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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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tendre un piège à l’armée du comte de Lennox. Aux dires du soldat, c’est elle qui avait tout organisé, depuis le choix de sa robe et l’apparente reddition de la garde, jusqu’à la synchronisation de l’action des sentinelles et des archers.
    Une stratégie militaire brillante, imaginée par une tacticienne hors pair.
    En plus d’être très belle, Elizabeth de Selkirk était donc douée d’une vive intelligence et d’un sang-froid à toute épreuve. Alexandre percevait également chez elle une obstination hors du commun. Ce caractère de feu devait faire d’elle une amante passionnée, mais broyer tous ceux qui osaient contrecarrer son inflexible volonté.
    L’heure était à présent venue de découvrir ce qu’elle lui réservait.
    Il tourna la poignée, pénétra dans la chambre.
    Une unique chandelle brûlait sur le manteau de la cheminée, ce qui ne le surprit pas. En revanche, la flambée qui crépitait dans l’âtre l’intrigua. En plein mois d’août. Il nota que les flammes, qui projetaient des ombres capricieuses, masquaient les contours de la pièce. Presque au même moment, un chuintement imperceptible l’avertit. Rapide comme l’éclair, il pivota en position défensive. Il eut juste le temps d’apercevoir la lame d’une dague étinceler. D’un mouvement du bras, il dévia le coup que tentait de lui porter son mystérieux assaillant, avant de projeter ce dernier contre le mur.
    La lourde tapisserie qui y était suspendue se décrocha et retomba sur eux. Emporté par son élan, Alexandre bascula sur son adversaire et profita de son poids bien supérieur pour le plaquer au sol.
    Alors même qu’il luttait pour lui faire lâcher son arme, plusieurs détails le frappèrent simultanément. Le cliquetis de l’arme qui tombait à terre. Un parfum de rose mêlé à l’odeur de laine de la tapisserie, et un cri étouffé – de colère plutôt que de douleur, lui sembla-t-il.
    Dans la foulée, il perçut les rondeurs féminines du corps qui se trémoussait sous le sien.
    — Elizabeth ?
    Il haletait et sa voix était rauque après la brusque décharge d’énergie qu’il venait de fournir. Sans répondre, la jeune femme continua de se débattre. Irrité, il lui immobilisa les poignets et repoussa d’un mouvement d’épaule la tapisserie qui les aveuglait.
    C’était bien elle, effectivement.
    Ses longs cheveux blonds en désordre, elle le fixait de ses yeux gris étincelants de colère entre ses paupières étrécies. Comme il ne la lâchait pas, elle se démena de plus belle.
    — Calmez-vous, tudieu ! gronda-t-il.
    Il se redressa et la ramena en position assise.
    À son grand soulagement, elle se tint tranquille. Mais il n’était pas dupe : nul doute qu’elle se préparait à attaquer de nouveau.
    — Lâchez-moi ! articula-t-elle.
    — Sûrement pas. Je ne tiens pas à ce que vous me découpiez les entrailles, madame.
    D’un mouvement brusque, elle rejeta en arrière une mèche qui lui obstruait la vue. Il la vit glisser un coup d’œil furtif à la dague qui gisait sur le sol un peu plus loin, avant de le fusiller du regard.
    — Eh bien, j’attends vos explications, fit-il en arquant un sourcil.
    Comme elle s’abîmait dans un silence buté, Alexandre s’exhorta mentalement à la patience. Après tout, c’était une femme. Tôt ou tard, sa langue se délierait. Oh, il ne doutait pas qu’elle trouve des arguments pour sa défense ! Elle prétendrait l’avoir pris pour un intrus, ou avoir été victime d’un cauchemar qui lui aurait brouillé le jugement. Ou encore, elle lui avouerait dans un vibrant plaidoyer qu’après toutes ces années passées sans la protection d’un homme, elle s’effarouchait au moindre bruit.
    Oui, elle lui débiterait n’importe quel mensonge pour éviter les conséquences de son acte. Un acte qui pouvait lui valoir, au mieux, une punition de la main même de son mari, au pire, un passage devant une cour de justice pour avoir voulu attenter aux jours du seigneur du château.
    Les secondes s’égrenèrent. Les mots qu’il attendait ne venant pas, il ne put s’empêcher de ressentir une certaine admiration. Elle n’avait pas courbé les épaules, n’avait pas baissé les yeux. Non. Elle continuait de soutenir son regard avec fierté. En cet instant, elle était d’une beauté à couper le souffle, et il se sentit ému tout à coup, bien plus qu’il ne l’aurait été par des excuses éplorées ou des œillades

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