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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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peuvent être utilisées ailleurs, pour ou contre vous.
    Il fit une pause.
    — Les commérages soutenant que vous êtes un bâtard, le fils illégitime de Lord Scrope, sont-ils vrais ?
    Le courroux envahit le visage du maire, des taches rouges marbrèrent ses pommettes, ses yeux étincelèrent et, un instant, Corbett crut qu’il allait se lever pour frapper Ormesby.
    — Maître Claypole, déclara Corbett, apaisant, nous ne faisons que répéter les rumeurs. Sont-elles véridiques ?
    — Non, elles sont fausses.
    Le maire prit appui sur la table en foudroyant le clerc du regard.
    — Elles sont fausses parce que je suis le fils légitime de Lord Scrope et de Dame Alice de Tuddenham, ce que je prouverai.
    — Comment ? dit Corbett. Selon le père Thomas, les registres paroissiaux concernant l’année de votre naissance ont disparu. Sont-ils en votre possession ?
    — Croyez-vous que je serais assis là si je les avais ? Non ! J’en ai parlé à Lord Scrope. Il soupçonnait le prêtre de les avoir volés ou détruits.
    — Dans quel but ?
    — Parce qu’il me hait et qu’il haïssait Lord Oliver. Pensez-vous que c’est une coïncidence, Corbett...
    — Surveillez votre langage ! intervint Ranulf d’un ton menaçant.
    — Oh, je le surveille ! affirma Claypole. Mais croyez-vous que le fait que le père Thomas soit venu exercer son ministère dans une paroisse dont le seigneur est l’homme qu’il haïssait soit une coïncidence ? Non, trois fois non ! Il est venu pour d’autres motifs.
    — C’est-à-dire ?
    — Demandez-le-lui, rétorqua Claypole. Il est du pays, comme l’était Reginald, son frère, qui nous a accompagnés à Acre.
    Corbett soupira et se rencogna dans sa chaire.
    — Et qu’est-il arrivé à Reginald ?
    — Il a été tué avec les autres.
    — Vous estimez donc, résuma le clerc, que le père Thomas est venu ici pour découvrir ce qu’il était advenu à son frère ?
    — Je ne sais. Interrogez-le.
    — Mais pourquoi Lord Scrope, insista Ormesby, aurait-il protégé un homme qui le détestait ?
    Claypole sourit en découvrant ses dents jaunâtres.
    — C’est fort simple, physicien. Lord Scrope, lui, ne détestait pas le père Thomas. C’est un bon pasteur, un curé qui s’occupe des pauvres. Ce genre de pasteurs est rare. Puis, il est né dans la contrée. Lord Scrope déplorait le trépas de Reginald. Mon maître avait ses bons côtés ; le sens de la justice, par exemple. Il a été heureux que le père Thomas ait été nommé à St Alphege.
    — Vous a-t-il fait savoir que vous étiez son fils légitime ?
    — Jamais, pourtant j’ai entendu les bruits qui couraient. Je le questionnais, je le provoquais : il me répondait que je devrais attendre. J’ai entrepris des recherches, mais il était alors trop tard. Les recueils paroissiaux étaient introuvables. J’ai protesté auprès de Lord Scrope, qui a prétendu n’en pouvoir, mais pour l’heure. Le prêtre soutenait que ces documents n’étaient pas ici quand il a pris son poste après notre retour d’Acre. Je n’ai rien à ajouter sur ce sujet.
    — Par conséquent, observa Corbett, votre légitimité reste encore à prouver, n’est-ce pas ? Elle n’a onc été attestée par Lord Oliver ?
    — Quelle importance ? railla Claypole. Pour le moment, je n’ai pas de preuve. Mais j’en aurai un jour. En attendant, je m’élèverai devant le tribunal de la chancellerie contre les prétentions de Lady Hawisa. Sir Hugh, ce n’est qu’après mon départ pour Acre, alors que mon maître et moi combattions coude à coude, que nous risquions de périr à chaque instant, que Scrope a confirmé les rumeurs et reconnu que j’étais son fils. C’était ma légitimité qu’il refusait de confirmer. Je pense qu’il aimait ma mère. Elle s’est remariée et est morte en couches ; il ne m’en a pas dit davantage.
    — Vous serviez donc avec lui à Acre. Que s’y est-il passé ? s’enquit Corbett.
    — Les Sarrasins et leurs alliés l’ont encerclée. C’était un grand port, très étendu, mal préparé pour un siège. Les Infidèles ont commencé, quartier par quartier, à nous tailler en pièces comme un boucher le ferait avec un morceau de viande. Nous nous sommes réfugiés dans la pièce du trésor du Temple qui dominait la mer. Les Sarrasins ont jeté toutes leurs forces dans un ultime assaut. L’histoire est notoire. Lord Scrope et moi avons décidé de nous en sortir par

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