Le poursuivant d'amour
procéder aux réfections du château de Brignais.
Guy de Chauliac eut pour patients trois papes d’Avignon : Clément VI, Innocent VI et Urbain V ; le roi de France Philippe VI et le roi de Bohême, Jean l’Aveugle. Il voulait que le chirurgien fut « pitoyable et miséricordieux, non convoiteux ni extorsionnaire d’argent » et qu’il reçût « modérément salaire selon le travail, les facultés du malade, la qualité de l’issue ou événement et sa dignité ».
Il mourut le 23 juillet 1368.
ANNEXE II
LES DEUX MARIAGES D’ARNAUD DE CERVOLE
L’Archiprêtre fut tout d’abord marié à Jeanne de Graçay, v euve d’André de Chauvigny, seigneur de Levroux, dont il conserva les terres malgré les réclamations justifiées des héritiers quand elle mourut à une date qui demeure tout aussi imprécise que leur mariage. Jeanne était fille de Regnaud, baron de Graçay, se igneur de l’Isle, Savigny, la Ferté-Nabert, etc. Son premier mari, André de Chauvigny – Levroux, était le dernier représentant mâle de l’illustre maison des Chauvigny, barons de Châteauroux, vicomtes de Grosse, etc. De leur union aucun enfant ne demeurait. La riche succession d’André de Chauvigny revenait à des collatéraux, à ses cousins germains, Guy et Guillaume Le Bousiller de Senlis, fils de sa tante paternelle. Blanche de Chauvigny. Selon l’usage, il en avait laissé l’usufruit à sa veuve. En se remariant, Jeanne de Graçay apporta donc à son second époux la jouissance des terres et seigneuries appartenant au premier. Arnaud de Cervole devint alors seigneur (provisoire) de Levroux et autres lieux. Le 16 mars 1357 (peu de temps sans doute après son mariage), il en prit le titre dans un acte officiel lors d’un engagement contracté par lui « des mains de nos seigneurs du grand Conseil du roy ». Il sut ensuite convertir ses droits indirects et précaires en droits personnels et durables. Même après la mort de sa femme, il conserva les terres et châteaux que ce mariage lui avait apportés, en dépit des procès intentés par les héritiers.
Jeanne de Châteauvilain, la seconde épouse d’Arnaud de Cervole (leur mariage eut lieu, sans doute, en août 1362), appar tenait, elle aussi, à une illustre famille féodale possédant la seigneurie de Châteauvilain située en Champagne, sur les confins de la Bourgogne, et celle d’Arc-en-Barrois qui, bien qu’enclavée dans la première de ces provinces, dépendait de la seconde. Ainsi, les sires de Châteauvilain prenaient place au premier rang de la noblesse bourguignonne. Le dernier représentant mâle de la branche aînée, Jean de Châteauvilain, mourut à Poitiers auprès de plusieurs « bons chevaliers et écuyers de Bourgogne »… non loin de l’Archiprêtre (c’est Aimé Chérest, l’hagiographe de Cervole, qui l’écrit) 389 , laissant, par un trépas que nul ne vit vraiment dans la mêlée, sa riche succession à ses deux sœurs : Jeanne (qui recueillit la terre de Châteauvilain) et Marie (qui reçut celle d’Arc-en-Barrois). Marie, dit Aimé Chérest, « était la femme de Jean de Bourgogne, du rival de Marguerite de France, du dernier descendant mâle des comtes palatins, issus de Jean de Chalon le Sage ou l’Antique. Déjà mariée deux fois, Jeanne était devenue deux fois veuve. En premières noces, elle épousa Jean, sire du Thil et de Marigny, dont elle avait un fils mineur : Jean ». La terre de Marigny lui restait à titre de douaire, celle de Thil à titre d’usufruit ou de bail. Elle conservait donc la disposition et la garde du château de Thil, magnifique forteresse qui, sans doute, avait séduit l’Archiprêtre tout au moins autant que la dame esseulée.
En secondes noces, Jeanne de Châteauvilain épousa un membre de la maison de Vienne, très puissante : Hugues de Vienne, sire de Saint-Georges, dont elle eut un fils : Guillaume, au nom duquel elle jouit de plusieurs seigneuries. Du côté paternel, des liens de parenté unissaient Jeanne aux diverses branches de la maison de Châteauvilain. Par sa mère. Marguerite de Noyers, elle était la petite-fille de Miles le Noyers, successivement maréchal et porte-oriflamme de France. La nièce de Jean de Noyers, comte de Joigny, mort des blessures reçues à Brignais, et la cousine germaine du sire de Noyers capturé à Brion-sur-Ource. Arnaud de Cervole pouvait se frotter les mains ! Il gonflait sa fortune et sa puissance. À sa
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