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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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escadres
hyrcaniennes. Incertain face à l’issue du combat, Parménion combattait lui-même
à l’épée et au bouclier, comme un jeune homme en pleine possession de ses
moyens. Soudain, avisant une estafette qui passait près de lui, il lui
cria : « File ! File auprès d’Alexandre et dis-lui que nous
avons besoin d’aide ! Allez ! Va ! File ! » Et l’homme
s’envola sur son cheval. Il sauta par-dessus des chars renversés, des pals
déracinés et brûlés, il se faufila au milieu des guerriers engagés dans une
féroce bagarre et atteignit le centre du terrain encore libre, conduisant sa
monture vers l’étendard argéade qu’il apercevait au loin, au milieu d’une mêlée
furibonde.
    Heurtée de plein fouet et sur le
côté, la garde de Darius, appuyée par un contingent fourni de mercenaires
grecs, réagit courageusement, mais elle fut bientôt emportée par l’assaut de la
troupe d’Alexandre. Aux côtés du roi, Héphestion brandissait sa grosse lance de
frêne, embrochant tous ceux qui fondaient sur lui. Léonnatos effectuait des
moulinets avec sa hache, qui ruisselait déjà de sang, Ptolémée et Lysimaque
maniaient avec fureur leur épée et leur sabre thrace, protégeant le roi et
repoussant la contre-attaque incessante des mercenaires grecs et des Immortels
perses. Le combat était acharné parce que personne ne voulait céder en songeant
que c’était la dernière occasion de l’emporter sur l’ennemi, de sauver sa vie
et sa patrie.
    Sur l’aile gauche, la cavalerie de
Bessos s’était fracassée contre la masse de l’infanterie lourde des Grecs, mais
elle continuait de multiplier les assauts, pareille à des lames qui se brisent
sur des rochers. Après avoir encerclé la formation grecque, les détachements
des extrémités affrontaient les Thraces, qui défendaient le côté droit du
campement, déjà en grande partie tombé aux mains des ennemis.
    En effet, la situation à l’aile
gauche était désespérée. Parménion et les siens étaient presque encerclés.
Perdiccas, Méléagre et les autres officiers ne pouvaient leur prêter main forte
car ils avaient reçu l’ordre de charger de face sur le centre de Darius, tandis
que la cavalerie du roi s’obstinait à pousser par-derrière et de côté.
    Mazéos atteignit la tente de
Sisygambis et s’agenouilla devant elle en haletant : « Grande Mère,
lui dit-il, vite, suis-moi ! Je t’offre la seule occasion de recouvrer ta
liberté et ton autorité de souveraine, en rejoignant ton auguste fils ! »
    Mais la reine demeura assise sur son
trône, immobile. « Je ne puis te suivre. Je suis trop vieille pour monter
à cheval. Laisse-moi attendre ici l’issue de cette journée, selon la volonté
d’Ahura-Mazda. Va, ne perds pas de temps ! Emmène les concubines royales
et leurs enfants, si tu le peux. »
    Mazéos la supplia une nouvelle
foi : « Je t’en conjure, grande Mère, je t’en conjure ! »
Mais ce fut inutile. La reine ne bougea pas.
    Non loin de là, un jeune guerrier
faisait irruption sous une autre tente, celle où Barsine attendait la fin de ce
terrible affrontement. Il ôta son casque, libérant ainsi sa chevelure luisante,
et s’écria : « Mère ! Vite ! Je suis venu te libérer !
Vite, viens avec moi ! Prends un cheval et suis-moi ! Où est mon
frère ?
    — Étéocle ! s’exclama
Barsine, bouleversée. Mon fils ! »
    Elle se précipita vers lui, les bras
écartés. Mais au même instant, deux Agrianes surgirent à toute allure,
brandissant de longs couteaux : ils avaient reçu l’ordre d’empêcher
quiconque de toucher la femme d’Alexandre. Étéocle se dressa devant eux en
dégainant l’épée de son père, au moyen de laquelle il tenta de les repousser,
mais ce n’était qu’un enfant, ses coups n’avaient pas de force. L’un des
Agrianes le toucha au bras et fit tomber son arme, tandis que l’autre lui
assenait un coup mortel. Barsine se jeta vers son fils en hurlant :
« Non ! C’est mon enfant ! » et l’arme de l’Agriane se
ficha dans sa poitrine, la tuant sur le coup. Étéocle s’élança alors sur son
adversaire en brandissant courageusement son poignard, mais le guerrier agriane
esquiva le coup, auquel il répondit avec une précision meurtrière. Le jeune
homme s’écroula sur le corps inanimé de sa mère en exhalant son dernier soupir.
    Les valeureux Thessaliens avaient
été chassés du camp, et les troupes de Mazéos s’apprêtaient à

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