Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
la force. Les murailles sont tombées sous les coups. Nous avons reculé en passant par les corridors. Nous sommes d’abord allés à l’infirmerie où Gaston, son cousin, grièvement blessé, avait été amené. Lord Scrope y a pénétré. Gaston gisait, mort, dans son lit. Mal soigné, sans remèdes et n’ayant presque rien à boire, il avait succombé à ses blessures. Lord Oliver a cherché des compensations à ses peines. Le trésor du Temple se trouvait près de l’infirmerie. La porte était ouverte ; un des sergents du Temple se servait déjà. Nous sommes juste entrés et l’avons imité, faisant main basse sur tout ce que nous pouvions, y compris le Sanguis Christi. La fureur des combats ne cessait de croître. Hurlements et cris retentissaient. Nous savions que la forteresse du Temple était tombée, alors nous nous sommes sauvés. Lord Scrope était un bon combattant, un vrai guerrier. Ici, on vous énumérera ses défauts. Moi j’ai vu son courage ce jour-là. Nous sommes parvenus au rivage, avons trouvé une embarcation, avons ramé jusqu’aux navires qui attendaient et sommes rentrés à la maison.
    Corbett, compréhensif, hocha la tête.
    — Vous avez donc regagné Mistleham ?
    — Oui. Lord Scrope fut acclamé en soldat victorieux du Christ, précisa le maire non sans une note de sarcasme dans la voix. Le roi, la Cour et l’Église lui firent fête, il reçut de vastes propriétés et on lui donna Lady Hawisa en mariage. La famille de cette dernière non seulement possédait des terres, mais tirait du commerce du vin avec la Gascogne d’opulents bénéfices. Lord Oliver s’est servi de l’argent de son épouse, ainsi que des trésors rapportés de Terre sainte, pour enrichir son domaine, rénover ce manoir et bâtir la retraite sur l’île des Cygnes. Il est vrai que ce qu’il a vécu à Acre l’a changé, cependant il n’a jamais eu cure de ce que pensaient les gens.
    — Et les menaces ? s’enquit le magistrat.
    — Oh, cela a commencé il y a environ un an ! répondit Claypole avec fougue. Lord Scrope ne s’en inquiétait pas. Les templiers ont essayé de négocier la restitution du Sanguis Christi, mais Lord Oliver refusait de se plier à leurs désirs, d’où la référence aux moulins du Temple. Quant à celles faisant allusion aux moulins de Dieu, elles ont débuté vers Pâques, l’année dernière. Là encore, il les a ignorées. Il avait l’habitude de telles intimidations ; cela ne le souciait pas.
    — Et Maître Le Riche ?
    — Il a surgi à Mistleham et a voulu vendre la dague. Il s’est rendu chez un orfèvre.
    — Lequel ?
    — Je ne m’en souviens pas, mais celui-ci a envoyé Le Riche me voir à l’échevinage. Dès que j’eus reconnu le poignard, je me suis rappelé les avertissements du souverain au sujet du vol à Westminster.
    — Mais, intervint Ranulf, un hors-la-loi comme Le Riche aurait dû craindre d’approcher l’échevinage, non ?
    — Il était désespéré, expliqua Claypole. Il est entré. Je l’ai rencontré et arrêté pour ce qu’il était, un larron. J’ai envoyé un message à Lord Scrope qui se trouvait alors à Mistleham. Vous savez le reste. On a jugé et pendu Le Riche. Nous possédions la dague et étions prêts à la remettre au roi. Quant au cadavre de Le Riche... Dieu seul sait ce qu’on en a fait.
    — Et les Frères du Libre Esprit ?
    — Sir Hugh, ils sont arrivés à Mistleham. Mon maître s’est montré fort généreux en leur permettant de s’installer dans le village abandonné de Mordern. Ils avaient le droit de travailler en échange de leur subsistance. Le temps a passé. On les a accusés de vol, de braconnage, de luxure et d’hérésie. Après une enquête approfondie, Lord Scrope a décidé que c’était une bande de marauds. Il a rassemblé ses hommes et m’a ordonné de faire de même en ville. Nous vous avons narré la suite. Lord Scrope avait raison : c’étaient bien des malandrins. Nous avons découvert des armes. Ils ourdissaient quelque vilenie, peut-être une attaque contre ce manoir, mais pourquoi, si ce n’est piller et se livrer à tous les autres méfaits qu’ils pouvaient perpétrer.
    — Le Sagittaire ? interrogea Corbett.
    Claypole se contenta d’un geste d’ignorance.
    — C’est un tueur, Sir Hugh. J’ignore tout de lui.
    — Et la nuit de la mort de Lord Scrope ?
    — Questionnez mes voisins, mon épouse. J’étais couché chez moi. Pourquoi ? De quoi

Weitere Kostenlose Bücher