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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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ta sœur est solide. Et au printemps prochain, tu vas devenir l’oncle d’un fils ou d’une fille d’enquêteur !
    Ælianus s’étouffait toujours de dégoût quand Julia Justa et Helena vinrent nous rejoindre toutes voiles au vent.

44
    Une fois dans la salle à manger, je complimentai mes hôtes à propos de la nouvelle décoration, afin de lancer un sujet de conversation neutre.
    Je n’étais pas vraiment sincère. Des lambris noirs et des perspectives en rouge foncé et or me portaient à croire que l’on avait employé un peintre qui rêvait de décorer des tombes orientales.
    La femme du sénateur déclara d’un ton glacé qu’elle n’attendrait pas Justinus pour faire servir le dîner. Elle ne laissait transparaître aucune émotion particulière après sa conversation avec Helena Justina. Sans doute se préparait-elle à ce genre de nouvelle depuis longtemps. Elle s’était même chargée du bébé trouvé, comme si elle voulait s’habituer à jouer avec un enfant. Son seul souci maintenant allait être d’attendre et de vivre cet événement en sauvegardant les apparences. La noble Julia avait adopté l’air souffrant et résigné d’une femme qui fait de son mieux, alors même que tous ceux qui l’entourent paraissent déterminés à gâcher une soirée si bien préparée.
    Elle possédait un sens aigu des convenances. Je pris donc grand soin de lui offrir ma main pour la mener gracieusement jusqu’à sa couche. En retour, elle insista poliment pour que je m’installe sur la couche voisine. J’acceptai en prenant l’attitude d’un très grand ami de la famille – surtout parce que cela rendait encore plus furieux Ælius, qui se voyait remplacé dans sa propre maison – et la scène se jouait devant les esclaves et les affranchis –, par l’amant si mal choisi de sa sœur qui se permettait de jouer le rôle d’un gendre respecté.
    Je parvins à jouer ce rôle jusqu’à ce que je croise le regard d’Helena qui m’adressa un clin d’œil complice. Je fus ensuite incapable de me contrôler.
     
    Les bons plats et les bons vins aident toujours à créer une meilleure atmosphère. En outre, c’était l’anniversaire d’Helena, et tous les gens présents l’aimaient à leur façon.
    J’appréciai tout particulièrement les beignets de homard qui accompagnaient le premier plat, avec des olives et des boulettes de porc. Tout en dégustant ce qu’on nous servait, Helena et moi parlâmes abondamment de la cuisine syrienne, laissant ainsi de côté le sujet de la troupe de théâtre ambulant avec laquelle nous avions accompli un long périple. À la table du sénateur, le plat principal fut un jeune marcassin servi entier dans une sauce aux noix – un mets que je n’avais pas vu souvent sur ma propre table, comme je l’admis bien volontiers.
    — Ce n’est pas non plus ce que nous mangeons tous les jours, souligna le sénateur, en me servant un cru que je qualifiai de suave après l’avoir goûté.
    — Tu ne veux pas plutôt dire doux ?
    Ælianus continuait de se montrer caustique, même après avoir renversé de la sauce sur sa tunique.
    — Non, je veux dire que ce vin se boit facilement, mais qu’il est trompeur. Certains d’entre nous pourraient bien rater une marche à la fin de la soirée.
    — Es-tu un vrai connaisseur, Falco ?
    — Non, mais j’ai coutume de boire avec un ami qui l’est. Alors je connais la rhétorique. Mon ami Petronius Longus est capable de distinguer un falerne récolté au sommet de la colline, à mi-pente, ou dans la plaine. Moi, j’en suis incapable, mais je le laisse volontiers me servir des échantillons pour former mon palais. Son rêve, c’est de dénicher un vinum Oppianum.
    Ælianus était déjà suffisamment éméché pour admettre son ignorance.
    — C’est quoi ?
    — Une année légendaire à laquelle on a donné le nom du consul. Oppianus, l’homme qui a tué Gaius Gracchus.
    — Mais c’était il y a deux siècles ! s’exclama le sénateur. Si jamais il en trouve, j’espère qu’il me le fera goûter !
    — Ce n’est pas impossible. Si on en croit Petronius, ce cru était tellement extraordinaire qu’on en a mis beaucoup en réserve. Et il arrive qu’une jarre réapparaisse.
    — Tu crois qu’il est encore buvable ? demanda Helena.
    — Probablement pas. Mais un amateur comme Petro engloutirait la lie et se soûlerait rien qu’en lisant l’étiquette.
    — Les amateurs n’engloutissent pas leur

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