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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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l’a interrogé, lequel est-ce ?
    — Un première classe du nom de Hudson. Je peux l’appeler, si vous le souhaitez. Mais il ne vous sera guère utile, il ne sait pas lire.
    Rogers parut contrarié mais lui fit néanmoins signe de faire venir Hudson. Ce dernier confirma le récit de William mais ne put rien leur dire au sujet des papiers, mis à part qu’ils étaient couverts de chiffres.
    — Et il y avait un dessin, je crois, ajouta-t-il. Mais je n’ai pas bien regardé, désolé.
    Rogers se frotta les mains, l’air plus satisfait.
    — Des chiffres, hein ? Fort bien, fort bien ! Il vous a dit où il allait ?
    — Rendre visite à un ami qui vit près de Flushing, major.
    Hudson examinait Rogers avec curiosité. Ce dernier était pieds nus et portait des culottes miteuses en lin ainsi qu’un gilet en fourrure de rat musqué.
    — Je n’ai pas demandé le nom de son ami, major. J’ignorais que c’était important.
    — Oh, ça ne l’était probablement pas. Je doute que cet ami existe.
    Rogers ricana, manifestement enchanté de la nouvelle. Il fixa un point au loin, plissant les yeux comme s’il espérait apercevoir l’espion dans les dunes, puis il hocha la tête.
    — Fort bien, murmura-t-il encore avant de tourner les talons.
    William l’arrêta.
    — Je vous remercie pour l’information sur la cache du contrebandier, major.
    Pendant que Rogers et William interrogeaient Hudson, Perkins avait dirigé l’excavation. Il harcelait à présent un petit groupe de soldats qui faisaient rouler les caisses en bas des dunes. L’une d’elles percuta une pierre, rebondit avant d’atterrir lourdement sur un angle.
    William tiqua. Si le vin survivait à son sauvetage, il ne serait pas buvable avant quinze jours au moins. Non pas que cela empêcherait quiconque d’y goûter.
    Il se tourna à nouveau vers Rogers.
    — Je vous demande la permission de charger la saisie à bord de votre sloop. Je l’accompagnerai et la livrerai moi-même au quartier général.
    — Mais bien sûr.
    Rogers semblait amusé. Il se gratta le nez, pensif.
    — Cependant, nous ne mettrons pas les voiles avant demain. Pourquoi ne pas nous accompagner ce soir ? Vous pourrez nous aider puisque vous avez vu l’homme que nous recherchons.
    Le cœur de William fit un bond. Le ragoût de Mlle Beulah faisait soudain pâle figure face à la traque palpitante d’un dangereux espion. En outre, contribuer à sa capture pouvait ne faire que du bien à sa réputation même si le plus gros du mérite reviendrait à Rogers.
    — Je serai plus que ravi de vous assister, major !
    Rogers sourit tout en l’examinant des pieds à la tête.
    — Parfait, mais vous ne pouvez pas partir en chasse dans cette tenue, lieutenant. Venez à bord, nous allons vous trouver quelque chose à mettre.

    William mesurant quinze centimètres de plus que le plus grand des hommes de Rogers, il se retrouva affublé d’une chemise en lin grossier, les pans sortis pour cacher les premiers boutons ouverts de sa braguette, et d’une culotte en toile qui menaçait de l’émasculer au moindre mouvement brusque. William préféra imiter Rogers et marcher nu-pieds plutôt que de subir l’indignité de porter des bas rayés s’arrêtant sous le genou et révélant une vingtaine de centimètres de peau velue.
    Le sloop les mena jusqu’à Flushing où Rogers, William et quatre autres hommes débarquèrent. Rogers possédait un bureau de recrutement informel dans l’arrière-boutique d’un marchand de la rue principale. Il disparut momentanément dans l’établissement pour en sortir avec la nouvelle que personne n’avait vu Hale dans le village. Il s’était donc probablement arrêté dans l’une des deux auberges d’Elmsford, à environ cinq kilomètres de là.
    Les hommes se mirent en route, par petits groupes pour ne pas attirer l’attention. William marchait aux côtés de Rogers, un châle miteux autour des épaules pour se protéger de la fraîcheur.Il ne s’était pas rasé pour l’occasion et trouvait qu’il formait une belle paire avec le major. Ce dernier avait ajouté à sa panoplie un grand chapeau mou orné d’un poisson séché.
    — Que sommes-nous censés être ? demanda-t-il. Des pêcheurs d’huîtres ou des charretiers ?
    Rogers claqua la langue.
    — Vous ne passerez ni pour l’un ni pour l’autre si on vous entend, mon garçon. N’ouvrez la bouche que pour boire ou manger. Mes hommes et moi réglerons cette affaire. Tout ce que vous avez

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