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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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plutôt efficace : il avait recruté suffisamment d’hommes pour former dix compagnies de patrouilleurs parés de beaux uniformes mais continuait à rôder le long de la côte dans son sloop avec un petit groupe d’hommes à la mine tout aussi patibulaire, à la recherche de recrues, d’espions, de contrebandiers et, William en était convaincu, de tout ce qui n’était pas solidement fixé au sol.
    Le sloop s’approcha et il reconnut Rogers sur le pont ; un homme d’une bonne quarantaine d’années à la peau mate, le visage buriné et balafré et un pli mauvais au front. Il repéraWilliam et agita chaleureusement la main. William lui répondit d’un petit signe. Si ses hommes découvraient la cache, il aurait peut-être besoin de Rogers pour emporter le butin à New York… accompagné d’un garde pour éviter qu’il ne disparaisse en route.
    Beaucoup d’histoires circulaient sur Rogers, certaines manifestement répandues par ses propres soins. Toutefois, pour autant que William le sache, son principal mérite était d’avoir tenté de présenter ses respects au général Washington qui non seulement avait refusé de le voir mais l’avait fait expulser du camp des continentaux avec interdiction d’y revenir. Pour William, c’était la preuve que le Virginien était un homme plein de bon sens.
    Que mijotait donc Rogers ? Sur le sloop, ils avaient affalé les voiles et mis un canot à la mer. C’était Rogers, ramant seul vers la berge. La méfiance de William ne fit que croître mais il entra dans l’eau, saisit le plat-bord et aida Rogers à tirer l’embarcation sur la grève.
    Rogers lui sourit, sûr de lui en dépit de ses dents écartées. William lui adressa un salut militaire formel.
    — Ravi de vous voir, lieutenant.
    — Major.
    — Vos hommes ne seraient pas en train de rechercher une cargaison illégale de vin français, par hasard ?
    Fichtre, il l’avait découverte avant eux !
    — Nous avons entendu dire que des activités de contrebande se déroulaient dans le voisinage, répondit William d’un ton sec. Nous enquêtons.
    — Oui, naturellement, déclara Rogers, cordial. Si vous voulez gagner un peu de temps, cherchez plutôt de l’autre côté, là-bas…
    Il pointa le menton vers un groupe de cabanes de pêcheurs à environ cinq cents mètres.
    — Il est…
    — Nous avons déjà fouillé par là, le coupa William.
    — … enfoui dans le sable derrière les cabanes, acheva Rogers sans sourciller.
    — Je suis votre obligé, major, dit William avec toute l’amabilité dont il était capable.
    — J’ai vu deux hommes enterrer des caisses hier soir, expliqua Rogers. Je ne pense pas qu’ils soient déjà revenus les chercher.
    — Je vois que vous surveillez attentivement la côte. Vous cherchez quelque chose de particulier, major ?
    Rogers sourit.
    — Justement, puisque vous en parlez, lieutenant… Il y a un individu qui se promène dans la région en posant des questions diablement indiscrètes. J’aimerais beaucoup lui toucher deux mots. Si vous ou l’un de vos hommes l’apercevez… ?
    — Mais certainement, major. Vous savez son nom ou de quoi il a l’air ?
    — Les deux, à dire vrai. C’est un grand gaillard avec des cicatrices sur la figure dues à une explosion de poudre. Si vous le voyez, vous le reconnaîtrez forcément. C’est un rebelle, issu d’une famille de séditieux du Connecticut. Il s’appelle Hale.
    William se raidit et le regard sombre de Rogers se fit perçant.
    — Ah ! Il ne vous est donc pas inconnu ?
    Agacé de s’être trahi si facilement, William acquiesça.
    — Il a franchi notre poste de douane hier. Un homme volubile.
    Il essaya de se remémorer des détails de la rencontre. Il avait effectivement remarqué les cicatrices qui parsemaient son front et ses joues.
    — Il était nerveux. Il transpirait à grosses gouttes et sa voix tremblait. Le soldat qui l’a arrêté a pensé qu’il cachait du tabac ou quelque chose d’autre. Il lui a fait retourner ses poches mais elles étaient vides.
    William ferma les yeux, fouillant sa mémoire.
    — Ah, si ! Il avait des papiers, je les ai vus.
    Il les avait bien vus en effet mais ne les avait pas examinés. Il était occupé avec un marchand conduisant une carriole de fromages destinés, soutenait-il, au bureau de l’intendance britannique. Le temps d’en finir avec lui, l’homme avait passé son chemin.
    Rogers se tourna vers les soldats qui inspectaient les dunes.
    — L’homme qui

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