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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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d'échec, de la faire sauter avec des mines, ainsi que les habitations proches 82 .
    Un frisson le parcourut. Pouvait-il mettre en danger la vie des siens et de ses voisins ?
    — Tu risques autant que moi ici, dit-il avec nonchalance, pour dissimuler l'inquiétude l'envahissant.
    — Je sais me défendre, et je n'aurai que ma famille à protéger si les choses tournent mal. J'ai aussi La Goutte et je peux trouver des archers ou des exempts…
    — Tu es dans le vrai, agréa Louis, après un ultime temps de réflexion. Au demeurant, nous n'avions pas prévu de nous attarder à Paris. Nous partirons donc demain. Mais si nous ne nous revoyons pas de quelque temps, parle-moi un peu de cette affaire difficile à laquelle tu as fait allusion. Tu as piqué ma curiosité ! C'est en rapport avec cet hospitalier duelliste, ou avec ce faux prêtre qui a dupé la pauvre femme ? Depuis que je t'ai rapporté qu'aucun des domestiques de l'étude ne connaissait de prêtres barbus à la Merci ni n'avait entendu parler de diable sur la butte du Temple, je n'ai eu aucune nouvelle de ce sujet !
    À la fin de l'année précédente, avant de rentrer à Mercy, Louis était en effet passé voir Gaston pour lui raconter le rapide interrogatoire qu'il avait fait auprès des époux Bouvier et de Mme Malet. Et depuis, Gaston n'avait pas écrit à son ami, trop occupé par l'affaire du domestique découpé en morceaux.
    — Mme Dufresne a été libérée après avoir reçu ses coups de fouet. Je suis allé à nouveau l'interroger, mais ce fut sans intérêt. En revanche, l'affaire de l'hospitalier a été résolue par M. de Bussy…
    — Comment cela ? s'étonna Louis.
    Gaston lui raconta – avec un certain dépit – la manière dont le comte, provoqué par le fameux hospitalier, avait blessé ce dernier gravement. Depuis, le duelliste ne s'était plus manifesté, peut-être était-il mort.
    — Quant à l'histoire qui me préoccupe, c'est tout autre chose, et si tu n'étais pas passé ce soir, je songeais justement à t'écrire pour te demander conseil !
    Louis se cala bien sur sa chaise pour écouter, et Gaston commença son récit par le vol du contenu du coffre de M. de La Rivière et le poursuivit par la découverte du valet découpé en quartiers.
    — J'ai lu cette horrible affaire dans la gazette de M. Renaudot, remarqua-t-il, mais je ne savais pas que tu t'en occupais.
    — Avec l'aide de La Goutte et d'un exempt très habile – il se nomme Desgrais – j'ai déjà interrogé une centaine de domestiques à l'hôtel d'Orléans. J'ai même arrêté un garçon barbier, un apothicaire et une servante, mais ils n'y étaient pour rien. La seule chose dont on soit sûr est qu'un garde a vu deux barbus quitter le palais après avoir montré le sauf-conduit permettant d'entrer et de sortir. Ils transportaient deux sacs et auraient rejoint une femme.
    Louis resta silencieux.
    — À Saint-Germain, j'ai parlé au marquis de Sourches 83 . À ses yeux, il s'agit de voleurs qui connaissaient les lieux, mais il pense qu'on ne les retrouvera jamais. Selon lui, le duc d'Orléans n'est nullement en danger, et il m'a conseillé d'abandonner. Déjà, M. Séguier songe à classer l'affaire.
    — Il n'est pas si facile de découper un corps humain en morceaux, surtout si on veut éviter qu'il ne saigne trop. Je doute qu'il s'agisse de simples voleurs.
    — Je me suis demandé si ce n'étaient pas des garçons bouchers. J'ai appris que les apprentis d'un maître de cette confrérie livrent de la viande trois fois par semaine aux cuisines. Je pensais les interroger cette semaine.
    — Des garçons bouchers sachant à la fois où se trouvaient les latrines, que l'abbé de La Rivière ne serait pas là, et que son coffre débordait d'or ? Ce serait étonnant ! Ou alors, il s'agit de gens bien informés.
    Gaston grimaça tant il s'était fait lui aussi ces réflexions. Ils partagèrent un silence de connivence, interrompu seulement par les craquements et le ronronnement du feu. Armande allait prendre la parole quand elle remarqua que Louis, les yeux baissés, renouait un des rubans noirs de son poignet gauche avec beaucoup d'attention. Il paraissait si concentré qu'elle n'osa l'interrompre.
    — Tu sais Gaston, dit-il, quand la ganse fut parfaite, j'ai souvent observé que le hasard était facétieux… Ainsi tu as rencontré M. Goulas, le secrétaire des commandements du duc ?
    — Oui, sa fille s'est d'ailleurs mariée hier 84

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