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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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fraîches.
    Il me restait désormais à débusquer Ambrose Boyle. Et, selon toute vraisemblance, je devais le trouver à l’intérieur du bâtiment.
    Je gagnai sans tarder une petite porte située sur le côté. Elle n’était pas fermée, et je n’eus qu’à pousser le battant pour accéder à une longue galerie qui traversait de part en part l’édifice et desservait chacun des entrepôts voûtés aperçus un peu plus tôt. Je les examinai scrupuleusement, en particulier les derniers, dont je n’avais pu voir le contenu depuis le quai, mais dans aucun je ne trouvais trace de celui que je cherchais. À l’autre bout du corridor, un monte-charge électrique, qui avait l’air en état de fonctionner bien que les lieux parussent abandonnés depuis des années, voisinait avec un escalier en colimaçon.
    Ce dernier était particulièrement escarpé. Cependant, je n’avais pas vraiment le choix, le bruit de l’élévateur risquant sinon de révéler ma présence.
    J’entrepris de gravir lentement les degrés, m’aidant de la rampe en acier pour soulever le poids de ce corps massif auquel j’avais du mal à m’habituer. Je parvins finalement jusqu’à une immense salle, haute de plafond, dont le sol était lui aussi parsemé de barils et de matériels divers laissés en déshérence. Des rafales de vent venues du fleuve, s’engouffrant par les ouvertures qui dominaient le débarcadère, balayaient la poussière. Comme rien ne bouchait nulle part la perspective, je me rendais compte que seule une impressionnante colonie de mouettes avait pris ses quartiers dans la place.
    Mais je n’avais pas visité tout le bâtiment. La colonne du monte-charge aussi bien que l’escalier s’élevant encore à travers le plafond, il apparaissait que le toit abritait un dernier niveau.
    Je repris donc mon ascension, malgré une raideur de plus en plus vive au niveau des jointures. Cette fois, je débouchai dans une étroite galerie, sous une verrière en faîtage qui prodiguait une surprenante luminosité. Quelques carreaux ayant été endommagés, le sol en dalles était noyé, par-ci par-là, sous de grandes flaques d’eau de pluie. De part et d’autre du couloir s’ouvraient une dizaine de pièces aménagées sous les charpentes. Les murs étaient percés de grandes ouvertures vitrées, presque toutes munies de rideaux sombres, mais, soit que les pans étaient écartés, soit que leur état de décrépitude les rendait inefficaces, je pouvais aisément distinguer ce qui se trouvait derrière. Il s’agissait pour la plupart d’anciens locaux administratifs, de remises ou d’ateliers, qui tous se révélaient vides au fur et à mesure que je m’approchais.
    Fallait-il conclure qu’Ambrose avait renoncé à demeurer ici et qu’il avait rejoint, par la voie des eaux, un autre repaire – auquel cas, c’en était à jamais fini de mes chances de le retrouver ?
    Je commençais à me décourager lorsque, comme je passai la tête devant l’une des dernières fenêtres du couloir, j’aperçus de profil la silhouette d’un homme sur une chaise, bâillonné, les mains derrière le dos et attachées autour d’une des poutres verticales qui formaient la structure du comble.
    — James ! m’exclamai-je dans un cri étouffé.
    Son torse et ses pieds étaient nus – pull, maillot de corps, souliers et chaussettes lui ayant été confisqués –, et il s’agitait sans répit pour tenter de se dégager.
    À première vue, il n’y avait personne d’autre que mon camarade dans la pièce. Celle-ci, meublée de manière très spartiate d’une table, de quelques chaises et d’un gros bahut, paraissait avoir servi naguère de logement. Je me précipitai, laissant la porte béante derrière moi.
    En me voyant surgir, James émit un bruit de gorge, tandis que son regard manifestait la plus parfaite incompréhension. Il est vrai que j’avais l’apparence d’un homme censé être mort depuis des lustres et qu’il m’avait aidé, trois jours plus tôt, à extraire d’un sépulcre.
    — C’est moi, Jim ! Je viens te libérer ! C’est Merithorpe qui t’a amené ici en se faisant passer pour moi.
    Soudain, avant que j’aie eu le temps de le débarrasser du morceau de tissu qui lui obturait la bouche, une voix insolite et cependant intimement familière résonna derrière moi.
    — Singleton ! Comment diable avez-vous réussi à retrouver ma trace ?
    Lorsque je me retournai, mon corps, revêtu de mon complet en

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