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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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le trésor de Jacques de Molay ! Avec une faible partie de cette fortune, nos ennuis s'envoleraient comme fumée… Si Bussy avait eu la bonne idée de t'accompagner, nous aurions pu lui en parler…
    — Ce n'aurait pas été une bonne idée, Louis. Pour l'instant, la justice est suspendue, aucune affaire n'est plus traitée au Palais. Mais le mois dernier, le nouveau procureur général – M. Fouquet, le frère de Basile – a demandé que le comte soit emprisonné. Le chancelier s'y est opposé, et j'ai rendu un mémoire exigeant que l'affaire reste à la prévôté de l'Hôtel. Seulement maintenant la Cour partie, ses ennemis peuvent le juger par contumace. Si tu lui dis où fouiller dans l'église du Temple, il rentrera dans Paris et se fera prendre ! J'ai donc été content de savoir qu'il partait en Bourgogne ; là-bas au moins il ne risque rien. Et puis, es-tu certain que le trésor soit là où tu l'imagines ?
    Louis hésita avant de répondre négativement.
    Ils reparlèrent un peu plus tard du comte de Bussy, Gaston se montrant toujours fort pessimiste sur son sort.
    — Lorsque je rendrai mon mémoire, je n'aurai quasiment rien en main pour l'innocenter. Voici donc ce qui arrivera : le procureur général Fouquet demandera à nouveau son emprisonnement, les parlementaires ennemis du Prince aussi, et Mazarin l'abandonnera comme le souhaitent ses conseillers. Je ne vois pas comment il réussirait à échapper à un châtiment infamant.
    — Lequel ? s'était inquiétée Julie.
    — Les galères. On n'osera aller jusqu'à la roue… je l'espère.
    *
    De temps à autre, Louis envoyait Germain Gaultier à Luzarches acheter de la corde, des instruments agricoles, des pots, des paniers d'osier, du savon ou des épices. Le domestique en profitait pour rencontrer l'intendant du château de Molé afin de savoir ce qui se passait à Paris et à Saint-Germain, mais depuis deux semaines, ce dernier n'avait rien appris. C'est donc avec plaisir que, par une froide et grise après-midi, Louis le vit arriver sur sa mule et leur annoncer avoir reçu un messager de la Cour. Son maître l'avertissait que le siège de la capitale se poursuivait. Les Parisiens ne cédaient pas, malgré la famine et l'inondation. Le Pont-Rouge devant le Louvre avait été emporté et le prince de Condé venait de prendre Charenton après un sanglant combat. Il n'y avait plus, désormais, aucun ravitaillement par le fleuve.
    À Mercy, ceux ayant des amis ou de la famille à Paris, ignoraient s'ils devaient s'effrayer ou se réjouir de ces nouvelles. La ville assiégée allait sans doute capituler, mais avant, combien de souffrances supporteraient encore ses habitants ?
    Un peu plus tard, une autre mauvaise nouvelle les affligea. L'intendant les prévint par messager que des troupes allemandes qui battaient l'estrade faisaient régner l'épouvante autour de Chantilly depuis que les chevau-légers gardant le château étaient partis.
    *
    Avec Desgrais et Bauer, Gaston et Louis chassaient presque chaque jour dans les bois derrière le château. Depuis une quinzaine, la neige couvrait les campagnes et des bandes de loups affamés rôdaient, qu'il fallait exterminer avant qu'ils attaquent brebis ou enfants.
    Un matin de la mi-février – il faisait un froid extraordinaire –, alors qu'ils rentraient paisiblement avec quelques lièvres et une bécasse, un frisson les parcourut : la cloche de Mercy venait de tinter.
    Ils coururent à perdre haleine. Comme ils s'étaient un peu éloignés, Gaston se maudissait de ne pas y avoir prêté attention. Bauer arriva le premier au château, malgré sa lourde épée de lansquenet dans le dos, et vit les deux sentinelles à cheval.
    — Qui a donné l'alerte ? haleta-t-il, tandis que Gaston et Desgrais, qui le suivaient, faisaient presser les habitants du hameau, surtout des femmes avec des enfants et des nourrissons.
    — C'est Jean, monsieur Bauer !
    Jean, le guetteur surveillant du haut de la cabane en branches.
    — Où est-il ?
    — Il est retourné…
    C'était Michel Hardoin qui venait de répondre, sortant de la cour.
    — Jean a aperçu une troupe de cavaliers de l'autre côté de la rivière, poursuivit-il. Il est revenu nous prévenir avant de repartir dans son arbre les surveiller. Il m'a dit qu'il reviendrait s'il les voyait approcher. Pour l'instant, il pense qu'ils cherchent un passage à gué, puisque les ponts sont noyés.
    — Combien étaient-ils ?
    — Vingt à

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