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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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ces croquis
aux murs de l’atelier, habilla un modèle et commença.
    Alexandre ne put admirer le résultat
de ce travail, car il était loin quand Apelle y appliqua les derniers coups de
pinceau, mais ceux qui le virent déclarèrent qu’il était fort réussi, à un
détail près : le teint d’Alexandre y était plus foncé que dans la réalité.
Il semblait toutefois que l’artiste en eût décidé ainsi pour mieux souligner la
clarté éblouissante de la foudre.
    Avant de partir, le souverain
s’entretint en tête à tête avec Parménion dans une des salles du palais d’Ada.
    Il lui tendit une coupe de vin et
l’invita à s’asseoir. Parménion l’embrassa sur les deux joues avant de prendre
place.
    « Comment te portes-tu,
général ? demanda le roi.
    — Fort bien, sire. Et toi ?
    — Beaucoup mieux depuis que
nous nous sommes emparés d’Halicarnasse. Le mérite t’en revient largement,
ainsi qu’à tes vétérans. Votre intervention a été décisive.
    — Tu me fais trop d’honneurs.
Je me suis contenté d’exécuter tes ordres.
    — Et maintenant, je te demande
d’en exécuter un autre.
    — Parle et je t’obéirai.
    — Prends la cavalerie
thessalienne avec Amyntas, un escadron d’hétairoï, l’infanterie lourde des
alliés grecs, et recule jusqu’à Sardes. »
    Le visage de Parménion
s’éclaira : « Nous rentrons, sire ? » Déçu par cette
réaction, Alexandre secoua la tête, tandis que le général inclinait la sienne,
humilié par une méprise aussi peu opportune.
    « Non, Parménion, nous ne
rentrons pas. Nous devons consolider nos conquêtes avant de poursuivre notre
entreprise. Viens, examine cette carte : tu remonteras la vallée de
l’Hermos et soumettras la Phrygie. Tu emporteras les machines de guerre, car
elles pourraient t’être utiles si tu rencontrais quelques résistances.
    « Quant à moi, je longerai la
côte jusqu’à Telmessos. J’interdirai ainsi à la flotte perse tout accès aux
ports de la mer Égée.
    — Tu crois ? » La
voix du général trahissait une certaine tension. « Selon les informations
que j’ai reçues, Memnon a enrôlé des hommes à Chios. Il se prépare à envahir
l’Eubée, l’Attique et la Grèce centrale, afin de les dresser contre nous.
    — Je suis au courant.
    — Ne penses-tu pas que nous
devrions rentrer pour faire face à cette menace ? De plus, l’hiver arrive
et…
    — Antipatros est à la hauteur
de la situation. C’est un homme de gouvernement des plus sages ainsi qu’un
excellent général.
    — Oh, bien sûr, cela ne fait
aucun doute. Alors, j’ai compris : je dois occuper la Phrygie.
    — Exactement.
    — Et ensuite ?
    — Comme je te l’ai dit, je
longerai la côte. Une fois à Telmessos, je me dirigerai vers le nord, vers
Ancyre, où tu me rejoindras.
    — As-tu l’intention de suivre
la ligne côtière jusqu’à Telmessos ? Sais-tu qu’elle est très étroite et
très dangereuse sur plusieurs stades ? Aucune armée n’a jamais osé
l’emprunter. »
    Alexandre se versa un peu de vin et
en avala quelques gorgées.
    « Je le sais. On me l’a déjà
dit.
    — En outre, Ancyre est située
dans la montagne, au cœur du haut plateau. Nous l’atteindrons en plein hiver.
    — Oui, en plein hiver. »
Parménion soupira : « Bon… alors, je vais me préparer. J’imagine que
j’ai peu de temps à ma disposition.
    — En effet », dit
Alexandre.
    Parménion vida sa coupe, se leva,
inclina légèrement la tête.
    Tandis qu’il s’apprêtait à quitter
la salle, Alexandre le rappela.
    Parménion se retourna. « Oui,
sire.
    — Prends soin de toi.
    — Je m’y efforcerai.
    — Tes conseils et ton
expérience me manqueront.
    — Toi aussi, tu me manqueras,
sire. »
    Il sortit et referma la porte
derrière lui.
    Alexandre s’en retourna vers sa
carte pour étudier l’itinéraire qu’il allait suivre. Bientôt, des éclats de
voix, suivis du cri d’une sentinelle, parvinrent à ses oreilles. « Je ne
peux pas déranger le roi pour de telles idioties », hurlait le soldat de
garde.
    Le souverain ouvrit la porte.
« De quoi s’agit-il ? » s’exclama-t-il en découvrant un membre
de l’infanterie des pézétairoï, un simple soldat à en juger par son uniforme
privé d’insignes.
    « Que veux-tu ?
    — Roi, intervint la sentinelle.
Ne perds pas de temps avec cet homme. Il meurt d’envie de baiser sa petite
femme, c’est tout.
    — Cela me paraît

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