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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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Il ordonna donc que l’on
creuse une tranchée autour de la citadelle et y laissa des officiers de rang
inférieur.
    Ce soir-là, il convoqua le conseil
du haut commandement dans la salle de l’assemblée des citoyens. Callisthène
avait été autorisé à y participer. Tandis qu’on délibérait sur la suite des
opérations, une délégation de notables fut annoncée.
    « Non, je ne veux pas les voir,
affirma Alexandre. Je n’ai aucune confiance en eux.
    — Mais tu vas devoir définir
l’organisation politique d’une ville très importante, lui fit remarquer
Parménion.
    — Tu pourrais instaurer un
système démocratique, comme à Ephèse, intervint Callisthène.
    — Oui, commenta Ptolémée avec
ironie. Comme ça, tonton Aristote sera content, n’est-ce pas ?
    — Et alors ? rétorqua
Callisthène d’un air fâché. La démocratie est le système le plus juste et le
plus équilibré qui soit, celui qui offre le plus de garanties… »
    Ptolémée l’interrompit :
« Oui, mais ces gens-là nous en ont fait baver. Nous avons perdu plus
d’hommes au pied de ces murs qu’à la bataille du Granique. Si cela dépendait de
moi…
    — Ptolémée a raison !
s’écria Léonnatos. Il est temps qu’ils comprennent qui est le chef et qu’ils
paient pour les dommages qu’ils nous ont causés. »
    La discussion se serait sans doute
muée en bagarre si Eumène, entendant du bruit, ne s’était levé pour jeter un
coup d’œil derrière la porte. Quand il comprit ce qui se passait, il alla vers
Alexandre et lui murmura quelque chose à l’oreille. Le roi sourit.
    « Quelqu’un aurait-il envie
d’un biscuit ? », demanda-t-il en haussant le ton.
    Tout le monde se tut et se
dévisagea.
    « Tu plaisantes ? dit
Léonnatos en brisant ce brusque silence. Je mangerais un quart de bœuf, si je
le pouvais, pas des biscuits. Je me demande qui a eu l’idée saugrenue de
t’apporter des biscuits à l’heure qu’il est… »
    C’est alors que la porte s’ouvrit et
qu’entra, fastueusement vêtue, la reine Ada, la mère adoptive d’Alexandre,
suivie d’un cortège de cuisiniers portant des plateaux de gâteaux parfumés.
Voyant Léonnatos bouche bée devant ce spectacle, Eumène prit un biscuit et le
lui glissa entre les dents. Mange, dit-il, et tais-toi !
    « Ma mère, comment te
portes-tu ? interrogea Alexandre, la rejoignant. Vite ! faites
asseoir la reine. Mais quelle surprise ! continua-t-il. Je ne me serais
jamais attendu à ta visite en un pareil moment.
    — J’ai pensé que tu
apprécierais ces quelques douceurs après tant d’efforts, répliqua Ada sur un
ton qui hésitait entre le sérieux et la facétie. En outre, je suis venue
m’assurer que tu ne traitais pas trop mal ma ville. »
    Le souverain mordit dans un gâteau.
    « Ils sont excellents, maman,
et j’ai eu tort de te les renvoyer, la dernière fois. Quant à ta ville, nous
étions justement en train d’en discuter. Mais maintenant que tu es là, j’ai
trouvé la solution que je cherchais.
    — Laquelle ? »,
demanda Ada.
    Callisthène, qui s’apprêtait, lui
aussi, à poser cette question, fut coupé dans son élan.
    « Voilà, je te nomme satrape de
Carie à la place d’Orontobatès, et te donne également pleine autorité sur
Halicarnasse et les territoires environnants. Mes généraux s’emploieront à les
soumettre pour toi. »
    Les propos d’Alexandre suscitèrent
la perplexité de Callisthène, qui secoua la tête ; en revanche, ils
émurent la reine Ada. « Mon fils, dit-elle, je ne sais si…
    — Moi si, interrompit
Alexandre. Je sais que tu seras un excellent gouverneur et que je pourrai avoir
totalement confiance en toi. »
    Il l’invita à s’asseoir sur sa
chaise avant de s’adresser en ces termes à Eumène : « Maintenant, tu
peux faire entrer la délégation des notables. Il est juste qu’ils connaissent
l’autorité dont ils dépendront à partir de demain. »
    Les opérations de ratissage étaient
encore en cours quand on annonça l’arrivée d’Apelle. Le grand maître s’empressa
de rendre hommage au jeune roi, puis il ajouta :
    « Sire, je crois que le moment
est venu de te représenter ainsi que tu le mérites : avec les attributs
divins. »
    Alexandre eut grand mal à étouffer
un éclat de rire : « Tu crois ?
    — Cela ne fait aucun doute.
Certain de ta victoire, j’ai préparé une esquisse, que je me permets de te
soumettre Naturellement, le résultat

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