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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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ORINIUM*
Cirenscester,
Gloucestershire
C UNETIO*
Mildenhall,
Wiltshire
D INNEWRAC
monastère du Powys
D URNOVARIE
Dorchester, Dorset
D UROCOBRIVIS*
Dunstable, Bedfordshire
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Gloucester
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capitale de Benoïc, Mont-Saint-Michel, France
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Lundy
Y NYS W YDRYN*
Glastonbury,
Somerset

 

     
    Les royaumes de Bretagne vers 480 ap. J.-C

 
     
     
     
     
     
     
     
     
PREMIÈRE
PARTIE UN ENFANT EN
HIVER

 
     
    Il était une fois
un pays qu’on appelait la Bretagne. Mgr Sansum, que Dieu doit bénir plus que
tous les saints vivants et morts, dit que ces souvenirs doivent être jetés dans
la fosse sans fond avec tous les autres immondices de l’humanité déchue, car ce
sont contes des derniers jours avant que la grande ténèbre ne descendît sur la
lumière de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce sont les histoires du pays que nous
appelons Lloegyr, ce qui veut dire Terres Perdues, un pays qui fut jadis nôtre,
mais que nos ennemis appellent désormais l’ Angleterre . Ce sont les
contes d’Arthur, le Seigneur de la guerre, le Roi qui n’a Jamais été, l’Ennemi
de Dieu, que le Christ vivant et Mgr Sansum me pardonnent, le meilleur homme
que j’aie jamais connu. Que de larmes ai-je versées sur Arthur !
    Il fait froid
aujourd’hui. Les collines sont d’une pâleur mortelle et les nuages sombres.
Nous aurons de la neige avant la tombée de la nuit, mais Sansum nous refusera
certainement la bénédiction d’un feu. Il est bon, dit le saint, de mortifier la
chair. Je suis vieux, maintenant, mais Sansum, que Dieu lui accorde encore de
longues années, est plus vieux encore, si bien que je ne puis arguer de mon âge
pour faire ouvrir la réserve de bois. Sansum dira simplement que nos
souffrances sont une offrande à Dieu, qui a souffert plus que nous tous ;
nous, les six frères, nous allons donc tous frissonner dans un demi-sommeil et,
demain, le puits sera gelé et Frère Maelgwyn devra se laisser glisser le long
de la chaîne pour marteler la glace à coups de pierre avant que nous puissions
boire.
    Le froid n’est
pourtant pas la pire affliction de notre hiver : ce sont les chemins
verglacés qui empêcheront Igraine de visiter le monastère. Igraine est notre
reine, l’épouse du roi Brochvael. Elle est brune et gracile, fort jeune, et sa
vivacité est pareille à la chaleur du soleil un jour d’hiver. Elle vient ici
prier le ciel de lui accorder un fils, et cependant elle passe plus de temps à
s’entretenir avec moi qu’à prier Notre-Dame ou son fils bienheureux. Elle
s’adresse à moi parce qu’il lui plaît d’entendre les histoires d’Arthur, et cet
été je lui ai raconté tout ce dont je pouvais me souvenir et, quand je fus à
court de souvenirs, elle m’apporta un monceau de parchemins, une corne à encre
et tout un baluchon de plumes d’oie. Arthur en portait sur son casque.
Celles-ci ne sont pas si grandes, ni si blanches, mais hier j’ai levé vers le
ciel hivernal cette gerbe de plumes et j’ai cru voir son visage sous ce
panache. L’espace d’un instant, le dragon et l’ours ont écumé la Bretagne en
grondant pour terrifier à nouveau les païens, mais ensuite j’ai éternué et je
n’ai plus vu dans mes mains qu’une poignée de plumes maculées de fientes et se
prêtant mal à l’écriture. L’encre laisse tout autant à désirer : du noir
de fumée mêlé à de la gomme d’écorce de pommier. Mais les parchemins sont de
meilleure qualité : de la peau d’agneau qui remonte au temps des Romains
et qui fut jadis recouverte d’une écriture qu’aucun d’entre nous ne saurait
lire, mais les servantes d’Igraine ont gratté ces peaux jusqu’à les rendre
blanches. Sansum prétend que mieux vaudrait en faire des souliers, mais les
peaux grattées sont trop fines pour qu’on les puisse carreler et, qui plus est,
Sansum n’ose point indisposer Igraine et perdre ainsi l’amitié de Brochvael. Ce
monastère est à une demi-journée à peine des lanciers ennemis, et, si modeste
soit notre entrepôt, ceux-ci pourraient être tentés de franchir le Fleuve noir,
d’arpenter les

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