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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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des distances. Il lança un regard vers la colline qui lui servait de repère mais elle avait disparu. Bah… elle réapparaîtrait tôt ou tard.
    Sauf qu’elle ne réapparaissait pas.
    Le brouillard semblait tourner autour de lui. Des arbres se dressaient devant lui, si près qu’il entendait leurs feuilles goutter avant qu’ils ne s’évanouissent à nouveau. Mais la colline, elle, refusait obstinément de se montrer.
    Il lui vint soudain à l’esprit qu’il n’avait entendu aucun bruit dénotant une présence humaine depuis un certain temps.
    C’était étrange.
    S’il approchait du quartier général de Clinton, il aurait dû non seulement percevoir les sons habituels d’un campement mais aussi croiser des hommes, des chevaux, des feux de camp, des tentes, des carrioles…
    Il n’y avait pas un bruit autour de lui hormis celui de l’eau. Il avait dû dépasser le camp.
    — Perkins, tu ne perds rien pour attendre ! bougonna-t-il.
    Il s’arrêta un instant, vérifia l’amorce de son pistolet et huma la poudre dans le bassinet. Humide, elle empestait l’œuf pourri. Ce n’était pas encore le cas, elle sentait le chaud et lui picota les narines.
    Il garda l’arme à la main. Jusqu’à présent, il n’avait rien vu de menaçant mais cette purée de pois l’empêchait de voir à plus de quelques mètres. Si quelqu’un surgissait soudain devant lui, il n’aurait qu’un instant pour décider s’il devait tirer ou pas.
    Tout était calme. L’artillerie britannique était silencieuse et il n’y avait pas de tirs de mousquet sporadiques comme la veille. L’ennemi battait en retraite, cela ne faisait aucun doute. Mais s’il tombait tout à coup sur un continental égaré comme lui, lui faudrait-il l’abattre ? Sans doute, même si cette seule pensée rendait ses paumes moites. L’autre n’hésiterait sûrement pas à ouvrir le feu dès qu’il apercevrait son uniforme rouge.
    Le pire serait d’être abattu par son propre camp ; l’humiliation suprême !
    Ce maudit brouillard semblait s’être encore épaissi. Il chercha vainement le soleil dans l’espoir de se repérer mais le ciel était invisible.
    Il refoula un petit accès de panique. Il y avait trente-quatre mille soldats britanniques sur cette foutue île. S’il tirait en l’air,il y en aurait au moins un pour l’entendre. Il te suffit également d’être à portée d’oreille d’un seul Américain, se rappela-t-il en se frayant un passage entre des mélèzes.
    Il entendit des craquements de branches non loin. Il y avait des gens dans la forêt, à n’en pas douter, mais à quel camp appartenaient-ils ?
    L’armée britannique ne se déplacerait pas dans un tel brouillard (maudit Perkins !). S’il entendait un groupe d’hommes en marche, le mieux était de se cacher. Autrement… il ne lui restait qu’à espérer tomber sur des troupes, ou entendre des bruits indiscutablement militaires, comme des ordres aboyés…
    Il continua d’avancer puis rengaina son pistolet, son poids commençant à lui peser. Depuis combien de temps était-il parti ? Une heure ? Deux ? Devait-il faire demi-tour ? Il avait perdu le sens de l’orientation et ne savait même plus par où il était venu. Peut-être tournait-il en rond sans le savoir. Partout, le paysage était le même : une masse confuse et grise où se dessinaient des arbres, des rochers et de hautes herbes. La veille, il avait vécu chaque instant avec fébrilité, prêt à l’attaque. Aujourd’hui, son enthousiasme pour le combat était considérablement émoussé.
    Un homme surgit devant lui et son cheval se cabra si brusquement que William ne fit que l’entrapercevoir mais eut le temps de remarquer qu’il ne portait pas l’uniforme britannique. Il aurait dégainé son pistolet s’il n’avait eu les deux mains occupées à tenter de maîtriser sa monture.
    Le hongre paniqué bondissait sur ses jambes arrière en décrivant des cercles fous, manquant de lui disloquer la colonne vertébrale à chaque saut. Le paysage tournoyait autour de lui, bleu et vert. Il eut vaguement conscience d’exclamations proches qui pouvaient être des railleries comme des encouragements.
    Après ce qui lui parut une éternité (mais ne dura sans doute qu’une demi-minute), il réussit à immobiliser la créature infernale. Celle-ci s’ébroua violemment, montrant le blanc de ses yeux.
    — Saloperie de carne ! s’écria William en faisant ployer le cou à la bête.
    Le souffle chaud et

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