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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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d'un secret de famille, dont j'ai eu connaissance en enquêtant pour M. de Bussy. M. le prince de Conti, qui a eu connaissance de mes recherches, m'a fait savoir que si M. de Bussy lui en communiquait les résultats, il signerait la paix.
    — Votre histoire est absurde, Fronsac, et vous m'avez fait perdre mon temps ! D'ailleurs, pourquoi venez-vous me voir ?
    — Je ne sais comment rencontrer M. de Bussy, monseigneur ! Seul M. le prince de Condé peut le rappeler et à vous il ne le refuserait pas.
    Louis tomba à genoux :
    — Je vous en prie, monseigneur ! Ayez confiance en moi ! C'est le seul moyen de faire rapidement cesser cette guerre absurde !
    Mazarin se détourna, ne sachant que penser.
    Qu'étaient-ce que ces cachotteries et simagrées ? S'il avait eu devant lui toute autre personne que Fronsac, il l'aurait fait jeter dehors. Seulement, c'était Fronsac ! L'homme le plus logique, le plus entreprenant, le plus fidèle, le plus honnête qu'il connût. Détenait-il vraiment le moyen de convaincre cet ambitieux de Conti ?
    Il était d'autant plus nécessaire d'aller vite que les Espagnols se rapprochaient et que Conti venait d'annoncer au Parlement être prêt à renoncer à ses prétentions si lui, Mazarin, quittait la France ! Impossible de laisser cette idée d'exil s'installer dans la tête des négociateurs, puisque le duc d'Orléans pourrait bien la reprendre à son compte !
    Que risquait-il à écouter Fronsac ? Rien, conclut-il.
    — Admettons que je demande au prince de vous recevoir, mais que se passera-t-il ensuite ?
    — J'espère le décider à faire revenir M. de Bussy à Saint-Germain, et ensuite convaincre ce dernier d'accepter mes propositions.
    — Il doit s'agir de quelque chose d'important pour que cela intéresse Conti… En revanche, pourquoi M. de Bussy vous écouterait-il ?
    — En échange de sa grâce, monseigneur. Le traité de paix comprendrait une clause qui l'amnistierait de l'enlèvement de Mme de Miramion. Il n'y aurait plus de poursuites pénales et il n'aurait qu'à indemniser la dame du préjudice qu'elle a subi.
    De nouveau Mazarin scruta le visage de son interlocuteur. Quel pouvait être le secret capable d'amener Conti à une négociation raisonnable, c'est-à-dire à abandonner ses amis ?
    Le cardinal savait que Fronsac connaissait bien des secrets. Ne disait-on pas qu'il avait même découvert la vérité sur ce Tancrède – heureusement mort – se faisant passer pour le fils du duc de Rohan ?
    — Je verrai Condé à la messe et je lui parlerai de tout ça. Attendez ma réponse, décida-t-il avec brusquerie.
    *
    Le soir, un gentilhomme du prince de Condé vint chercher Louis à son auberge et le conduisit dans une partie du palais qu'il ne connaissait pas. Louis de Bourbon le reçut, habillé de blanc, entouré d'une dizaine de gentilshommes parmi lesquels Fronsac reconnut le comte François-Henri de Bouteville, qui venait d'obtenir un brevet de maréchal de camp après la bataille de Lens, et Charles-Amédée de Savoie, le jeune duc de Nemours, qui avait épousé la sœur de Beaufort mais s'affichait déjà avec Mme de Châtillon, la sœur de Bouteville. En somme, les deux plus fidèles amis du Prince depuis la mort du dernier des Coligny.
    Les souffrances et les fatigues avaient décharné la longue face de Louis de Bourbon, qui paraissait bien plus que ses vingt-sept ans. Il n'était pas rasé. Avec ses yeux brûlants, son nez d'aigle et une bouche déformée par sa dentition monstrueuse, il faisait encore plus peur que d'habitude.
    — Fronsac ! Il paraît que vous avez un moyen de mettre fin à la guerre des pots de chambre et de convaincre mon petit singe de frère d'arrêter de se prendre pour un généralissime ?
    Les amis du prince laissèrent filtrer des sourires.
    — Peut-être, monseigneur.
    — Expliquez-moi ! fit Condé avec brusquerie. Moi, j'y travaille depuis six mois sans y parvenir !
    Cette fois, plusieurs dans l'assistance se mirent à rire, et même à se moquer.
    Louis tira sur un de ses galans noirs afin de se donner une contenance. La ganse était défaite. Il se mit à la renouer machinalement sans même la regarder.
    — Vous savez, monseigneur, que je dois à ceux qui me font confiance de rester muet sur les affaires qu'ils me confient.
    — Le petit singe vous a donc appelé à l'aide ? ironisa Condé dans un rictus.
    — Non, monseigneur, il se trouve que j'ai traité une affaire à la demande

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