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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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cinquante. Ils étaient loin.
    — Ce sont… peut-être… des troupes régulières, haleta Louis arrivant tout essoufflé.
    — Possible… mais ne courons pas de risque. Tout le monde est entré ?
    — Margot vérifie, répondit son mari, en désignant la cour du château du doigt. Les moutons et les chèvres sont déjà à l'intérieur.
    Louis passa le porche. Avec une mine de charbon, Margot annotait une liste des gens du hameau et du château. Julie et Armande rassemblaient les enfants.
    — Tout le monde est là ? réitéra-t-il.
    — Oui, monsieur, fit Margot. Et les animaux aussi. On entrave les plus gros. Les cochons ont été enfermés. Vous pourrez clore le portail quand vous voudrez.
    En vérité, il ne restait déjà qu'une petite porte entrebâillée. Seulement, Jean, le guetteur, n'était pas revenu. Il fallait l'attendre.
    Le cœur battant le tambour, Louis balaya la cour des yeux. Ce n'était que confusion, malgré les femmes qui cherchaient à mettre de l'ordre. Les plus grands enfants jouaient avec les poules et le coq. Les plus petits pleuraient ou criaient. Armande en emmenait un à l'intérieur, suivie de la mère qui en portait déjà deux dans les bras. Nicolas et Germain distribuaient quant à eux les cabassets et les cuirasses aux paysans et aux valets. Pourvu qu'il s'agisse d'une fausse alerte ! s'inquiéta-t-il en laissant Nicolas lui attacher une cuirasse de fer.
    — Louis, Jean arrive ! cria Gaston.
    Fronsac sortit. Jean courrait vers eux, affolé.
    — Ils ont passé l'Ysieux, rentrez vite ! hurla-t-il.
    *
    Personne ne discuta. Ils se précipitèrent à l'intérieur. Hardoin poussa la porte derrière eux. Aidé de deux valets, il plaça deux lourdes barres devant, puis ils tirèrent la grille et renforcèrent l'ensemble par de gros étais.
    Déjà, Bauer et Gaston, équipés de casque et cuirasse, avaient grimpé l'échelle conduisant à la galerie de bois construite au-dessus du porche. Où ils retrouvèrent quelques paysans et domestiques installés à leur poste. Chacune des quatre dizaines avait en charge l'un des flancs du château. Chaque capitaine, avec quatre tireurs, ayant mousquet ou carabine, restait sur le hourd du deuxième étage, tandis que son lieutenant et les piquiers se plaçaient aux fenêtres du premier, prêts à repousser un assaut par échelle. Toutes les semaines, Bauer les avait entraînés à la manœuvre.
    Quelques femmes ayant, sous les ordres de Margot Belleville, appris à recharger les armes, demeurèrent. Elles disposaient d'un porte-mèche, de pots de pulverin pour les amorces et, bien sûr, des longues mèches à mousquet.
    Normalement Michel Hardoin était capitaine de l'aile gauche, Gaspard Maurecourt s'occupait du nord, Louis Fronsac se trouvait à droite et Bauer défendait le porche. Mais depuis l'arrivée des Parisiens, Louis avait confié sa dizaine à La Goutte et Desgrais. Il rejoignit donc Bauer et Gaston au-dessus du porche. Le Bavarois préparait le canon à feu qu'un de ses hommes venait de lui apporter.
    Soudain, des clameurs d'effroi retentirent : la troupe de mercenaires apparut au bout du chemin. En tête, une dizaine d'hommes portaient la même sorte d'habit : une casaque de peau de couleur ocre, avec de longues basques descendant jusqu'aux genoux et des manches à larges parements de tissu cramoisi. Leurs pantalons écarlates étaient protégés de hautes bottes de cuir noir. Les autres, une quarantaine, étaient vêtus de hardes quelconques, mais la plupart arboraient un plastron d'acier noirci, doublé d'un bourrelet de peau teint en rouge, ainsi qu'une capeline d'acier noir avec couvre-nuque. Ils avaient tous un mousquet tenu par une lanière sur l'épaule, deux longs pistolets dans de larges étuis attachés à leur selle, et une forte épée à garde entrelacée. C'étaient de formidables machines de guerre. En arrière de la troupe, suivait un chariot de ravitaillement, de butin, et de bagages tiré par quatre chevaux.
    — Ce sont des cuirassiers du Wurtemberg, dit Bauer, avec des hommes de troupe croates.
    — Que nous veulent-ils ? demanda Louis, terrorisé.
    — On va le savoir…
    La troupe s'arrêta à un peu plus de trois cents pas, hors de portée des mousquets. Bauer murmura quelques mots au paysan qui lui avait porté son canon à feu et lui servait d'intendance, le valet partit aussitôt.
    Un des Allemands, ayant accroché un tissu blanc à une pique, s'avança lentement. De près, les assiégés

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