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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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les sourcils à son tour.
    — Ce n’est pas le maniement du poignard, j’espère ?
    Sa boutade n’arracha pas un sourire à la jeune femme. Il soupira et, de nouveau, fit appel aux renseignements que ses instructeurs lui avaient fournis :
    — Nous n’avons pas passé beaucoup de temps ensemble avant que je sois capturé, madame. Toutefois, je crois me souvenir que vous adoriez jouer à la marelle. Vous aimiez également danser et monter à cheval, et faire une promenade quotidienne dès lors que le temps le permettait.
    Elizabeth demeura silencieuse. Les flammes du feu jetaient des ombres mouvantes sur son visage dépourvu d’expression. Il sentait cependant qu’elle l’étudiait et tentait de lire en lui. Qu’elle s’y évertue autant qu’elle le souhaitait, elle en serait pour ses frais ! Car entre ses années de Templier et son séjour dans les geôles de l’Inquisition, il était passé maître dans l’art de la dissimulation. À l’époque, en effet, en révéler un tant soit peu sur soi-même, c’était offrir à l’ennemi une arme qu’il pourrait utiliser contre vous.
    — Rappelez-moi, reprit enfin Elizabeth, ce que vous avez dit à mon père pour le convaincre de vous accorder ma main.
    Celle-ci était presque trop facile. Même les camarades de Robert Kincaid, arrêtés à la frontière en même temps que lui, étaient au courant de cette information et l’avaient confirmée par la suite aux sbires du comte d’Exford.
    Alexandre serra les mâchoires et articula gravement, comme s’il se remémorait l’événement pour l’avoir vécu :
    — Je lui ai dit que mon sang était peut-être anglais, mais que mon cœur était du côté de l’Écosse et de son combat pour la liberté. Je lui ai rappelé que votre mère était anglaise, elle aussi, et que cela ne l’avait pas empêché de l’épouser.
    De nouveau, Elizabeth s’abîma dans le silence. Alexandre s’alarma. Avait-il commis une erreur sans s’en rendre compte ? Mais l’instant d’après, elle frissonna, croisa les bras sur sa poitrine et leva vers lui un regard clair et lumineux comme si elle s’autorisait enfin à croire ce qu’elle refusait jusqu’alors.
    Il sut alors qu’il avait gagné la partie, mais l’émotion qui l’envahit n’avait rien à voir avec un quelconque sentiment de triomphe.
    — Autre chose ? s’enquit-il à mi-voix.
    — Oui, une seule.
    Il patienta, remarqua qu’elle ne cessait de se frictionner les bras, comme si elle ne parvenait pas à se réchauffer en dépit de la chaleur ambiante. Et il se surprit à penser qu’il aurait préféré être n’importe où plutôt qu’ici. Qu’il aurait voulu être n’importe qui plutôt que cet hypocrite qui était en train de lui mentir sciemment et de lui donner de faux espoirs qui éclateraient comme des bulles de savon quand la vérité serait enfin révélée.
    — Je veux voir cette marque de naissance que vous avez dans le dos. Cette tache grosse comme le pouce, juste en dessous de l’omoplate droite.
    Il s’attendait plus ou moins à cette exigence, pourtant, il ne put s’empêcher de frémir. Un flot d’amertume le submergea. Ce n’était pas là la partie la plus difficile de sa mission, et s’il ne parvenait pas à la convaincre de s’en tenir là, il était assuré de s’en sortir haut la main – grâce en soit rendue aux fils du diable qui l’avaient torturé.
    — Croyez-moi, madame, vous devriez reconsidérer cette requête.
    — Je veux voir cette marque. J’y tiens. Sinon, je ne vous croirai pas, répliqua-t-elle, inébranlable.
    Dents serrées, il la considéra longuement. Sa détermination était évidente. Elle ne se laisserait pas dissuader. Il aurait dû s’exécuter sans état d’âme, mais les blessures dans sa chair étaient encore trop fraîches, elles lui rappelaient trop de souvenirs et de cauchemars.
    Ce que Kincaid avait enduré aux mains des Anglais était sans commune mesure avec les supplices infligés à Alexandre par les bourreaux de la Très Sainte Inquisition. Du reste, Exford avait admis qu’il était mort de maladie, après un séjour prolongé dans l’atmosphère putride de son cachot.
    Une chose était sûre : si Alexandre avait eu une marque de naissance sous l’omoplate, elle ne serait plus visible aujourd’hui. En cela, du moins, il mêlait une certaine vérité à son mensonge. Ce qui n’empêchait pas la situation de lui être très pénible.
    Elizabeth ne soufflait mot. Elle

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