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Le secret des enfants rouges

Le secret des enfants rouges

Titel: Le secret des enfants rouges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Claude Izner
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Houssoye, cela avait sans doute un rapport avec les recherches de Dubois. À vous.
    — Quand j’étais petit et que j’avais assisté à une scène amusante dans la rue ou dans la librairie, je guettais votre retour en me délectant à l’avance de votre ébahissement au moment où je vous la raconterais. À chaque fois j’ai été déçu car, par je ne sais quelle diablerie, vous connaissiez déjà une partie de l’histoire !
    — Une partie seulement. Pour une raison mystérieuse, la chute résidait hors de ma portée, et c’est vous qui me la fournissiez. Nous nous complétons à merveille, non ?
    Victor opina sans conviction, et se prépara à une relation fastidieuse.
     
    — Même à moi, il ne vous est pas permis de révéler quoi que ce soit ?
    — Même à vous, Iris. J’en ai fait le serment solennel à votre père quand il m’a accordé votre main, j’ai juré sur la tête de maman ! protesta Joseph.
    Mécontente, Iris fit la moue. Puis elle se consola en se disant que, lorsque les noces seraient célébrées, les secrets de son époux deviendraient les siens.
    — Ce qui m’ennuie, c’est que ce matériau ne doit en aucun cas servir à mon feuilleton futur. Tant pis, La Coupe de Thulé se contentera de tourner autour du trésor des Templiers, après tout c’est mieux que rien.
    — Avez-vous réussi à écrire, aujourd’hui ? murmura Iris en se rapprochant du comptoir derrière lequel Joseph, assis sur son escabeau, contemplait tour à tour avec mélancolie le carnet relié en maroquin offert par sa bien-aimée la veille, et la librairie enfin vide.
    — Non. Je n’ai pas noirci une seule page. Je me sens vaseux. Iris… Parviendrez-vous à retrouver votre estime envers moi ?
    — Mon estime ? Vous vous méprenez : c’est d’amour qu’il est question. Je vous aime, Joseph !
    — Oui, mais l’estime, ça compte aussi. Je suis un assassin.
    — Pas du tout ! L’inspecteur n’a cessé de vous le répéter : c’était de la légitime défense ! Mon chéri, grâce à vous Kenji est sauf !
    — Votre chéri, vraiment ?
    Leurs lèvres se rapprochèrent.
    — Vous devriez enlever le bec-de-cane, souffla-t-il, à l’instant précis où le carillon tintait et où Euphrosine, essoufflée et rouge, déposait cabas et plumeaux et leur tendait un grand paquet rectangulaire enveloppé de papier fort.
    — Un cadeau de Mlle Tasha pour vos futures fiançailles, parce qu’elle va bientôt partir en voyage et qu’elle craint d’être retenue. Le mieux, ce s’ra d’l’accrocher provisoirement chez vous, grommela-t-elle à l’intention d’Iris avant de récupérer ses sacs et de partir.
    Intrigué, Joseph coupa les ficelles, heureux d’être le destinataire d’un colis, lui qui en emballait à longueur de semaine. Un visage familier surgit à la lumière, un regard de sphinx le contempla, des pattes-d’oie ironiques au coin des paupières.
    — Papa ! lança Iris. Le portrait que j’ai admiré chez Tasha ! Qu’elle est gentille !
    Joseph garda le silence, nettement moins enthousiaste.
     
    « Tu ne m’aimes plus ? » allait demander Eudoxie en enfilant un négligé.
    Elle se rattrapa de justesse, puisqu’il lui avait clairement exprimé son incapacité à éprouver autre chose qu’une attirance physique.
    — Tu ne me désires plus ? Excuse-moi, tu es probablement fatigué, je vais te laisser te reposer et aller prendre un bain.
    Kenji était étendu sur le lit, les mains derrière la tête.
    — Ce n’est pas cela, ma chère, c’est que… je suis inapte, j’ai reçu un coup bas, il faudra patienter quelque temps, répondit-il évasivement.
    — Un coup ?…Tu t’es battu ?
    — Cela se produit parfois.
    — Toi ? J’ai du mal à l’imaginer… Tu souffres ?
    — Évitons d’en parler. Approchez, j’ai un cadeau.
    Il tendit un bras vers la table de chevet et plaça un petit écrin dans les froufrous de son déshabillé. Elle y découvrit un collier de minuscules perles dorées qui semblaient contenir des paillettes.
    — De l’ambre ! Que c’est beau, et comme tu es généreux !
    — J’ai pensé que cela conviendrait à votre complexion de brune. Voyez-vous, ma belle, il m’est arrivé une mésaventure qui me pousse à apprécier la vie et à souhaiter donner davantage que recevoir. Je sais d’autres façons de procurer du plaisir à son amante, murmura-t-il en glissant une main sous le crêpe de Chine noir qui voilait à

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