je savais. Mon mari a été appelé à l’échevinage, où Le Riche avait été arrêté et était détenu. Je l’accompagnais car je désirais faire quelques emplettes au marché. Nous sommes entrés à l’échevinage ; Le Riche était déjà enchaîné. Il avait l’air désespéré et pitoyable. J’ai pensé qu’il était ivre, qu’il avait bu.
    — En êtes-vous certaine ?
    — Sir Hugh, je vous raconte ce que j’ai vu.
    — Lady Hawisa, les rapports entre votre époux et Maître Claypole... ?
    Le clerc se redressa dans sa chaire sans se soucier des regards désapprobateurs de Ranulf et d’Ormesby.
    — C’est un sujet délicat, épineux... convint-il.
    — Non, plutôt sans objet ! rétorqua-t-elle. J’en conviens, maintenant que mon mari a trépassé, les ragots affirmant que Claypole est son fils légitime pourraient jouer un rôle important dans ma vie. J’en ai eu vent, mais qu’en est-il ? Si Claypole est bien son fils, alors il est illégitime et doit arborer la barre de bâtardise sur ses armes. Il n’a pas plus de droits sur ces terres que le grand Khan de Tartarie.
    Le franc-parler de Lady Hawisa fit sourire Corbett.
    — Si Maître Claypole désire soumettre son cas devant les tribunaux, qu’il le fasse. Je m’élèverai avec vigueur contre ces prétentions.
    — Lord Oliver ne s’est-il pas montré inquiet avant de mourir ? s’enquit Corbett.
    — Je n’étais pas au courant de ses affaires. Votre présence lui déplaisait et il avait hâte que vous partiez. Il regrettait fort d’avoir à se déprendre du Sanguis Christi. Il estimait que le roi s’était montré injuste en désapprouvant son comportement envers les Frères du Libre Esprit. Mais y avait-il autre chose ? Il m’était tout autant

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