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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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mais un escadron de Hessiens en veste verte les devança, les mercenaires allemands saisissant les Américains par les pieds et les faisant tomber pour les rouer de coups de massue.
    Il tira sur ses rênes et repartit vers le devant de la ferme, juste à temps pour voir un artilleur britannique voler par une des fenêtres à l’étage. Il toucha terre une jambe repliée sous lui et hurla de douleur. L’un des hommes de William qui se trouvait assez près accourut et le souleva par les épaules avant d’être abattu par un tireur dans la bâtisse. Il se recroquevilla et s’effondra, son chapeau roulant sous les buissons.
    Ils passèrent le reste de la journée autour de la ferme ; à quatre reprises les Américains tentèrent une incursion et, par deux fois, parvinrent à entrer dans le bâtiment et à désarmer ses occupants. Par deux fois, ils furent maîtrisés par de nouvelles vagues de troupes britanniques, mis en fuite ou tués. William ne parvint jamais à moins de deux cents mètres de la maison mais put, à une occasion, interposer une de ses compagnies entre le bâtiment et une bande d’Américains déguisés en Indiens et hurlant comme des possédés. L’un d’eux pointa une carabine droit sur lui et fit feu mais le manqua. William brandit son épée et il s’apprêtait à fondre sur l’effronté quand ce dernier fut abattu d’un tir venu d’on ne sait où et roula au pied d’un petit monticule.
    William dirigea son cheval vers l’homme étendu à terre afin de vérifier s’il était mort ou non. Ses compagnons avaient déjà fui derrière la ferme, poursuivis par des troupes britanniques. Le hongre, habitué aux tirs de mousquet mais pas auxcanonnades, renâclait et, quand un canon tira, il aplatit ses oreilles en arrière et freina des quatre fers.
    William avait toujours son épée à la main, les rênes mollement enroulées autour de l’autre. La secousse le déséquilibra puis, quand sa monture fit une brusque embardée de côté, il perdit un étrier et fut désarçonné. Il eut juste la présence d’esprit de lâcher son arme avant d’atterrir sur une épaule.
    Tout en maudissant le hongre et en remerciant le ciel de ne pas avoir eu un pied coincé dans un étrier, il se mit à quatre pattes, couvert de boue.
    Dans la ferme, les tirs avaient cessé. Sans doute les Américains y avaient-ils pénétré à nouveau et étaient engagés dans un corps à corps avec les artilleurs. Il recracha de la terre et entreprit de battre prudemment en retraite, se sachant dans la ligne de mire des fenêtres de l’étage.
    L’Américain qui avait tenté de l’abattre était étendu sur sa gauche dans l’herbe mouillée. Après un regard méfiant vers la bâtisse, il rampa jusqu’à lui. L’homme gisait face contre terre, immobile. Pour une raison qu’il n’aurait su expliquer, William voulait voir son visage. Il se redressa à genoux, le saisit par les épaules et le tira vers lui.
    Il était mort, d’une balle en pleine tête. Sa bouche et ses yeux étaient entrouverts et son corps pesait étrangement, lourd et mou à la fois. Il portait une sorte d’uniforme de milice. William vit le mot « PUT » gravé sur les boutons en bois. Cela signifiait sans doute quelque chose mais, dans son hébétude, William était incapable de réfléchir. Il reposa délicatement l’homme dans l’herbe et se redressa pour aller chercher son épée. Ses genoux tremblaient.
    Il fit quelques pas, s’arrêta puis revint en arrière. S’agenouillant, les doigts glacés et le ventre noué, il ferma les yeux du mort.

    Cette nuit-là, au grand plaisir des soldats, ils montèrent enfin le camp. Des fosses de cuisson furent creusées, les carrioles de cuisine furent avancées et des odeurs de viande grillée et de pain frais s’élevèrent dans l’air humide. William venait juste de s’asseoir pour dîner quand cet oiseau demauvais augure de Perkins apparut d’un air contrit à ses côtés avec un message : il devait se présenter sur-le-champ au rapport au quartier général du général Howe. William attrapa un morceau de pain et une saucisse de porc fumante et se mit en route tout en mâchant.
    Il trouva les trois généraux et la totalité de leurs officiers plongés dans une discussion animée sur les résultats de la journée. Les généraux étaient assis autour d’une petite table jonchée de dépêches et de cartes hâtivement dessinées. William trouva une place parmi les officiers respectueusement

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