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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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parut posséder de lien avec le contenu du parchemin, mais il l'avait déjà observé à sa précédente visite.
    Sur ces gisants, les chevaliers du Temple étaient représentés en armure, leur épée à la main, ou dans le fourreau, voire à demi sortie. Cette représentation indiquait s'ils étaient morts en combattant ou non. De même, ceux coiffés d'un heaume révélaient qu'ils étaient restés en Terre sainte, ce qui signifiait un tombeau vide. En revanche, ceux au heaume à leurs pieds étaient sous la dalle.
    Les pieds des gisants reposaient sur un animal, un lion, un dragon, et même un aigle à deux têtes pour l'un. Lequel avait d'ailleurs son heaume sur la tête et l'une de ses mains posée sur un coffret ressemblant à un reliquaire. Tous portaient un écu, parfois avec leurs armes gravées.
    Louis examina les dalles mortuaires et en déchiffra les épitaphes, puis se rendit dans chacune des chapelles et, enfin, derrière l'autel. Après avoir lu des dizaines d'inscriptions, aucune ne parut rejoindre le texte mystérieux de M. de Bussy. Il dut paraître déçu, car le prêtre de la chapelle, intrigué par son manège, s'approcha.
    — Mon fils, que quêtez-vous dans la maison de Dieu ?
    — Je m'intéresse aux grands maîtres du Temple, mon père, et aux inscriptions qui les concernent.
    — Avez-vous trouvé ce que vous cherchez ? demanda le religieux en observant son interlocuteur.
    — Non, mon père.
    Le prêtre resta encore un instant à l'observer avant de dire :
    — Il y a d'autres gisants dans la grande salle de la grosse tour, mais si vous revenez demain, le père Sulpice, qui connaît toute l'histoire du Temple, pourrait certainement vous aider. Il est malheureusement absent aujourd'hui.
    — Dans la grosse tour ? J'ignorais qu'il y eût des tombes là-bas… Peut-on y aller facilement ? Le donjon sert d'arsenal, m'a-t-on dit, mais c'est parfois une prison.
    — Les armes et la poudre sont entreposées dans les étages, et la prison est vide depuis longtemps, mais il est vrai qu'en temps normal, vous n'auriez pu y accéder. Le donjon appartient au roi et même le grand prieur n'a pas la clef. D'ailleurs, il y a une petite garnison de Suisses dans le corps de bâtiment et un officier qu'on appelle parfois le gouverneur y bénéficie d'un appartement au troisième étage. Aujourd'hui, pourtant, la tour est ouverte, à cause du visiteur…
    — Quel visiteur, mon père ?
    — Vous le découvrirez, sourit-il en s'éloignant.
    *
    La curiosité piquée, Louis ressortit rapidement. Il longea l'église et aboutit à l'allée boueuse desservant le grand donjon. De là, il aperçut un carrosse arrêté devant le pont-levis de la tour carrée.
    En s'approchant, il découvrit les portières armoriées d'azur aux trois fleurs de lys d'or et au bâton de gueules. Le carrosse était attelé de quatre chevaux blancs.
    Louis connaissait ces armes : c'étaient celles d'Armand de Bourbon. Le frère du prince de Condé.
    Que faisait-il là ?
    Deux laquais attendaient avec les deux cochers, ainsi qu'une escorte d'une dizaine de chevau-légers en train de discuter avec les Suisses de garde. L'un d'eux s'avança vers Louis, intrigué et suspicieux envers ce bourgeois apparemment curieux.
    — Qui êtes-vous, monsieur ? s'enquit-il avec férocité.
    — Marquis de Vivonne, j'ai à voir dans le donjon, répliqua sèchement Fronsac.
    — M. le prince s'y trouve, avez-vous affaire à lui ? demanda le Suisse après avoir haussé un sourcil d'étonnement.
    — J'ignorais sa présence, mais je connais bien son frère, Mgr de Condé, et je serais heureux de rencontrer Mgr Armand de Bourbon.
    Le Suisse hésita. Ce bourgeois sans épée se disant marquis pouvait-il connaître le prince de Condé ? L'argument lui paraissait invraisemblable. Mais monseigneur était tellement surprenant…
    — Je vais vous accompagner, décida-t-il, mais si M. le prince me dit que vous l'importunez…
    Louis ne releva pas la menace à peine voilée. Ils passèrent le pont-levis qui enjambait un fossé enneigé. La tour principale – le donjon carré – était flanquée de quatre tours circulaires dont le premier étage servait de salle capitulaire et les derniers d'entrepôts à poudre. Ils descendirent quelques marches, le sol s'étant exhaussé, et entrèrent dans une grande salle voûtée de quatre compartiments de croisées d'ogives appuyés sur une massive colonne centrale.
    Louis avait aperçu une fois

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