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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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. Mais pourquoi me demandes-tu ça ?
    — Ne m'as-tu pas dit que M. Dufresne, celui qui a attiré sa femme dans ce traquenard diabolique sur la butte aux moulins, était chirurgien valet de chambre de M. Goulas ?
    — C'est vrai, j'ai d'ailleurs songé à interroger ce Dufresne au sujet de sa femme, mais il ne vit pas au palais. Durant son service, il loge chez son maître, rue Barbette.
    — Tu devrais plutôt l'interroger sur Paris, le valet dépecé de M. de La Rivière. Il doit parfois accompagner son maître au palais, et l'a certainement rencontré.
    Louis s'arrêta de parler et considéra successivement Gaston, Armande et Angélique qui l'écoutaient avec attention :
    — Si ce Dufresne est vraiment chirurgien, il a appris à découper un corps. Or cet homme me paraît fort retors, si son épouse ne t'a pas menti.
    — C'est un peu juste pour le suspecter, et bien des valets de chambre sont barbiers chirurgiens, objecta Gaston, visiblement contrarié de ne pas avoir songé à cette évidence.
    — Certes, mais un dernier indice me trouble. Madeleine Dufresne t'a raconté que le prêtre qui l'a conduite au Diable avait une épaisse barbe, or le garde du palais d'Orléans a vu deux barbus quitter les lieux le soir de Noël. As-tu songé que ces barbes auraient pu être fausses ?
    Cette fois, Gaston ne répliqua pas, mais son regard sombre parlait pour lui. Il tentait de dissimuler le ressentiment qu'il éprouvait envers lui-même. Présentées ainsi, les déductions de son ami devenaient des évidences, et il enrageait de ne rien avoir remarqué !
    — J'irai interroger Dufresne demain, décida-t-il.
    — Ils étaient deux, ne l'oublie pas. Je serais toi, j'irai d'abord interroger Madeleine Dufresne pour qu'elle te révèle le nom du meilleur ami de son mari. Imagine qu'il soit aussi chirurgien ! Voire qu'elle connaisse ce pauvre Paris…
    *
    Louis eut un peu de mal à convaincre Julie de ne pas rester plus longtemps à Paris, mais elle changea d'avis quand Germain Gaultier lui raconta les affrontements qui avaient eu lieu entre les troupes bourgeoises et les gardes-françaises dans la rue Saint-Denis. Ils partirent donc le lendemain matin et s'arrêtèrent à l'étude de la rue des Quatre-Fils où Louis proposa à son père de le rejoindre à Mercy afin d'y rester quelques semaines, le temps que les troubles se calment. Le premier clerc, M. Bailleul, pouvait s'occuper des affaires courantes avec le frère de Louis.
    Mais M. Fronsac père n'avait pas le même sentiment que Gaston. Il martela à son fils que les Parisiens avaient raison d'exiger une baisse des impôts et de refuser les taxes abusives que M. Particelli voulait leur imposer. Il en avait d'ailleurs parlé quelques jours plus tôt avec M. Le Féron. Le prévôt de Paris lui avait certifié, après avoir rencontré la reine, que les esprits évoluaient au Palais-Royal. Maintenant que le Parlement s'était rangé du côté des Parisiens, Le Féron ne doutait pas que cette dernière écoute. Elle avait toujours fait preuve d'un grand sens politique, tout comme Mazarin. Bref, il ne risquait rien et ne voyait pas l'intérêt de se réfugier à Mercy, alors qu'il avait tant de travail à l'étude.
    Louis n'insista pas, n'étant pas entièrement convaincu que les craintes de Gaston soient justifiées et se disant que si les choses s'aggravaient, son père avait assez de jugement pour le rejoindre.
    Le carrosse repartit en direction de la rue du Temple. Devant l'enclos, Bauer les attendait. Louis lui avait demandé de partir en tête pour faire préparer et chauffer un des cabinets privés du cabaret du Chêne-Vert .
    Nicolas et Esprit firent pénétrer le carrosse et le conduisirent jusqu'à l'écurie du cabaret. Là, une servante dirigea les deux femmes à la chambre réservée et leur porta une collation. Louis avait prévenu son épouse qu'il en aurait pour une heure ou deux.
    Il se rendit en premier lieu dans le cloître qu'il examina une nouvelle fois, écartant la neige et les feuilles mortes des inscriptions à demi effacées. Mais il ne découvrit rien pouvant avoir un rapport avec le jardin d'Éden.
    Il entra dans l'église. Un prêtre, qui vaquait dans l'une des chapelles transversales, l'ignora. Il alla directement sous la rotonde où se trouvaient les gisants des grands maîtres. La plupart des sculptures étaient encore en parfait état, mais certaines inscriptions mortuaires parfois illisibles ou absentes. Aucune ne lui

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