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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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attendait.
    Eh bien, soit. Il fit passer son bliaut par-dessus sa tête, dégagea les pans de sa chemise de ses braies et dénoua le lien au col. Elizabeth le regardait, imperturbable. Un instant, il demeura immobile, les bras le long du corps. Ce serait la première femme à qui il dévoilerait ses cicatrices, et il lui fallait se préparer à cette épreuve.
    Enfin, après avoir pris une profonde inspiration, il ôta sa chemise et pivota sur lui-même.
    Il l’entendit pousser une exclamation d’effroi.
    Fermant les yeux, il lutta contre la vague d’horreur qui l’assaillait. Comme prévu, les souvenirs se ruaient en nombre. Il se rappelait la rage, la honte, l’impuissance, et ce néant dans lequel il était finalement contraint de se retirer pour échapper à la souffrance quand elle devenait intolérable ; cet abysse mental où il se retranchait, et où plus rien ne pouvait l’atteindre, mais où guettait la folie...
    Il imaginait sans peine le profond dégoût inscrit en ce moment même sur les traits délicats de dame Elizabeth de Selkirk.
    Il ne réagirait pas, décida-t-il.
    Et lorsqu’elle l’aurait regardé tout son soûl et qu’elle se détournerait, il...
    Un bruissement se fit entendre et, presque simultanément, il sentit sa main légère sur son épaule. Le souffle lui manqua et il se pétrifia. Ce contact n’était pas douloureux au sens littéral, pourtant, il avait l’impression que de ses doigts fins fusaient des éclairs qui le transperçaient de part en part.
    — Seigneur, que vous ont-ils fait ? souffla-t-elle.
    Il tourna la tête, et son regard tomba sur cette main fragile avant de remonter jusqu’aux yeux de la jeune femme. L’espace d’un instant, il ne put se résoudre à parler. Sa gorge était trop nouée. Il déglutit avec difficulté, expulsa lentement l’air de ses poumons avant d’articuler :
    — Je ne pense pas que vous souhaitiez connaître le détail des séances qui ont fait disparaître cette marque de naissance, madame.
    Elle secoua la tête. Ses yeux étaient brillants de larmes et sa respiration hachée. Sans mot dire, elle fit descendre sa main le long de son bras, et il sentit des fourmillements partout où sa peau effleurait la sienne. Finalement, elle referma les doigts sur sa main et la serra avec force, lui offrant de manière un peu gauche sa compassion.
    Ce geste affectueux le prit au dépourvu et, contre toute attente, lui procura un réel réconfort.
    Jésus, Marie, Joseph !
    Ce n’était pas censé se passer ainsi. Il était supposé garder le contrôle. C’est lui qui devait prendre les devants, la charmer, balayer ses doutes sous un torrent de passion. Mais face à ce regard éloquent, à sa noblesse et à la douceur de sa caresse, il se sentait tout à coup complètement désarmé.
    Il devait se reprendre, et vite. Sinon les émotions qui étaient en train d’éclore en lui risquaient d’échapper à son contrôle.
    D’un mouvement fluide, il se tourna vers elle, posa la main sur sa joue, et captura ses lèvres en un baiser impérieux.
    Loin de le repousser, elle renversa la tête et ferma les yeux. Sa bouche était douce et tiède sous la sienne, elle répondait à la moindre pression, comme si elle s’offrait tout en le savourant.
    Enhardi, Alexandre insinua la langue entre ses lèvres et entreprit d’explorer sa bouche. Là encore, elle ne se déroba pas et, fouaillé par le désir, il sentit son sang s’échauffer et son sexe durcir.
    La main gauche de la jeune femme était toujours unie à la sienne, et l’autre reposait sur sa taille tandis qu’ils s’embrassaient. Cette caresse innocente et cependant intime l’émut étrangement. Son cœur s’emballa. Dieu qu’il avait envie d’elle ! Follement. Son désir le submergeait. Il mourait d’envie de la toucher, de goûter à sa peau, de plonger dans la tiédeur de son corps consentant...
    Avec un grondement, il ramena leurs mains jointes derrière le dos de la jeune femme et, la tenant ainsi captive, il en profita pour la plaquer contre lui et approfondir leur baiser. La sensation de ses seins ronds pressés contre son torse l’émerveilla. Elizabeth laissa échapper un doux gémissement et se cambra pour accentuer la pression de son corps contre le sien.
    Pourtant, la seconde d’après, elle se raidit et s’arracha à ses lèvres, légèrement haletante.
    — Non, attendez... Je ne peux pas, Robert. Je vous en prie.
    L’entendre prononcer un prénom qui n’était pas

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