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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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défaite.
    — Admettons que l'Espagne tienne ses promesses, monseigneur, oubliez-vous que vous êtes un Bourbon ? Êtes-vous prêt à assurer, pour la postérité, d'être celui qui a livré Paris au roi d'Espagne ?
    — Brisons là, monsieur ! hurla Conti. Vous pouvez vous retirer !
    Malgré ce congé humiliant, Louis poursuivit d'un ton calme :
    — La perte de Mazarin n'est nullement assurée, monseigneur, et, une fois la paix signée, il n'y aura pour vous aucune sûreté. Vous demeurerez exposé à la vengeance de la reine et au ressentiment de votre frère que vous avez brillamment mis en échec. Vous souhaitez ne plus dépendre de lui ? Eh bien il ne tient qu'à vous… Je suis ici pour cela.
    — Que voulez-vous dire ? demanda le jeune homme brusquement attentif.
    — Il n'y a de véritable gloire que celle qui peut durer, déclara Louis d'un ton détaché, et si vous disposiez de la fortune des templiers, personne ne pourrait vous atteindre.
    Silencieux et impassible, le prince posa son regard sur son interlocuteur, comme pour lire dans son esprit. Toute colère en avait disparu.
    — Nous nous sommes rencontrés au Temple, monseigneur, poursuivit Louis.
    Conti opina lentement.
    — Je suis un ami de M. de Bussy…
    — Continuez…
    — M. de Bussy a découvert dans sa maison un ancien parchemin contenant un message incompréhensible. Je sais que vous l'avez appris. Exagérant sans doute les dons que l'on m'attribue en logique et en déduction, il m'a demandé de décrypter le sens de ces mots.
    — Y êtes-vous parvenu, monsieur ? demanda le prince avec un intérêt renforcé.
    — C'est possible, monseigneur.
    — Et vous voulez me vendre cette information ! soupira Conti, sans dissimuler un certain mépris. Mais je n'ai pas d'argent !
    — Vous vous méprenez, monseigneur. Seul M. de Bussy pourrait vous la vendre, s'il le souhaitait. Aujourd'hui, je viens seulement solliciter votre sentiment…
    Il laissa sa phrase en suspens.
    — Continuez…
    — J'ai percé le sens de ce texte. Mais il n'indique nullement l'emplacement précis d'un trésor.
    — Ah ! s'exclama Armant de Bourbon, déçu.
    — Je crois pourtant, sans en être certain, savoir que ce texte indique un lieu.
    — Une cachette ?
    — Probablement.
    — Que n'avez-vous vérifié ? s'agaça le prince, avec un geste de la main.
    — Ce secret n'est pas le mien, monseigneur. J'ai fait ce que j'ai pu, mais maintenant, pour découvrir ce qu'il en est, il faudra recourir à des maçons et obtenir des autorisations.
    — Où voulez-vous en venir ?
    — Que donneriez-vous en échange des informations que je possède ?
    — Vous voulez donc bien les vendre ? rétorqua Armand de Bourbon avec dédain.
    — Pas moi. J'envisage un échange beaucoup plus vaste.
    — Soyez plus clair !
    — Seriez-vous prêt à échanger ce que je sais, ou plus exactement ce que j'ai déduit, contre une réconciliation avec Mazarin ?
    Le prince se raidit, la bouche ouverte, médusé. Ce n'était pas une question à laquelle il s'attendait ! La proposition n'avait même aucun sens ! Il se détourna et fit quelques pas dans la pièce en s'éloignant de Fronsac en train de l'observer.
    — Imaginons que j'accepte, admit le prince en se retournant brusquement. Me garantissez-vous que le trésor du Temple se trouve dans cette cachette ?
    — Non, monseigneur. Je ne garantis rien, je n'en sais rien. Je vous propose la paix, contre ce que je sais, et rien d'autre.
    — Et Bussy ?
    — Il fera partie du marché, si j'ai son accord. Pour l'instant, je ne souhaite que connaître votre sentiment. Je reviendrai vous voir si les autres parties l'agréent.
    — Que gagnerais-je d'autre à faire la paix avec le brigand sicilien ?
    — Je vous laisse le négocier avec M. de Champlâtreux ou avec son père. Les négociations vont reprendre. Je ne peux parler que de ce que je vous ai proposé ; mais disons que ce serait un élément de plus.
    Le silence tomba entre eux et le Bourbon fit encore quelques pas, comme pour digérer la proposition et ce qu'elle impliquait.
    — Pourquoi Bussy accepterait-il ?
    — Le Parlement décrète contre lui à cause de l'enlèvement dont il s'est rendu coupable. Vous exigerez dans le traité de paix une clause secrète d'amnistie en sa faveur.
    Le prince inclina la tête en signe d'adhésion.
    — Et si vous vous êtes trompé ? S'il n'y a pas de trésor ?
    — C'est un pari, monseigneur.

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