Le poursuivant d'amour
bourreaux.
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Les négociateurs du traité de Clermont furent : côté français : Arnoud d’Audrehem, Henri de Trastamare, l’évêque de Clermont, le comte de Boulogne, le sire de la Tour, le sire de Montagu, Robert de Lorris et le gouverneur de Montpellier. Côté routiers : Jean Aimery, Garciot du Châtel, le bâtard de Breteuil, Bérart d’Albret, Espiote, Bertuchin, Pierre de Montant, Jean Hazenorgue, le Petit-Meschin, Arnaud de Taillebarde (ou Hamaull de Thillebort ou Tallebarde ou Tallebardon).
La nouvelle de la conclusion de ce traité se répandit très rapidement en Languedoc. Le 29 juillet, un écuyer d’Audrehem nommé Euguenand apporta aux consuls de Nîmes des lettres du maréchal leur faisant part de l’heureuse issue des pourparlers. La joie dégénéra en processions. On se crut délivré. 53 000 florins d’or furent accordés par les sénéchaussées en prime au Trastamare, comme s’il était pour quelque chose dans ce résultat ! En remerciement, Henri fit hommage au roi de France !
ANNEXE IV
LES POSSESSIONS NORMANDES DE
CHARLES II DE NAVARRE
Fils aîné de Jeanne, fille unique de Louis X le Hutin et de Marguerite de Bourgogne, exclue du trône dès sa naissance (1311) en vertu de la loi salique, Charles d’Évreux, né en 1332, était par sa mère l’arrière-petit-fils de Philippe le Bel. Il en était aussi le petit-neveu par son père, Philippe d’Évreux, fils de Louis, frère puîné du même roi (546) .
Philippe le Bel avait épousé Jeanne, fille de Henri I er , roi de Navarre et comte de Champagne. Ainsi avait-il régné sur la France et la Navarre. Louis X le Hutin avait hérité de la Navarre à la mort de sa mère, en 1305, à la réserve de la Bigorre accordée au futur Charles IV. Lors de son accession au trône, Philippe V le Long (mari d’une autre Jeanne, comtesse de Poitiers, compromise dans le scandale de la Tour de Nesle (547) ) avait indûment gardé la Navarre. Il avait conclu avec Eudes IV de Bourgogne (à qui avait été confiée la fille du Hutin), le 17 juillet 1316, un traité aux termes duquel Jeanne obtiendrait en héritage, dès qu’elle serait en âge d’être mariée, le royaume de Navarre et les comtés de Champagne et de Brie à condition qu’elle donnerait quittance du reste au royaume de France et de la succession de son père. Si elle refusait, elle rentrerait dans tous ses droits, mais alors l’abandon qui lui était fait de la Navarre, de la Champagne et de la Brie deviendrait nul.
Sacré le 6 janvier 1317, fort de l’appui trouvé dans l’assemblée des notables du royaume le 2 février suivant, Philippe V avait obtenu, par le biais d’un nouveau traité passé avec Eudes de Bourgogne, le 27 mars, renonciation à perpétuité de sa nièce aux droits qu’elle pouvait exprimer sur la couronne de France et de Navarre et, en faveur de lui-même et de sa postérité masculine seulement (qu’il n’eut pas), à ses droits sur la Champagne et la Brie, en échange desquels elle recevrait les rentes en terre sur le comté d’Angoulême et la châtellenie de Mortain, plus une pension hautement estimée. Le traité avait été ratifié par Jeanne alors mineure et son mari Philippe d’Évreux (548) .
Les Navarrais réprouvaient ces arrangements au point que Philippe VI, une fois intronisé, renonça à la couronne de Navarre au profit de Jeanne. Il reprit cependant l’Angoumois ainsi que d’autres terres assignées dans un traité signé en 1339 : Benon en Aunis, Frontenay en Saintonge, et promit des compensations substantielles qui demeurèrent vaines.
Philippe d’Évreux étant mort à Algésiras, en 1343 (549) , en combattant les Maures auprès d’Alfonse de Castille, Jeanne étant décédée à Conflans, le 4 octobre 1349, au cours d’un voyage effectué en France pour réclamer son comté d’Angoulême, Charles fut donc couronné à Pampelune le 27 juin 1350 et tint aussitôt à prendre possession de son héritage… ce que voyant – et pour le lanterner –, le roi Jean, qui entamait son règne, le nomma son lieutenant en Languedoc. Charles y remplit correctement ses fonctions : fin juillet 1351, il assiégea Montréal occupé par les Anglais ; le 24 septembre, il contrôlait Moissac, le 25 Castel-Sarrazin, etc.
Pour éviter les désagréments d’une alliance étrangère, Jean II offrit sa fille Jeanne à Charles II 390 et dès lors crut pouvoir le manœuvrer.
Charles était certes le vassal
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