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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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alignés le dos contre la cloison de toile de la grande tente.
    Sir Henry plaidait en faveur d’un assaut sur Brooklyn Heights au petit matin. Il agita une main vers les dépêches.
    — Nous pourrions les déloger facilement. Ils ont perdu la moitié de leurs hommes, sinon plus… Et d’ailleurs ils n’étaient pas si nombreux.
    — Facilement ? J’en doute, objecta lord Cornwallis. Vous les avez vus au combat. Certes, nous pourrons les déloger, mais cela aura un prix.
    Il se tourna avec déférence vers Howe.
    — Qu’en dites-vous ?
    Howe se mordit les lèvres jusqu’au sang, puis répondit d’une voix sèche :
    — J’ai déjà payé très cher ma dernière victoire. Je ne peux pas me permettre de remettre ça. Quand bien même je le pourrais, je n’en voudrais pas.
    Il balaya du regard les jeunes officiers devant lui.
    — J’ai perdu tout mon état-major sur cette maudite colline à Boston. Vingt-huit hommes ; tous mes officiers.
    Son regard s’attarda sur William, le plus jeune, puis il secoua la tête et se tourna à nouveau vers sir Henry.
    — On cesse le combat.
    Sir Henry n’était visiblement pas satisfait mais il se contenta d’acquiescer.
    — Leur proposons-nous de négocier ?
    — Non. Comme vous venez de le dire, ils ont perdu près de la moitié de leurs hommes. Seul un fou continuerait de se battre sans une bonne raison. Ils… Vous, jeune homme, vous avez une remarque à faire ?
    William tressaillit en se rendant compte que Howe s’adressait à lui. Ses yeux ronds transperçaient son thorax comme des salves de chevrotine.
    — Je… euh…
    Il se reprit et se redressa, le dos droit.
    — Oui, mon général. C’est le général Putnam qui commande les opérations, ici, dans la crique. Ce n’est… ce n’est peut-être pas un fou, mon général, mais il a la réputation d’être très têtu.
    Howe le dévisagea en plissant les yeux.
    — Têtu, répéta-t-il. C’est le moins qu’on puisse dire.
    — N’était-il pas l’un des commandants à Breed’s Hill ? intervint lord Cornwallis. Les Américains ont bien détalé comme des lapins, ce jour-là !
    — Oui, mais…
    William s’interrompit, paralysé par les regards des trois généraux rivés sur lui. D’un geste impatient, Howe lui fit signe de poursuivre.
    — Avec tout le respect que je vous dois, mon général, j’ai… entendu dire qu’à Boston les Américains n’avaient pris la fuite qu’après avoir épuisé jusqu’à leur dernière munition. Je ne pense pas que ce soit le cas ici. Quant au général Putnam… il n’avait personne derrière lui à Breed’s Hill.
    — Et vous pensez que c’est le contraire ici.
    Ce n’était pas une question.
    — Oui, mon général. J’en suis convaincu. Je crois que pratiquement tous les continentaux se trouvent sur l’île en ce moment.
    Il s’efforça d’adopter un ton assuré. Il avait entendu un major le dire la veille mais ce n’était peut-être qu’une fausse rumeur.
    — Si Putnam est au commandement ici…
    Clinton l’interrompit en lui lançant un regard noir.
    — Comment savez-vous qu’il s’agit de Putnam, lieutenant ?
    — Je reviens d’une expédition de renseignements au cours de laquelle j’ai traversé le Connecticut, mon général. Beaucoup de gens là-bas disaient que les milices se rassemblaient pour accompagner le général Putnam qui devait rejoindre les forces du général Washington près de New York. En outre, surla veste d’un des rebelles morts cet après-midi, j’ai vu le mot « PUT » gravé sur un bouton. C’est ainsi qu’ils surnomment le général Putnam… le vieux Put.
    Le général Howe se redressa avant que Clinton ou Cornwallis aient pu intervenir encore.
    — Têtu, répéta-t-il à nouveau. Oui, sans doute. Néanmoins, suspendez les combats. Sa position est intenable, il s’en rend sûrement compte. Donnons-lui une chance de réfléchir à la situation et de consulter Washington s’il le souhaite. Ce dernier est peut-être plus raisonnable. Si nous pouvions obtenir la reddition de toute l’armée continentale sans un autre bain de sang… je crois que le jeu en vaut la chandelle, messieurs. Mais nous n’offrons aucune négociation.
    Ce qui signifiait que si les Américains entendaient raison, ce serait une reddition sans conditions. Et dans le cas contraire ? William avait entendu des récits sur la bataille de Breed’s Hill, de la bouche d’Américains, certes, et donc à prendre avec des pincettes.

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