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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Mais en le prenant, vous gagnerez au moins la paix. Ce qui est déjà bien, car vous savez parfaitement que la Cour va l'emporter.
    Armand de Bourbon se remit à marcher en long et en large, et cette fois sa réflexion dura plusieurs minutes. Finalement, il se retourna et revint vers Louis avec un sourire affable.
    — Vous êtes un diable d'homme, Fronsac. Connaîtriez-vous M. Blaise Pascal ?
    — Oui, monseigneur. Il m'a appris qu'un pari judicieux peut rapporter beaucoup s'il est bien mesuré.
    — J'attends votre prochaine visite, quand vous aurez eu l'accord de M. de Bussy. Mais d'ici là, il n'y aura pas de paix.
    L'entretien était terminé.
    *
    Le lendemain, le prince se réunit avec Gondi et les généraux à l'Hôtel de Ville. Ils décidèrent de leurs revendications pour accepter la paix. Elles étaient exorbitantes. Conti voulait entrer au Conseil, exigeait le gouvernement de Champagne et plusieurs places fortes. Les autres en revendiquaient autant, ainsi que des honneurs, des titres et de l'argent. Seul Paul de Gondi ne demanda rien pour lui-même, mais n'oublia pas ses amis.
    Louis apprit ces exigences deux jours plus tard. Il était retourné à Saint-Germain, sortant facilement de Paris grâce au passeport remis par l'abbé Ménage.
    Toujours accompagné de Guillaume, il s'était installé à l'auberge de la Salamandre et avait cherché à rencontrer Bussy. Mais personne ne savait où était M. de Rabutin et d'Artagnan ne pouvait l'aider puisqu'il le haïssait ! Il est en Brie, prétendaient les uns ! Non ! En Picardie ! assuraient les autres. On lui rapporta finalement que seul le prince de Condé connaissait l'endroit où se trouvait son maître de camp, et que lui seul pourrait le rappeler.
    En désespoir de cause, Louis écrivit donc au Prince – qu'il n'aurait pu espérer rencontrer facilement tant il y avait de gens à Saint-Germain cherchant à entrer dans ses grâces. Durant cette attente, il aperçut plusieurs fois l'abbé Basile. À quelle louche manœuvre se livrait-il ? Le prêtre avait certainement dû être contrarié que Bussy ne soit pas mort dans la prise de Charenton, comme Châtillon !
    Le 17 mars, d'Artagnan l'avertit de la reprise des négociations entre la Cour et les frondeurs. Il lui annonça aussi que l'avant-garde de l'armée espagnole venait d'arriver près de Soissons.
    Trois jours plus tard circula le bruit que les négociations étaient rompues, tant les exigences du prince de Conti et des autres généraux se révélaient irréalistes. Ils demandaient toute la France , comme le rapporta plus tard Mme de Motteville.
    Les hostilités allaient fatalement reprendre. Angoissé et sans réponse de Condé, Louis demanda à nouveau à Charles de Baatz de le conduire à Toussaint Rose. L'entrevue eut lieu le samedi soir, après souper, dans le même cabinet. Louis expliqua au secrétaire de Mazarin disposer d'un moyen de convaincre le prince de Conti d'être moins exigeant, et le supplia de lui faire rencontrer le cardinal, au moins quelques minutes.
    Rose l'écouta en silence avant de lui promettre qu'il y réfléchirait. Fronsac repartit dans un mélange de fureur et de désespoir. Il pouvait empêcher les massacres et personne ne voulait l'écouter ! Pourtant, le lendemain à six heures du matin, d'Artagnan le tira du lit.
    — Monseigneur vous attend, dit-il. Habillez-vous.
    *
    Pas rasé, à peine coiffé, Louis fut reçu par le cardinal dans sa chambre. Mazarin était encore en vêtements de nuit et ses valets préparaient sa soutane rouge.
    — Fronsac ! Je ne m'attendais pas à avoir de vos nouvelles ici ! Rose m'a parlé de vous à mon réveil, et d'Artagnan l'avait déjà fait, hier soir, lors de son service. De quoi vous mêlez-vous ? Vous ignorez tout de ce qui se négocie !
    Le ton était brutal, mais empreint de curiosité.
    — En effet, monseigneur, mais j'ai rencontré le prince de Conti. Il accepterait de baisser ses prétentions si je lui offrais ce qu'il attend.
    — E di che si tratta ? fit Mazarin en levant les sourcils.
    — À mon grand désespoir, je ne peux vous en parler, monseigneur, c'est un secret qui ne m'appartient pas. En vérité il s'agit d'une affaire concernant M. le comte de Bussy, et seul lui-même pourrait communiquer ce qu'il sait à M. de Conti.
    — Vous parlez par énigme, Fronsac, et je n'aime pas ça ! gronda le ministre, agacé. Y aurait-il quelque trahison dans l'air ?
    — Non, monseigneur. Il s'agit

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