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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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d’années de délectable pratique !
    C’est donc la mort dans l’âme qu’il s’entendit déclarer :
    — Je suis patient, en effet, madame, et dès lors que notre relation progressera, j’attendrai jusqu’à ce que vous vous sentiez prête à partager ma couche.
    — Et comment saurez-vous que ce moment sera arrivé ?
    — C’est vous qui m’en informerez. J’ai peut-être changé de bien des façons, Beth, mais pas sur ce plan. Je vous veux consentante – et de préférence enthousiaste – ou pas du tout.
    Elle rougit de manière charmante, mais n’en continua pas moins à soutenir son regard.
    — Et s’il se passe des années... voire si je ne me sens jamais prête ?
    — Je ne suis pas trop inquiet à ce sujet, rétorqua-t-il avec un lent sourire.
    Le rose délicat de ses pommettes vira au rouge, mais elle n’ajouta rien. Il avisa le sablier qui reposait sur une petite table, près de la cheminée, et s’en approcha.
    — Voyez-vous ce sablier, madame ? Il devrait nous aider. Quel laps de temps s’écoule avant qu’on doive le retourner ?
    — La moitié d’une heure.
    — Ah. Cela ne suffira pas. Y en a-t-il un au château qui compte une heure entière ?
    — Oui, dans les cuisines, répondit-elle, à la fois perplexe et intriguée.
    — Parfait. J’irai l’échanger contre celui-ci, pour ne pas trop perturber le cuisinier. Voici mon idée : d’ici à une semaine, vous et moi nous retrouverons chaque jour, une heure durant. En privé. Cela devrait nous aider, je pense, à renouer des liens distendus par l’éloignement.
    — D’ici à une semaine ? répéta-t-elle, les sourcils froncés.
    Il était clair qu’elle se demandait pourquoi il avait choisi de repousser la mise en œuvre de cette idée, et il s’expliqua de son mieux :
    — J’ai besoin de m’accoutumer à mon nouveau rythme de vie, de retrouver une routine, de me replonger dans les tâches qui m’incombent. Et vous-même aurez besoin de vous habituer à ma présence. Une semaine devrait suffire, je pense, avant que nous consacrions nos efforts à retrouver notre... intimité de couple.
    Il vit ses doigts fins se crisper sur les plis de sa jupe.
    — Très bien, dit-elle. Mais je tiens à ce que tout soit clair dans votre esprit : tant que je n’y serai pas disposée, nous ne... il ne sera pas question de...
    — ... consommer notre « réunion » ? suggéra-t-il.
    Elle s’empourpra de plus belle. Elle était vraiment adorable, et il dut admettre qu’il prenait un plaisir un peu pervers à se montrer si direct à propos de l’acte qu’il mourait d’envie de consommer sur-le-champ, mais auquel il avait décidé de résister dans leur intérêt à tous deux.
    Par tous les saints du paradis, il devait être fou !
    Il avait beau malmener sa pudeur, Elizabeth le surprit en acquiesçant.
    — C’est cela, consommer notre réunion. Vous me promettez d’attendre et de résister à la tentation jusqu’à ce que je vous autorise à exercer vos droits d’époux ? ajouta-t-elle avec ce regard fier, presque insolent, qu’il trouvait irrésistible.
    Comme chaque fois qu’on lui lançait un défi, il sentit son sang circuler plus vite dans ses veines.
    — Je vous le promets solennellement, madame. Mais je crois honnête de vous avertir.
    — À quel propos ?
    — Vous avez une semaine de sursis, mais ensuite, ce n’est pas à moi qu’incombera la part la plus difficile de notre marché.
    Un éclair s’alluma dans les prunelles grises, et il se sentit gagné par une excitation délicieuse. Chacun entendait être celui qui ferait preuve de la plus grande volonté. L’expérience promettait d’être savoureuse !
    C’est toutefois avec le plus grand sérieux qu’Elizabeth répondit :
    — Il est temps de se coucher, messire. Je suis très fatiguée, et je vous fais confiance pour me laisser en paix cette nuit.
    — De même que je vous fais confiance, madame, pour ne pas me réveiller le ventre lardé de coups de couteau demain matin.
    Elle lui adressa un regard exaspéré, mais il y crut déceler une pointe d’embarras. Puis, d’une démarche altière, elle alla ramasser la dague abandonnée sur le sol pour la poser en évidence sur le manteau de la cheminée.
    Là, debout devant les braises rougeoyantes, elle retira posément sa ceinture ornée de joyaux et la mit de côté avant de délacer le col de son élégant bliaut brodé.
    Alexandre retint son souffle.
    Ayant fait passer son bliaut

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